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Icon presse  Communiqué de presse / 08.12.2020
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Communiqué de presse

Le nouvel atlas européen des oiseaux nicheurs est publié

L’European Bird Census Council (EBCC) qui fédère les associations ornithologiques partout en Europe dont Natagora en Belgique sort le deuxième Atlas européen des oiseaux nicheurs. En plus de fournir une vue globale sur l'évolution des populations et la répartition des oiseaux à l'échelle du continent, cet ouvrage concrétise un colossal travail de sciences participatives particulièrement utile pour la conservation de la nature en Europe.

Le monde change rapidement. Et la répartition et l’abondance des oiseaux suivent ces changements. Il est donc apparu nécessaire de mettre à jour le premier atlas des oiseaux nicheurs en Europe, publié en 1997 sur base d’informations datant des années 1980. Il a fallu près d’une décennie pour finaliser ce rêve. C’est qu’il a fallu définir la méthodologie scientifique, organiser un réseau de collaborateurs dans 48 pays. Ensuite, entre 2013 et 2017, plus de 120.000 ornithologues amateurs ont sillonné les moindres recoins de l’Europe, de l’Oural aux Canaries, de l’Islande au Caucase. Leurs données ont ensuite été rassemblées selon les plus hauts standards scientifiques pour constituer une nouvelle base de référence sur la répartition et l’abondance de tous les oiseaux d’Europe, et sur les changements observés ces trente dernières années.
Au final, l’Europe a perdu très peu d’espèces malgré les changements profonds depuis 30 ans. On peut citer le Turnix d’Andalousie (qui vit encore en Afrique mais plus en Europe). Et très peu d’espèces ont colonisé notre continent, à l’image du Martinet des maisons, une espèce africaine que l’on trouve maintenant dans certains recoins du sud de l’Europe. Jean-Yves Paquet, coordinateur du projet pour la Belgique, explique : "D’après les analyses de l’EBBA2 (European Breeding Bird Atlas 2), 35 % des espèces indigènes ont élargi leur aire de reproduction, parfois d’une manière spectaculaire comme pour le Héron Gardeboeuf, qui niche maintenant en Belgique (à Harchies). À l’origine, il s’agit d’une espèce africaine, accompagnant les buffles et autres grands mammifères de la savane ! D’un autre côté, un quart des espèces régressent, comme la Perdrix grise ou le Bruant ortolan."
Sergi Herrando, membre de l’équipe de coordination de l’EBBA2 et de l’Institut Catalan d’Ornithologie, déclare : "Les régions nordiques du continent ont gagné de nouvelles espèces, alors que les régions plus au sud ont connu des pertes. Ces pertes sont souvent constatées pour les oiseaux caractéristiques des terres agricoles et des prairies. Les changements d’habitat et le réchauffement climatique apparaissent comme les principales forces derrière ces changements observés, mais nous allons poursuivre les analyses pour mieux comprendre le phénomène."
En Belgique, une nouvelle espèce de chouette forestière a fait son apparition en 2012, la chevêchette d’Europe. EBBA2 montre que son arrivée en Belgique est une suite logique de son expansion en Europe centrale… même si on ne comprend pas très bien pourquoi elle devient de plus en plus répandue. D’autant que ses populations scandinaves, elles, ne se portent pas bien. Une des causes possibles est que son "frigo" naturel est en panne. En effet, les proies que la chevêchette stockent dans les cavités d’arbres restent normalement gelées et disponibles tout l’hiver. Mais ces derniers temps, les températures trop élevées ne permettent plus la conservation de ces réserves !
Petr Voříšek, membre de l’équipe de coordination et de la Société Tchèque d’Ornithologie, constate que les politiques environnementales semblent montrer certains effets : "Beaucoup d’espèces menacées sont toujours en mauvaise posture mais il y a aussi beaucoup d’exemples positifs qui montrent que la conservation de la nature produit des effets !" Ainsi, des espèces autrefois très rares comme le Pygargue à queue blanche, un énorme rapace qui vit sur les côtes ou les grands marais, a bénéficié du régime de protection et a regagné une grande partie du terrain perdu. On peut maintenant retrouver des nids de ce grand aigle aux Pays-Bas, à un coup d’aile de la Belgique ! D’ailleurs, ces individus, équipés de balises GPS, sont fréquemment enregistrés explorant leur voisinage… qui s’étend jusqu’à la région namuroise !
EBBA2 représente une nouvelle référence pour l’avifaune européenne, des Azores à l’Oural. C’est aussi un des plus grands projets de sciences participatives sur la biodiversité jamais mené à bien. Verena Keller, de l’Institut Suisse d’Ornithologie et première auteure du livre, l’affirme : "EBBA2 a seulement été possible grâce à une réseau d’organisations et de personnes à travers toute l’Europe, coopérant tous pour cet objectif commun, au-delà des frontières et des différences culturelles".
Les résultats de l’EBBA2 sont publiés sous la forme d’un volumineux ouvrage édité par Lynx, un éditeur barcelonais dont la réputation n’est plus à faire dans le monde de l’ornithologie. Une version interactive en ligne de l’atlas sera disponible dans quelques mois. Mark Eaton, le président de l’European Bird Census Council, est enthousiaste : "Cet incroyable ouvrage et la banque de données qui l’accompagne vont servir pour de nombreuses futures recherches et contribuer à la conservation des oiseaux et de la biodiversité dans les décennies à venir". Iván Ramirez, de BirdLife Europe and Central Asia, explique comment également : "Cet atlas va nous aider à comprendre les causes des changements de répartition des oiseaux et aussi orienter clairement les priorités d’action pour savoir où agir pour mieux protéger les espèces".
Ce projet n’aurait pas été possible sans la participation des ornithologues amateurs à travers toute l’Europe mais aussi des coordinateurs nationaux qui ont organisé le travail dans chacun des 48 pays concernés, les nombreux experts qui ont contribué aux analyses et à la présentation des données, les sponsors et les financeurs. Natagora est fière d’avoir participé à ce grand travail collaboratif !
EN SAVOIR PLUS

