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Tout d'abord…

Ça balance…

BOUM ! Ce qui devait arriver arriva. Après des années à crâner en baskets Veja, il semblerait que les startuppers en aient soupé de se faire payer en barres chocolatées, et décidé (enfin !) d’ouvrir leur gosier. Via le compte Instagram #balancetastartup, des dizaines d’employés lâchent leur venin sur tout un tas de pépites françaises dont Doctolib, Lydia, Meero, et surtout Lou Yetu. Entre autres accusations : management tyrannique, licenciements déguisés, harcèlement moral, directives racistes, et autres joies du travail à la cool. Bref, une histoire qui se répète dans l'écosystème feutré de la start-up nation, et on parie que ce n'est que le début...

Du côté des géants, ça ne va pas plus fort : une vaste enquête publiée par le consortium The Signals Network a révélé les dérives managériales pas franchement jojo de Huawei en Europe. Loin des ambitions « people-first » affichées par la boîte, les témoignages d'anciens employés laissent à voir une culture faite de discriminations et d’ingérence massive dans leur vie privée. Employés qui dorment sur place, séances de brainwashing et scènes de pugilats collectifs : la fameuse « wolf culture » du géant chinois est loin, très loin, de faire rêver. Ça va mieux en le disant !

La bonne nouvelle de la semaine

Il y a une vie après les plateformes !

Ces deux dernières semaines, nous avons pu assister à d’innombrables débats autour des plateformes, chacun allant de son commentaire critiquant leur partialité, criant à la censure ou au contraire saluant le blocage des comptes de Donald Trump et d’une bonne partie de ses supporters (près de 70 000). Ce phénomène, qu’on appelle la « déplateformisation », c’est ce grand coup de ménage donné par les Big Tech, qui a même touché d’autres plateformes un peu plus petites. Plutôt que d’alimenter le flux des indignations ou des critiques (parfois argumentées), il nous semblait judicieux de réfléchir aux questions qui se cachent réellement derrière ces discussions endiablées : pourquoi les plateformes existantes ne fonctionnent-elles pas comme nous le voudrions, et y a-t-il des modèles existants qu’il serait possible de répliquer, pour créer des espaces en ligne plus sains ?
 
Selon le journaliste Will Oremus, le premier problème à considérer est la notion de neutralité revendiquée par ces réseaux sociaux, le fameux « point de vue de nulle part » théorisé en philosophie par Thomas Nagel. Ce point de vue « de nulle part », Mark Zuckerberg le revendique mordicus, expliquant depuis sa création que Facebook est « a platform for all ideas », une plateforme représentant toutes les opinions sans aucune distinction. Dit comme ça, ça peut paraître génial, mais il y a tout de même un petit problème : comme fait-on quand il n’est plus question d’opinions mais bien de vérités scientifiques ? La bonne nouvelle, c’est que le discours des entreprises concernées est en train d’évoluer à ce sujet. Le patron d’Instagram Adam Mosseri l'a même reconnu : « aucune plateforme n’est neutre, nous avons tous des valeurs, et ces valeurs influencent les décisions que nous prenons ». Mieux encore, le fondateur de Twitter Jack Dorsey défend carrément la possibilité de créer une architecture décentralisée, à rebours donc des modèles archi-centralisés actuels.

Enfin, de nombreuses réflexions émergent ici et là quant à « l’après ». Des idées qui ne passent pas forcément par des outils de remplacement mais par une refonte plus ou moins complète de l’architecture de ces espaces numériques. Le Guardian a par exemple demandé à 10 experts de donner 10 idées pour réparer « l’Internet cassé », avec des pistes qui peuvent semblent évidentes, comme le fait d’obliger les plateformes à être beaucoup plus transparentes quant à leur cuisine interne (et permettre à des journalistes d'enquêter dessus), de revoir complètement le fonctionnement des algorithmes de recommandation, ou encore d’investir des millions dans la formation des enseignants, afin qu’ils puissent expliquer à leurs élèves le fonctionnement et les enjeux de ces outils. Plus intéressant encore, le journaliste Casey Newton relaye une étude passionnante (dans la dernière édition de sa newsletter Platformer), qui s’interroge sur la possibilité de s’inspirer des espaces publics physiques, qui existent en parallèle de nombreux espaces privés, et qui fonctionnent très bien ensemble. Bref, il y a des idées, mais il y a surtout du boulot !

