Lundi 22 février 2021

Riposte. L’opposant russe Alexeï Navalny a été condamné samedi à 2 ans et demi de prison/camp de travail. En réaction, les ministres des Affaires étrangères européens et le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, discutent aujourd’hui des potentielles sanctions à imposer au Kremlin pour non-respect des droits de l’Homme.

No pasarán. Des milliers d’espagnols continuent de manifester pour soutenir le rappeur catalan Pablo Hasél condamné à 9 mois de prison pour des tweets d’insultes contre la police et la monarchie. 

En direct de Coronaland. Le gouvernement envisage de confiner Nice et ses environs pour contrer la flambée du virus dans la région. Le taux d’incidence -  nombre de cas positifs pour 100 000 habitants - y est 3 fois plus élevé que la moyenne nationale et c’est en partie dû au variant anglais qui progresse très vite. Pendant ce temps, les centres commerciaux, marchés, musées et bibli rouvrent en Israël.

Slower, better, smarter. Mets une pointe de café con leche dans ta playlist du jour pour commencer la semaine bieeeen détendue.

Ce qu'il se passe.
La procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes est en stand-by.

Rembobine Gwendoline, quel stand-by ?
En France, la loi bioéthique définit tout ce qui touche au corps humain. Depuis 1994, elle doit être révisée tous les 7 ans pour faire le point. Dans le cadre de cette révision, un projet de loi a été présenté au Conseil des ministres en juillet 2019 : il porte sur pas mal de sujets dont les tests génétiques, la recherche sur les cellules souches et les embryons. Mais l’article qui coince le plus, c’est le 1er, qui propose d’élargir la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, promesse de campagne du candidat Macron, et de donner de nouveaux droits aux enfants nés de ce processus. Début février, le Sénat a voté contre cet article, alors qu’il l’avait pourtant adopté en 1ère lecture l’année dernière.

Ah bon ? Il a changé d'avis ?
Lors de la 2ème lecture - celle qui a lieu quand le texte revient au Sénat après un 2ème passage à l’Assemblée -, les sénateurs ont proposé de modifier cet article 1 : ils ont d’abord adopté un amendement qui excluait les femmes seules de la PMA, puis d’un autre qui ouvrait la PMA post-mortem, cad après la mort du conjoint. Mais ces votes à main levées se sont fait dans la « confusion » et certains contestent le comptage. Résultat, l’article 1 a été supprimé.

Ah d'accord, et on entend qui exactement par PMA ?
La PMA, ça englobe la fécondation in vitro, l’insémination artificielle et l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde. Pour le moment, ces assistances ne sont ouvertes qu’aux couples hétéros qui présentent une infertilité constatée par les docs. Ce projet de loi veut donc ouvrir ce processus au-delà de cette question de l’infertilité médicale. Et si plus de 60% des Français soutiennent cette ouverture, le sujet est épineux chez les élus, qui, même au sein du même parti, ne sont s'opposent. Côté société civile : les assos LGBTI+ militent pour ce droit tandis que la Manif Pour Tous enchaîne les manifestations contre.

Qu'est-ce qu'on reproche à cette ouverture ?
Les opposants à la PMA disent que ça fait primer « la volonté des adultes sur l’intérêt et le droit de l’enfant », et que supprimer la notion de « père » serait contre nature. Ils craignent aussi qu’elle ne mène à la légalisation de la GPA car à partir du moment où on donnerait la possibilité aux couples de femmes d’avoir des enfants, les couples d’hommes aussi devraient y avoir droit. 

Je vois. Et les arguments pour ?
Pour les pro-PMA pour toutes, cette ouverture est une façon de s’adapter à l’évolution de la société où les familles monoparentales et les parents homosexuels sont loin d’être une exception. Pour eux, elle permettrait aussi de pallier notre retard : 11 pays de l’UE l’autorisent déjà, dont la Belgique depuis 2007. La loi permettrait aussi de limiter le tourisme de fertilité, cad le fait que des femmes partent à l’étranger pour avoir recours à la PMA. En 2017, entre 2000 et 3000 françaises auraient eu recours à une PMA dans un autre pays.

Ok et donc on en est où maintenant ?
Mi-février, quelques jours après le retrait de l’article au Sénat, les députés et les sénateurs se sont réunis en commission mixte paritaire pour essayer de trouver un compromis sur le projet de loi de bioéthique et son article 1, mais n’y sont pas parvenus. Résultat, on a récupéré le texte tel que voté en 2e lecture en juillet 2020 - donc incluant l’article 1 - et il doit maintenant revenir pour la 3e fois à l’Assemblée nationale, qui aura le dernier mot. Maintenant, c’est au gouv de fixer cette date de re-re-relecture avec les présidents des assemblées, sachant qu’il avait prévu de résoudre le sujet “avant l’été”.

Dac, et on s'attend à quel vote ?
C’est pas si évident : d’un côté, il serait logique que le texte passe car il a déjà été voté tel quel par les mêmes parlementaires l’année dernière -  60 voix pour et 37 voix contre - mais l’Assemblée est dans une position délicate car, même si la Constitution lui donne le dernier mot, adopter ce texte qui ne contient pas les modifications qui ont été faites par le Sénat pourrait être vu comme un “passage en force” malvenu. Surtout en temps de Covid où 67% des Français aimeraient que les parlementaires mettent en suspens les sujets non consensuels comme ce fut le cas pour la réforme des retraites.

Pssst. Si tu cherches à comprendre le titre, ça vient de là.

Quelles sont vos prétentions salariales ? Euuuh, par mois ? Nein, mein schatz, pas par mois, par an et en brut. Moins d'1 femme sur 2 négocie son salaire : manque de confiance, peur de se voir refuser le poste ou parce que "parler d'argent, c'est sale". Cette semaine avec la promo #4 du Boostcamp on a parlé des astuces pour négocier et on te fait croquer.

Préparation

1. Définis ce que tu aimerais gagner en partant du net : ce que tu veux avoir sur ton compte /mois (aie en tête que les impôts sont prélevés à la source, ça veut dire qu'au final, tu recevras moins que ton net). Pour arriver au brut et faire des simulations, ce site est magique.
2. Définis ce que ton profil vaut sur le marché, en fonction de ton expérience, ton secteur, les responsabilités que tu cherches etc avec ce simulateur de l'APEC. Si ton métier est un peu nouveau, le mieux c'est de demander à des gens qui sont sur le même type de poste ce qu'ils gagnent.
3. Renseigne-toi sur les salaires dans l'entreprise : via Glassdoor, en contactant quelqu'un que tu connais dans la boîte, etc.
4. Formalise ta fourchette : le minimum en dessous duquel tu ne veux pas descendre, puis, entre 10 et 15% au dessus, la zone avec laquelle tu es à l'aise, puis, le max auquel tu peux prétendre - balaye large :)

1. Attends le dernier moment pour parler pépettes. Il faut d'abord que tu sois sûre d'être the one that they want. Avant ça, si on te pose la question, esquive en disant que tu préfères en parler plus tard et que tu seras ouverte pour négocier.
2. Quand c'est le moment, laisse-les dégainer d'abord en leur demandant le budget qu'ils ont alloué pour le poste. Ça t'évitera d'être à côté de la plaque.
3. Une fois que tu as leur fourchette, tu peux shooter la tienne (ce que tu as mis dans ta zone de confort) et même si on te le demande, ne donne pas ton précédent salaire.
4. Et comme tu es super bien préparée, tu as déjà réfléchi aux à-côtés sur lesquels tu es ok de négocier : plus de vacs ? un tel pro ? frites à la cantine ?