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 L'ÉDITO  Big Plotter is fooling you
 
 DANS L'ŒIL DES MÉDIAS  « À côté de cette pandémie, il y a eu une épidémie de fausses informations. » (Vincent Giret, directeur de Franceinfo)
 
 LA GROSSE DATA  Disney+, le succès de la plateforme de streaming de Mickey

 PAR CORRESPONDANCE   Radio Ambulante ou comment raconter l’Amérique latine en podcast

 L'INFO EN 3 CLICS  Snapchat s’inspire de TikTok et lance « Spotlight »

 ET SI ON PARLAIT DE...  Netflix et ses documentaires qui fascinent de plus en plus

      
 

La planète est-elle dirigée par des reptiliens déguisés en humains ou, si vous êtes fans de South Park, par des hommes-crabes ? Certains affirment qu'« on ne nous dit pas tout » et vous conseilleront vivement de « relire Orwell ». En pleine phase d’incertitude, ces discours qui feraient pâlir de jalousie les créateurs de la série satirique pullulent, et les médias y sont pour quelque chose.

Le monde n’a jamais consommé autant d’informations qu’en cette période de pandémie, mais fake-news et post-vérités sont venues parasiter le paysage médiatique. La crise sanitaire a en effet dangereusement échauffé les esprits, laissant une partie de la population névrosée et ouverte aux infox.

Les origines mystérieuses du virus, la parade des toutologues à la télévision, le temps des charlatans et des débats scientifiques retransmis puis le confinement, ont envoyé certains esprits se noyer dans un raz-de-marée d’informations. Réalité des faits et relativisme y ont souvent été amalgamés.

Cacher Hold-Up à des gens persuadés qu’on leur cache des choses était-elle la bonne méthode ? Quel rôle les réseaux sociaux ont-ils joué dans l’élection américaine ? Fallait-il inviter gourous et diseurs de bonne aventure sur les plateaux télés, alors que la crise de confiance entre les médias et le public menace de plus en plus la vérité ? 

L'univers des médias s’est penché sur cette question de la désinformation, lors de la troisième édition du festival « Médias en Seine » le 18 novembre dernier. Du service public, du secteur privé et un tas de bonnes choses … à défaut d’avoir réussi à recréer les Super Nanas, Les Échos et Franceinfo sont parvenus à faire de cet événement la plateforme de réflexion de référence sur les médias de demain en France.

Le colloque a justement consacré un projet visant à réenchanter la relation entre le journalisme et les lecteurs, avec l’attribution d'un prix à Médiacités pour ses enquêtes poussées et participatives en pleine crise de la Covid-19. Voilà qui est rassurant, car si le monde des médias a 99 Problems, le manque d’initiative « ain’t one »**.


Théo Mattiolo

*Le Grand Conspirateur vous manipule.
**n'en est pas un
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« À côté de cette pandémie, il y a eu une épidémie de fausses informations. »

Cette année, la désinformation ainsi que le rapport entre journalistes et scientifiques étaient au cœur de Médias en Seine. Vincent Giret, directeur de Franceinfo et cofondateur de ce « festival des médias de demain », revient sur ces thématiques qui font désormais leur quotidien.

Le sujet de la désinformation est régulièrement abordé lors de cette troisième édition de Médias en Seine. Pourquoi maintenant ?

La désinformation fait partie du paysage de l’information. Nous avons été envahis par un tsunami d’informations. L’effet premier, c’est que ça a détruit beaucoup de digues de confiance. Des vérités de la connaissance sont menacées d’être emportées par un flot de relativisme.

Ce phénomène a été accentué par la crise sanitaire ?

À côté de cette pandémie, il y a eu une épidémie de fausses informations.
60 % d’entre elles concernent le domaine de la santé. Ce sont des contenus qui ont une très forte visibilité parce qu’ils touchent à notre intimité, qui sont très exposés sur les réseaux sociaux, et qui suscitent une audience considérable.

Vous considérez que les journalistes ont mal géré la couverture de l’information relative à la santé ?

La culture générale en matière de science et de santé, mais aussi en matière d’économie, sont sans doute les deux points faibles d’énormément de rédactions. D’ordinaire, les débats scientifiques s’organisent dans des colloques discrets, spécialisés. Tout à coup, on s’est retrouvé avec un débat scientifique à ciel ouvert sur un virus inconnu, avec des points de vue contradictoires. Je pense qu’on a besoin d’une alliance nouvelle entre les scientifiques et nos rédactions.

« Nous sommes encore à la Préhistoire du numérique. »

Parallèlement aux discours scientifiques, il y a un essor des théories du complot. Quels sont les outils qui existent aujourd’hui pour lutter contre la désinformation ?