Note à l'attention des journalistes :


Ce mercredi 9 décembre à 20h00, Jean-Yves Paquet donnera un webinaire présentant (en français) les principaux résultats de l’atlas européen – le contacter pour assister en direct ou en différé.

Contacts presse :
  • Jean-Yves Paquet, Natagora (coordinateur pour la Belgique), jean-yves.paquet@natagora.be, 0473 50 13 19 Namur, Belgique
  • Verena Keller, Swiss Ornithological Institute, verena.keller@vogelwarte.ch, +41 79 5781314, Sempach, Switzerland (Langues parlées: Allemand, Anglais, Français)
  • Sergi Herrando, Catalan Ornithological Institute & CREAF, ornitologia@ornitologia.org, +34 691634409, Barcelona, Spain (Langues parlées: Espagnol, Catalan, Anglais)
  • Petr Voříšek, Czech Society for Ornithology, euromonitoring@birdlife.cz, +420774502804, Prague, Czechia (Langues parlées: Tchèque, Anglais)
Nos photos à télécharger : Merci de mentionner le nom des photographes.
L'Atlas européen des oiseaux nicheurs en quelques mots...
  • L’organisation European Bird Census Council (EBCC) fédère les associations ornithologiques partout en Europe dont Natagora en Belgique. Elle publie en cette fin d’année le deuxième Atlas européen des oiseaux nicheurs "EBBA2", un travail fondamental pour comprendre l’évolution de la biodiversité en Europe
  • Un effort de collaboration sans précédent a permis de collecter des informations sur les oiseaux d’une manière systématique sur les 11 millions de km² du continent.
  • Avec plus de 120.000 ornithologues amateurs participants dans tous les pays d’Europe, il s’agit tout simplement d’un des plus grands projets de sciences participatives jamais réalisé.
  • En Belgique, ce travail collectif a aussi permis d’affiner nos connaissances sur l’évolution de la nature ces 30 dernières années

Quelques résultats importants (à l’échelle européenne) :
  • Presque 600 espèces d’oiseaux se reproduisent en Europe ; 539 sont indigènes et 57 ont été introduites par l’homme à partir d’un autre endroit du monde. Certaines se rencontrent sur presque tout le continent, comme notre Bergeronnette grise, d’autres n’existent que sur une seule île au milieu de l’Atlantique, comme le Bouvreuil des Azores.
  • 35 % des espèces indigènes ont vu leur aire de nidification s’étendre sur les 30 dernières années ; 25 % des espèces ont vu cette aire se réduire.
  • Parmi les « gagnants », on trouve beaucoup d’espèces forestières et d’espèces protégées par les législations internationales comme la directive oiseaux. Parmi les « perdants », de nombreuses espèces associées aux milieux agricoles.
  • Deux forces principales de changements de ses répartitions d’espèces sont identifiées : l’évolution de l’utilisation des sols (l’évolution des milieux) et le changement climatique.
  • En moyenne, les espèces ont vu leur aire de répartition de 28 km en 30 ans.
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