Copy
Si cette newsletter ne s'affiche pas correctement, il suffit de cliquer ici :)

Prêts à perdre 5mn ?

 Allez hop on partage sur Twitter #Pasbesoindelire #Pasdetempsàperdre

Tout d'abord…

La fin de la « Zoom etiquette »

Voilà donc près d'un an qu’on traîne nos guêtres dans les mêmes joggings d’intérieur, largement invisibles aux yeux des autres, au chaud sur nos canapés. Au cours des premiers mois de la pandémie, la coutume voulait que certaines règles de conduite en ligne soient respectées (s'asseoir droit, se saluer, s'habiller correctement) : ce que les Américains, jamais avares en mots concept, appellent la « Zoom Etiquette ». Mais ça, c'était avant que les comportements, au mieux étranges, au pire dérangeants (fumer, boire jusqu'à l'ivresse, voire même jeter un chat) se multiplient lors d'interminables « catch-ups », « débriefs » ou encore « onboardings » en visioconférence. En clair : il semblerait que les normes sociales habituellement respectées au bureau aient commencé à lentement se désintégrer avec la mutation de nos vies en ligne. 

Pour le NY Times, nous sommes carrément entrés dans l’ère du « hate wear » (hop, encore un concept !) : des vêtements que l’on met, dans le contexte du télétravail ou pas, même si (ou bien justement parce que) ils nous font nous sentir mal. Et selon le journal, « dans cet éther sans fin qu'est l'attente de la fin de cette pandémie, nos vêtements peuvent exprimer un étrange appel au secours »… Pour rappel, la CNIL a récemment énoncé qu’il était interdit d’obliger un employé à activer sa caméra lors d’une réunion. De quoi peut-être souffler un coup, mais pas forcément en pyjama, pour cette fois ?

La bonne nouvelle de la semaine

Nostalgie, quand tu nous tiens…

Les outils technologiques que nous utilisons nous rendent-ils nostalgiques ? Si vous êtes (ou avez été) utilisateur du réseau social Facebook, vous connaissez certainement On this day (Ce jour-là en vf), qui vous permet de reposter un souvenir datant d’il y a plusieurs années. Lancée en mars 2015, cette fonctionnalité est dans la même veine que Memories d’Apple, qui propose aux utilisateurs d’iPhone la possibilité de revoir (sans que ces derniers ne l’aient demandé) une série de photos prises il y a un certain temps (généralement à des dates anniversaires), ou encore Timehop, application agrégeant des souvenirs récupérés sur tous vos réseaux sociaux confondus. À première vue, rien de très grave dans tout ça : pour la majorité d’entre nous, c’est surtout l’occasion de se remémorer de bons moments, rien de plus. Pourtant, ce voyage dans le passé peut parfois s’avérer douloureux : certains se sont déjà retrouvés face à des images qu’ils n’avaient pas envie de revoir, des clichés de parents disparus ou de proches avec lesquels des liens ont été dénoués. De quel droit ces fonctionnalités ou applications se permettent-elles donc d’empiéter sur nos sentiments et de jouer avec nos émotions ?
 
Dans un article passionnant, le magazine anglais New Statesman pose la question assez frontalement : les Big Tech veulent-elles nous rendre nostalgiques ? Et, par la même occasion, comment réagir face à ces souvenirs que l’on nous flanque sous le nez sans que l’on ne l’ait demandé ? Si elle semble être omniprésente dans nos références culturelles, la nostalgie n’a pourtant pas toujours eu bonne presse : elle a même longtemps été considérée comme un « trouble mental compulsif », amenant à la dépression voire à la « psychose imminente ». Et si elle est avant tout associée à la perte et au deuil, la nostalgie est pourtant un sentiment complexe à la fois agréable et dérangeant, mélange d’émotions tristes et joyeuses, d’un bonheur perdu auquel le nostalgique tente de se rattacher. Selon le Medical News Today, ce n’est que très récemment que le regard d’un certain nombre de psychiatres a évolué sur la question, et que la nostalgie a été finalement définie comme faisant partie intégrante d’un processus de reconstruction, « une expérience émotionnelle qui unifie » et qui « nous donne un sens de qui nous voulons être à l'avenir ».

Et notre nostalgie par rapport à la technologie dans tout ça ? Qui n’a pas déjà eu un pincement au cœur en remettant la main sur son tout premier téléphone portable (qui n'avait pas d'accès à Internet) ou son premier ordinateur ressorti du grenier ? Dans un article loufoque et brillant, le magazine Wired raconte le plaisir nostalgique de relire de vieux articles de presse des années 80 qui nous parlaient de technologies alors considérées comme futuristes, mais aujourd’hui complètement désuètes (comme la fameuse « MacTable »). Avec la même conclusion : le fait de se remémorer le passé nous fait réfléchir sur ce que nous faisons aujourd’hui. Et dans le cas de la technologie, c’est déjà une petite victoire.