Il y a trois types d’action possibles. Les États-Unis privilégient une réponse technologique, à savoir l’intelligence artificielle et la blockchain. Le deuxième levier, très européen et assez français, c’est de considérer que ça passe par la régulation des plateformes. Et puis il y a une troisième réponse qui est éditoriale. Je crois qu’on a besoin des trois modes d’action. Il faut user de tout notre savoir-faire journalistique, être très créatif en matière de formats et en matière d’écriture, pour toucher un public plus jeune.

Ça passe par du fact-checking ?

Ça passe par du fact-checking et par des formats innovants. Je pense à l’AFP Factuel, à ce que fait Le Monde avec Les Décodeurs, à Check News pour Libération. Nous (Franceinfo, ndlr) avons créé Le vrai du faux, qui est une cellule de lutte contre la désinformation. Il nous faut des outils éditoriaux beaucoup plus sophistiqués, avec du datajournalisme, de l’intelligence artificielle, de la cartographie, de la vidéo, et des contenus beaucoup plus incarnés. Vous pouvez vous dire que vous n’allez pas convaincre ceux qui sont embarqués dans ces informations, mais vous allez armer les esprits et renforcer l’esprit critique de ceux qui peuvent être perméables à ce genre de théories. On est au tout début de l’histoire d’Internet. À bien des égards, nous sommes encore à la Préhistoire du numérique.

Vous pensez que la situation va s’améliorer ?

Je porte plutôt une vision optimiste du sujet. Nous sommes au tout début de l’apprentissage de ce qu’est une société numérique, une société des écrans. Je pense qu’on connaîtra un autre âge de l’Internet, beaucoup plus adulte, beaucoup plus civilisé.

 
Propos recueillis par Thibault Petit


Radio Ambulante est un podcast de journalisme narratif en espagnol fondé par le couple colombienno-péruvien Carolina Guerrero et Daniel Alarcon. Elle journaliste, lui écrivain, les deux podcasteurs ont pour objectif de raconter l'Amérique latine, « par et pour des latinos-américains ».
 
Ce podcast a été pionnier dans une région où ce format se développait à peine. Aujourd’hui, Daniel Alarcon et Carolina Guerrero en produisent deux : Radio Ambulante et El Hilo, qui comptabilisent 220 épisodes et 25 millions de téléchargements. Radio Ambulante mobilise une vingtaine de journalistes latino-américains éparpillés sur tout le continent, Etats-Unis inclus.

 

Crowdfunding et clubs d'écoute


Radio Ambulante est complètement gratuite et se finance principalement grâce aux contributions des auditeurs, mais aussi via les dons d'universités, fondations et ONG. Pour fidéliser son audience, Radio Ambulante organise des clubs d’écoute où des personnes se réunissent pour écouter les nouveaux épisodes. Ils peuvent être créés n’importe où, à l’initiative de n’importe quel auditeur. On recense plus de 120 clubs dans plusieurs pays du monde, même en France !
 
En 2012, pour lancer la première saison du podcast, Daniel et Carolina ont fait une vente de cookies dans leur quartier à Oakland (Californie) puis un crowdfunding sur Kickstarter qui a recueilli 46 000 $ de la part de plus de 600 donateurs. Aujourd’hui, ils se lancent dans une nouvelle campagne, rassembler 70 000 $ avant la fin de 2020. Ils ont déjà collecté un peu plus de 30 000 $.
 
Chaque émission raconte une histoire dans un pays latino-américain ou sur la communauté latino aux Etats-Unis, émouvante, drôle ou insolite. Leur intention est de raconter l’Amérique latine avec toutes ses nuances, en rejetant les stéréotypes. Dans le dernier épisode « Lorena, mi mamá y yo », Radio Ambulante nous plonge dans l’histoire de Lorena Bobbit, une migrante équatorienne victime de violence conjugale, devenue célèbre en 1993 après d’avoir coupé le membre de son mari. Ce numéro cherche a montrer que, derrière le fait divers qui a secoué les Etats-Unis, se cache une histoire de violences systémiques et une couverture médiatique pleine de clichés sur la migration latino-américaine.  
 
Le podcast est diffusé directement sur le site web de Radio Ambulante, sur le site de la National Public Radio (NPR) et sur quelques applications comme Google Podcast et Apple Podcast.
 
Manuela Mancheno

Jamy lance Epicurieux pour le confinement 2

Jamy Gourmaud, le fameux présentateur de C’est pas Sorcier, avait fait un carton pendant le premier confinement. Avec sa chaine YouTube, aux 600 000 abonnés, Jamy a rendu notre enfermement un peu plus agréable grâce à ses vidéos scientifiques toutes aussi farfelues les unes que les autres ! Confinement 2 dit édition 2. Jamy lance la nouvelle série Epicurieux, en partenariat avec Webedia. Epicurieux élargira le champ des possibles : ce ne sera pas que scientifique, il partira aussi à la découverte de lieux et de métiers à travers la France.


