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Compte rendu des discussions sur Le Paternel
Tu n'es pas sur Clubhouse ?

Mais si, tu en as forcément entendu parler.

Ce nouveau réseau social basé sur la voix et le live. On y rejoint des rooms dans lesquelles les personnes sur scène discutent d'un sujet. On peut lever la main pour être invité à monter sur scène et partager son avis ou poser une question aux autres participant•es.

Un peu comme l'émission de France Inter Le téléphone sonne, sauf que n'importe qui peut créer une room sur le sujet de son choix, et qu'on lève la main plutôt que de téléphoner pour intervenir.

En préparation des articles du Paternel, on a souvent des discussions intéressantes (au café quand cela était encore possible, plutôt par téléphone ces temps-ci) avec des experts et expertes de la thématique abordée.

On s'est dit qu'il pourrait être enrichissant d'avoir ces discussion en live et en public, sur Clubhouse justement. Pour que les personnes disponibles au moment du live puissent avoir un accès direct à ces expert•es, et partager leurs témoignages et questions.

Le compte rendu des discussions sera ensuite publié sur Le Paternel.

Ceci est le compte rendu de notre première room de la semaine dernière sur le thème « Concilier vie familiale et ambition professionnelle ? », à retrouver aussi sur Le Paternel.

PS : à la fin du compte-rendu, on t'explique comment obtenir une invitation pour Clubhouse, si tu as un iPhone (la version Android est encore en développement).
Peut-on concilier vie familiale et ambition professionnelle ? 👋
joie

Avec Patrice Bonfy du Paternel et Remixt, Suzanne Lahlou de Marketing Mums, Pascal Van Hoorne de Histoires de papas et Jour 2, Selma El Mouissi de Haigo, Olivier Blanchard de Parentissime, Delphine Cochet de Ma Bonne fée, et quelques intervenant•es supplémentaires qui seront présenté•es au fil du compte rendu.


Le déclic de l'équilibre pro/perso

Une question qui se pose quand on devient parent ?

Avant d'avoir des enfants, estime Suzanne, la question du temps et de l'énergie consacrée à son travail ne se pose pas vraiment. Même en travaillant beaucoup, il est assez facile de se détendre, d'avoir une vie sociale, de se consacrer à une passion, etc.

L'arrivée d'un enfant bouleverse cet équilibre intuitif. Et on ne l'anticipe pas forcément. Delphine confirme qu'elle faisait partie de celles qui disaient « devenir maman ne va rien changer ». En réalité, cela a changé pas mal de choses, et sur le long terme, pas seulement pendant les premiers mois de l'enfant. Suzanne ajoute qu'on ne peut pas savoir à l'avance comment la parentalité va bouleverser notre échelle de valeurs. Qu'est-ce qui a de l'importance ? Et qu'est-ce qui en a moins ?

Pour Selma, la question de l'adaptation de ses conditions de travail à la parentalité s'est effectivement posée avec sa grossesse. Elle travaille dans une entreprise jeune à tous les sens du terme : créée il y a 5 ans et avec une moyenne d'âge plutôt basse. Sa future parentalité et la parentalité récente de quelques autres collègues leur ont donné envie de réfléchir à quelques aménagements pour les salarié•es parents.


Ou que l'on devrait se poser avant ?

Olivier regrette que l'on se pose souvent la question de la conciliation pro-perso trop tard. À l'arrivée d'un enfant, on cumule manque de sommeil, stress et rythme de fou : on n'est pas dans les meilleures dispositions pour réfléchir sereinement à des décisions de vie importantes. Est-ce que l'on ne devrait pas inciter les futurs parents à y penser plus tôt ? Dans les entreprises ? Et pourquoi pas pendant leurs études ?

Pascal, qui donne des cours de management humain dans plusieurs écoles supérieures, constate que la nouvelle génération de salarié•es se pose fortement la question de l'équilibre pro-perso. La sémantique de l'ambition professionnelle ne leur parle pas vraiment. Ils réfléchissent à leur future vie professionnelle et personnelle comme un tout, et veulent kiffer. Si possible en ayant un impact sur le monde, mais pas au détriment de leurs aspirations personnelles.


Quel rôle de l'employeur dans l'équilibre pro/perso ?

L'implication de l'employeur sur cette problématique peut avoir un effet direct sur sa capacité à attirer et retenir des talents. Selma cite l'exemple d'un contact professionnel qui a renoncé à une intéressante proposition de poste dans une autre entreprise parce que cette entreprise ne proposait pas de place en crèche, et ne semblait pas prête à s'intéresser au sujet quand il leur en a parlé.

Alors, en préparation de son futur accouchement, Selma a obtenu l'accord de son employeur Haigo de travailler avec les jeunes parents de l'agence sur une série de mesures qui pourraient leur permettre de mieux concilier parentalité et travail. Ils ont brainstormé ensemble sur leurs enjeux de parents, étudié ce qui se passait ailleurs, consulté les conventions collectives des autres agences du groupe auquel Haigo appartient. Au final, ils ont présenté 14 mesures, dont 11 ont été acceptées. 3 mesures trop coûteuses dans le contexte actuel seront réévaluées trimestriellement.

Parmi les mesures mises en place : 10 jours de congé payé "imprévu" sans justificatif (parce qu'il n'y a pas que le cas "enfant malade" qui peut empêcher un parent de venir sereinement au travail), et la possibilité de télé-travailler à 100% pendant la première année d'un enfant.

Selma a d'ailleurs écrit un article pour documenter la méthode employée et le détail des mesures mises en place pour favoriser l'équilibre pro-perso des jeunes parents chez Haigo.