La bullshit-quote du jour

« Le luxe est un talisman de résilience »

Vous êtes angoissés à l’idée d’une crise bien partie pour perdurer ? Pas la peine de vous affoler : il suffit de lorgner du côté de ces grandes marques du luxe « qui ont été les premières à saisir l’ampleur du problème. » C’est du moins ce que nous explique Eric Briones cette semaine dans Stratégies. Pour le cofondateur de la Paris School of Luxury, si nous allons nous en sortir, c’est avant tout parce que nous allons recommencer à consommer. Et pas n’importe quoi : du luxe ! Pour nous le prouver, Rico nous raconte, larme à l’œil et trémolos dans la voix, l’histoire de la boutique Hermès de Guangzhou : « Le premier jour du déconfinement chinois, elle a réalisé 2,7 millions de dollars de chiffre d’affaires en une journée. C’est là qu’on a compris la résilience du consommateur, qui prend une revanche sur la vie et continue de consommer. ». Eh oui, une revanche qui se prend donc à coup de CB !
 
Vous vous en doutez, notre ami « Darkplanneur » n’en n’est pas à son premier coup d’éclat : voilà quelques années déjà que celui pour qui « le woke a remplacé le like » se fait un malin plaisir à redéfinir des concepts qui auraient pu sembler poussiéreux… Le marketing ? « Une nouvelle générosité ». L’objet de luxe ? « Un passeur d’éternité, un refuge ». Le digital ? « Une muse incroyable pour le luxe ». Et d’en rajouter une couche (bien gratinée) : « Il y a un sentiment de vie dans l’achat. On se prouve qu’on est en vie. C’est un signifiant de pouvoir, un faiseur de roi : en achetant du luxe, je me sens plus fort. » Allez, c’est pas le moment de déprimer : on va se requinquer en sortant faire quelques emplettes.

L'innovation (in)utile de la semaine

TikTok Thérapie

Un chose est certaine : au rythme où les choses vont, il y a fort à parier que nous finirons tous zinzins ! Mais n'en jetez plus : qu’il s’agisse de remplacer les séances de psy par des trackers un peu simplistes (content/pas content), ou par des séances de thérapie en réalité virtuelle, chacun a sa petite idée pour nous aider à maintenir la tête hors de l’eau (et, au passage, encaisser quelques dollars).

Dernier exemple en date : la thérapie TikTok. Propulsés par le mystérieux algorithme de l'application, les psys présents sur le réseau social tentent d'offrir en moins de 60 secondes des réponses aux grandes questions de la vie telles que « Quels sont les moyens sains d'exprimer sa rage ? », « Pourquoi est-ce que je regarde les mêmes films ou séries en boucle ? » ou encore « Qu'est-ce que l'anxiété ? ». L'une d'entre eux, Dr. Courtney Tracy, s'est même fait une spécialité dans le décryptage de concepts psychologiques dans des sketchs humoristiques sur fond de musique dansante (comme ici ou ici). Et la TikTok thérapie n'est pas de tout repos : dans une interview, la psy aux 1,5 millions d'abonnés raconte se faire taguer dans des vidéos d'adolescents qui enregistrent leurs parents leur criant dessus et avoue recevoir entre 25 et 100 messages par jour de personnes qui lui demandent de l'aide. « L'ampleur de la souffrance dont je prends conscience chaque jour est écrasante ». De quoi retourner sur le divan.

Et au moins un truc intéressant
(c'est pour ça qu'on le met en gros)

« Nous ne pouvons pas abandonner des millions de travailleurs européens qui sont épuisés par la pression de la connexion permanente et de l’allongement des horaires de travail. Le moment est venu de nous tenir à leurs côtés et de leur donner ce qu’ils méritent : le droit à la déconnexion. »

Et paf, voilà qui est bien envoyé ! Le Parlement européen part en croisade contre la culture de la « connexion permanente », génératrice selon lui (bon, et selon beaucoup) de dépression, d’anxiété et de burnout. À croire que trop de Zoom tue le Zoom, car les eurodéputés n'y vont pas de main morte et veulent faire reconnaître le droit à la déconnexion comme un « droit fondamental ». Selon leur rapport, près de 30% des télétravailleurs européens affirment travailler pendant leur temps libre tous les jours ou plusieurs fois par semaine…

Et si en France, le principe est déjà en vigueur depuis la loi El Khomri, il n'empêche pas certains d'abuser… et de se faire remonter les bretelles. Allez, on débranche !

Merci d'avoir perdu 5mn.

À jeudi prochain !



Une personne bien intentionnée vous a transféré ce mail ?
☀️ JE M'INSCRIS À LA NEWSLETTER ☀️
BONUS : Microsoft vient de breveter le fait de pouvoir transformer les conversations de personnes décédées en chatbots - Bientôt la fin de WeWork ? - Découvrez le bot qui transforme les clashs en jeux vidéo - Les milliardaires se taillent de Californie - Et encore un robot tout mignon qui ne sert à rien (comme d'hab) - Se faire livrer une pizza par drone, ce sera possible cet été en Israël - Kidnappée, une femme a été retrouvée grâce à son Apple Watch - La suite la semaine prochaine !

Sans la liberté de trasher, il n'est point d'éloge flatteur.

Mentions légales    se désinscrire    vos préférences    Nous écrire des mots d'amour 

Copyright © TECH TRASH – Tous droits réservés. 
Édité par Courriel, 8 rue Paul Fort, 75014 Paris.
JE FAIS UN DON