Snapchat  s’inspire de TikTok et lance « Spotlight »

Snapchat inaugure sa nouvelle fonctionnalité « Spotlight » qui permet de publier et de regarder des vidéos verticales sonores de soixante secondes maximum. À défaut de copier son concurrent TikTok, Snapchat souhaite mettre en avant la créativité des utilisateurs. De plus en plus, les applis se copient entre elles. La semaine dernière, Twitter a lancé ses propres stories appelées Fleets, tout comme Facebook a inauguré en août ses Reels sur le modèle de TikTok, encore une fois.


YouTube, Arte et le CNC  s’allient pour la culture en ligne

Baptisée Savoirs&Cultures, cette alliance a pour objectif de diffuser la culture via des contenus en ligne. Une page YouTube, déjà disponible, est divisée en plusieurs playlists, avec de l'éducation, de l'histoire, de la géopolitique, du cinéma, de la philosophie ou de l'écologie. On retrouve des chaines déjà connues comme HugoDécrypte, Arte Cinéma, La folle histoire... En plus des contenus, le projet d’alliance contient un volet formation et un volet financement à hauteur d'un million d’euros.
 


Pendant les élections américaines, les médias ont redoublé d’imagination dans l'attente interminable des résultats. Entre dataviz, infographies et cartes, Datagif a fait un petit recensement des pépites parmi les meilleurs formats.

 


Le New York Times innove toujours plus dans l’utilisation des formats originaux. Pour ceux qui doutent de l’utilité du port du masque, le média a publié un motion design en immersion dans un masque FFP2. En fin d’article, grâce à un QR Code et à un filtre Instagram, le NYT vous emmène dans un voyage en réalité augmentée assez impressionnant à hauteur de particule ! 

                                   
                                        
     


Bulletin, newsletter hebdomadaire, vise une info « curieuse ». Quatre mois après son lancement, son fondateur Jean Abbiateci partage dans un thread Twitter les chiffres de sa newsletter. Une analyse très pertinente pour comprendre et apprendre ce qu'est une audience qualitative. À lire attentivement. Jean Abbiateci était également l’invité du podcast A Parte, produit par Ginkio dans lequel il revient en détails sur sa dernière innovation éditoriale. 
 

Margaux Vulliet


Avec ses 64 millions de visionnages dans le mois qui a suivi sa sortie, la série documentaire Netflix Tiger King : au royaume des fauves a été le divertissement phare du premier confinement. La vie de Joe Exotic, avec ses disparitions, ses enquêtes de meurtre et ses « gros chats » est une plongée dans le délire, comme du Shakespeare en imprimé animal et chapeau de cow-boy. Et pourtant, ce n’est pas de la fiction.

Joe est réel, et c’est bien ce qui nous fascine.

Tiger King n’est pas le seul documentaire à avoir cartonné cette année. American Murder : The Family Next Door a enregistré plus de 52 millions de vues et est devenu le film documentaire le plus regardé de la plateforme. Les productions françaises comme le documentaire sur Nicolas Anelka ou Maitre Gims ont aussi très bien marché cette année.
 

Mais la hausse de popularité des documentaires Netflix ne s’explique pas seulement par un soudain intérêt pour les faits divers ou par le confinement : la société américaine revendique une approche plus cinématographique qui retiendrait l’attention des spectateurs. Plus particulièrement celle d’une audience plus jeune et qui n’est pas habituée des documentaires traditionnels. Netflix délègue d’ailleurs la création de ses documentaires à des réalisateurs de cinéma en bonne et due forme.
 

Des faits réels et une présentation digne du grand écran, une recette qui semble fonctionner. Netflix l’applique dès demain aux fêtes de fin d’années avec The Holiday Movies That Made Us, un documentaire sur la réalisation des films Elfe et L’Étrange Noël de monsieur Jack .
 

Augustin François-Poncet

À vous de choisir !
La prochaine fois, et si on parlait de...

 

1) Pourquoi la cuisine cartonne-t-elle autant dans les médias ? Du New York Times à Bon Appétit, les abonnements se vendent comme des petits pains.
Cliquez ici (1)

2)
Ces médias qui ont décidé de parler d'eux-mêmes. Alors que beaucoup de médias préfèrent s'effacer au profit de l'information, certains n'hésitent pas à marketer leur différence éditoriale.
Cliquez ici (2)

3) Odysee, la plateforme de vidéos en ligne qui fait du manque de censure un argument de vente. Dernier exemple en date : le documentaire Hold-Up.
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C'était le premier numéro de La Média'Tech saison 4 !

Merci à tous ceux qui restent fidèles à La Média'Tech, et bienvenue à ceux qui nous rejoignent avec cette nouvelle saison. C'est un plaisir et un honneur de prendre la relève.
On se retrouve le 14 décembre pour la prochaine newsletter. 
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Antoine Couillaud, Augustin François-Poncet, Manuela Mancheno, Théo Mattiolo, Thibault Petit, Margaux Vulliet. 

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