Nicolas Pasetti nous rejoint sur scène pour suggérer que la clé côté employeur est de faire preuve de flexibilité et de confiance. Selma est d'accord, mais elle estime qu'il peut être bénéfique de clarifier ce qui est "permis", pour qu'il n'y ait pas d'inégalité entre les salarié•es qui osent, et celles et ceux qui n'osent pas.

Pour Olivier, ce bénéfice d'un cadre précis est encore plus vrai dans les grandes entreprises. Les personnes en charge des ressources humaines ne peuvent pas être derrière chaque manager. Et si le manager n'est pas à l'écoute des éventuelles évolutions du curseur ambition/famille de chaque membre de son équipe, la flexibilité sans cadre peut être dure à appliquer.

Pascal confirme qu'il est crucial de sensibiliser et former les managers. Mais aussi l'ensemble des équipes. Parce que la flexibilité et la confiance nécessitent que chacune et chacun réfléchisse à son impact sur le reste de l'équipe.

Delphine ajoute que l'on peut compléter la formation et la sensibilisation par des solutions permettant à l'entreprise de comprendre l'expérience et les attentes de ses salarié•es. Elle conclut sur l'idée que les dispositifs de financement ou co-financement (prime de naissance, place en crèche, aide à domicile) sont bien sûr très bien reçus par les salarié•es, mais qu'il y a aussi plein de "petites" choses à faire, qui ne sont pas forcément coûteuses comme l'a montré Selma.

Marie-Laure intervient pour citer le livre Merci mais non merci de Céline Alix, qui décrit bien les raisons pour lesquelles de plus en plus de femmes quittent de brillantes carrières pour construire leur propre équilibre. Elle aimerait que les entreprises s'emparent du sujet, mais ce n'est pas gagné : dans un entretien récent, on lui a dit « à ce poste, impossible de partir avant 21h ».


Et si on crée son entreprise ?

Devenir son propre patron, ou sa propre patronne : est-ce la solution parfaite pour équilibrer vie familiale et ambition professionnelle ? Qu’est-ce qu’on y gagne ? Et qu’est-ce qu’on y perd ?

Réussir à s'équilibrer ?

Suzanne estime que l'entrepreneuriat tel que l'on se le représente est souvent associé à un investissement de son temps à 100%. Après une première expérience sur un projet qui ne lui permettait pas de trouver l'équilibre dont elle avait besoin, elle a choisi de se relancer sur un mode de slowpreneuriat. Le coeur de son activité est le travail en freelance, et elle développe son réseau de Marketing Mums à son rythme.

Dans la même veine, Pascal a choisi de ne plus se qualifier d'entrepreneur, mais d'indépendant. La charge mentale n'est pas du tout la même. On est juste responsable de soi-même. Reste le stress financier bien sûr, mais il lui arrive de refuser des missions, et donc des revenus, s'il sent que cela lui coûtera trop de temps et d'énergie qu'il souhaite consacrer à sa famille.

Olivier ajoute que l'entrepreneuriat lui a permis de mieux assumer ses contraintes professionnelles vis-à-vis de sa famille. Ce n'est plus seulement « il faut bien que papa travaille pour ramener de l'argent » mais « je dois investir du temps pour développer ce projet dont je suis fier ». On peut plus facilement créer un dialogue positif autour de son travail.

Audrey et Siham interviennent pour partager leur expérience. La première nous explique comment elle a appris à « se mettre des oeillères » pour que les images de réussite partagées sur les réseaux sociaux (son terrain de jeu) ne l'empêchent plus de décrocher quand elle souhaite être présente pour sa famille. La seconde pour confirmer que le statut d'indépendante lui permet désormais d'être maître de son emploi du temps, et de ne se faire presque plus imposer d'horaires.


Ou s'équilibrer pour réussir ?

Delphine avait quitté son statut de salarié•e pour pouvoir tout faire à fond : travailler toute la journée, récupérer les enfants tôt pour passer la fin de journée avec eux, se remettre au travail une fois les enfants couchés. Elle s'est « laissé embarquer » et, comble pour quelqu'un dont le métier est de favoriser l'épanouissement des parents dans les entreprises, ce rythme l'a épuisée, et le confinement l'a achevée. Elle a donc décidé de revoir son modèle. Désormais, c'est fin du travail à 18h30, temps pour soi, et cours de yoga. Et cela ne nuit pas à son entreprise, au contraire. Elle est devenue la première utilisatrice de sa solution, plutôt que d'être « la cordonnière la plus mal chaussée ».

Nicolas rebondit sur cette question des plages horaires à se fixer. En tant qu'entrepreneur•se, on n'aura de toute façon jamais assez des 24h d'une journée pour faire tout ce que l'on voudrait faire pour développer son entreprise. Réserver du temps pour sa famille, c'est l'opportunité de renouveler sa réserve d'énergie pour mieux tirer profit de son temps de travail disponible.

Pour Patrice, chercher à trouver l'équilibre entre vie familiale et ambition professionnelle peut aussi être une manière de réussir les deux encore mieux. Il cite l'exemple de Jonathan Benhamou qui, devenu papa très jeune alors qu'il créait sa première société, a rapidement voulu, pour lui-même et l'ensemble de ses salarié•es, appliquer cette définition du bonheur : « Avoir envie de se lever le matin pour aller là où on va. Avoir envie de partir le soir pour rentrer là où on rentre ». Cette philosophie et l'hygiène de travail qui en découle lui ont permis de développer son entreprise jusqu'à la vendre 300 millions de dollars à un groupe américain.

Pour conclure, Pascal ajoute que la notion d'équilibre n'est jamais figée. On peut d'ailleurs accepter et assumer des périodes de déséquilibre, côté pro avec un gros projet à boucler par exemple, ou côté perso pour s'occuper de ses enfants en temps de confinement. Reste à retomber sur ses pieds, en ajustant son emploi du temps, ou sa définition de l'équilibre.


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