La bullshit-quote du jour

« Le marketing est mort : place au contributing »

Un pavé dans la mare ! C'est avec un art certain de la formule ciselée que l'as de la com' Denis Gancel part en croisade contre le marketing, pour le remplacer par ce qu'il nomme avec audace le « contributing ». Mais encore ? « En langage domino, le contributing est un double trois » développe-t-il. C'est tout de suite plus clair ! 

Lorsqu'il ne disserte pas sur le contributing (terme que son agence a bien évidemment déposé), Denis égraine les leçons de vie plus vite que son ombre : « Nous faisons face à un nouvel art de la marque », « aujourd'hui, le consommateur a plus de choix et de discernement ». Sans oublier que « La nouvelle génération veut du sens ». Ça tombe bien : le contributing est là pour lui en donner ! Et notre grand prophète du marketing, pardon du contributing, ne manque pas de panache. Quand il aborde la stratégie de Carrefour ou de Danone, celui qui officie à ses heures perdues à Sciences Po ne se fait pas prier pour citer Rimbaud ou Camus dans le texte. Du bullshit, oui mais en poésie : il faut avouer que c'est fortiche !

L'innovation inutile de la semaine

Le berceau boosté à l'IA

Les plus chanceux d’entre vous auront déjà, au moins une fois dans leur vie, foulé du pied les 2,5 millions de mètres carrés de moquette bleu turquoise du fameux CES de Las Vegas, humé son air conditionné et admiré la lumière blafarde de ses néons. Pandémie oblige, le grand barouf de la tech a lieu cette année exclusivement en ligne : les gigantesques hangars bourrés de gadgets inutiles sont donc remplacés par des visioconférences et des « stands virtuels » bourrés de… gadgets inutiles ! Nous voilà rassurés.
 
Et en 2021, nos petits chérubins sont à l’honneur : c’est le boom de la « baby tech ». Une lampe intelligente pour l’aider à s’endormir, une pompe à lait du futur ou encore un siège connecté pour ne pas l’oublier dans la voiture comme un vulgaire sac de courses (ce serait ballot), tout est fait pour choyer votre progéniture et éviter aux jeunes parents bien des galères. Et tout ça ne serait évidemment pas parfait sans Cradlewise, le berceau boosté à l’IA avec capteurs et caméra intégrée, qui vous permet de « monitor your baby » via une flopée de notifications et même un récap de la qualité du sommeil de votre mioche. Et n’oublions pas le plus important : il berce l’enfant dès que ce dernier commence à chouiner, pour vous permettre de continuer à roupiller en toute sérénité. Certes, c’est pas franchement donné (1500 dollars en prévente), mais vous savez ce qu’on dit : une bonne nuit de sommeil, ça n’a pas de prix !

Et au moins un truc intéressant
(c'est pour ça qu'on le met en gros)

« Je reviens de la tombe de Basquiat. J’y ai passé plusieurs heures. J’ai examiné attentivement son sarcophage, puis je me suis doucement penché pour lui murmurer à l’oreille : "il n’y a pas de refuge dans la solitude." »

Vous venez de lire un extrait de « Bots of New York », un bot qui parodie superbement la célèbre page « Humans of New York ». Chaque jour, l'espiègle bot ingère des centaines d'archives de portraits de new-yorkais pour en créer de nouveaux, tout à fait factices et d'autant plus biscornus.
 
Une initiative que Philomag compare avec enthousiasme à l'écriture automatique d'André Breton, à l'origine de trésors tels que « La verdure c'est encore de la pluie, ô gazons, gazons. Le souterrain à l'entrée duquel se tient une pierre tombale gravée de mon nom est le souterrain où il pleut le mieux ». Un siècle plus tard, c'est donc une IA tout autant poétesse dans l'âme qui reprend le flambeau de l'absurdité, et franchement, on s'y perdrait presque, non ? Allez, une dernière pour la route : « Nous avons colonisé la Lune et mangé toute sa crème glacée »… Alors, IA ou Breton ?

Merci d'avoir perdu 5mn.

À jeudi prochain !



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BONUS : En voilà, une belle position de télétravail - C’est la fête aux alternatives : après Signal, c'est DuckDuckGo qui explose. Mazeltov ! - Le deal secret entre Facebook et Google révélé - Flop toujours, la start-up d'état Candilib est dans l'oeil du cyclone - Jack Ma is back - Ce mignon bracelet informe votre boss de votre santé mentale : jaune pour content, bleu pour triste - Pour le New York Times, nous sommes rentrés dans l'ère du « rien » - On peut d'ailleurs désormais louer une personne pour faire… rien - La suite la semaine prochaine !

Sans la liberté de trasher, il n'est point d'éloge flatteur.

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