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Un an et des brouettes après les débuts de la pandémie, voilà que nous arrive les premiers signaux faibles d'une nouvelle vague sur le point de nous tomber dessus : la comédie de confinement. Après le ratage Connectés sur Prime Video, et en attendant les films de Dany Boon ou Judd Apatow, Canal+ vient coup sur coup d'importer la zoomifiée série britannique Staged, et propose la plaisante compilation de courts de réalisateurs prometteurs 6xconfiné.e.s. Six mois après avoir rempli feu les cinémas grâce à Tout simplement noir, Jean-Pascal Zadi lui, nous retrouve chez nous avec Carrément craignos. L'humoriste américain Nate Bargatze de son côté se démène comme il peut avec un spectacle en extérieur, perturbé par des hélicoptères. Faut-il essayer de produire du rire dans ces conditions ? Ou simplement fuir ? Comme Benoît Poelvoorde, dont Edouard Baer est parti à la recherche au Sénégal, dans un podcast qu'on vous recommande chaudement, Les aventures rocambolesques… Bonne lecture !

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Tout le monde ne parle que de ça

Photo Louis-Adrien Le Blay/FTV

CARRÉMENT CRAIGNOS
Durée : 9x22 mn. Diffusé le 19 mars sur France.TV.

Ernesto aspirait à la plus tranquille des existences mais depuis qu’il a perdu la valise de son pote Jo et les 100 000 euros qu’elle contenait, c’est la galère et, dans sa cité, tout le monde lui en veut. Après le triomphe césarisé de Tout Simplement Noir, Jean-Pascal Zadi enchaîne avec Carrément Craignos, la suite de Craignos, mini-série autoproduite en 2016. Son Ernesto est un grand maladroit un peu ahuri, véritable loser qui entraîne tout son entourage dans ses galères.

Par son allure improbable, ses mauvais choix et son entêtement touchant, Ernesto rappelle JP, l’avatar de Zadi dans Tout Simplement Noir, irritant mais capable de moments de grâce ou de lucidité suprenants. Avec le long métrage, la série partage un casting issu du stand-up : Bun Hay Mean en épicier radin en quête d’identité, Amelle Chahbi en wedding-planneuse, Eric Judor en médecin douteux au look à la Robert Hue, ou Fadily Camara en apprentie flic, autant de guests seconds rôles de luxe. 

Car avec ces personnages et leurs intrigues secondaires malignes (l’apparition du taciturne fils d’Ernesto, Tupac, ou l’aventure du brave Tito avec l’infirmière Rossy de Palma), des trouvailles géniales comme la voix-off de Zadi/Ernesto qui commente les images avec un flegme inimaginable et cette plongée dans la vie quotidienne d’une banlieue anonyme, Carrément Craignos oscille parfaitement entre thriller et comédie pure.
 

Les meilleurs articles sur la comédie parus dernièrement

Ironique. Si ça ne lui coûtait pas 60% de ses revenus, le dessinateur de presse américain Matt Bors s’amuserait presque que Facebook ne soit pas loin de supprimer son compte. Pour quelle raison ? A cause de dessins se moquant, ironie du sort, des fake news de Trump et de l’intolérance de l’extrême droite américaine. Soit précisément ce que le réseau social tente de combattre. A lire dans le New York Times.

20 ans. «On imaginait des gags, et ensuite on essayait de les rentrer au forceps dans un scénario, peu importe si c’était cohérent ou pas.» Le 28 mars 2001 sortait la Tour Montparnasse infernale. 20 ans après, Eric & Ramzy et tous les autres racontent la genèse du film à BFM TV.

Censurés. Le Monde est allé prendre l’apéro avec Sébastien Thoen et Julien Cazarre, deux potes de lycée devenus humoristes par une passion commune de l’art de la provoc.

Recherche. France Info a rencontré l’historien Alain Vaillant qui cosigne avec le chercheur en littérature Matthieu Letourneux L’empire du rire XIXe – XXIe siècle, ouvrage dans lequel les universitaires démontrent comment le déclin du religieux a fait de l’humour la base des relations sociales.

RIP. Elle restera à jamais Lucille Bluth, la matriarche de la série Arrested Development : l’actrice Jessica Walters est morte le 24 mars à l’âge de 80 ans. Petit hommage avec cette compilation des 27 meilleures punchlines de la plus infecte des mamans de télé.
 

Un spectacle à voir en ce moment

Photo Netflix

NATE BARGATZE
The Greatest Average American
Durée : 1h. Diffusé le 18 mars sur Netflix.

Courageux, les stand-uppeurs qui tentent tout de même de sortir des specials en ces temps incertains. Celui de Nate Bargatze souffre forcément de la situation : capté en extérieur, le spectacle est perturbé par des bruits d'hélicoptère, et renforcé a posteriori de rires enregistrés un peu dérangeants. Les difficultés des comiques en temps de Covid sont aussi au centre de certaines de ses blagues, avec ces nouveaux moments gênants découverts sur Zoom ou dans les drive-ins : «C'est surtout dur quand les gens veulent partir avant la fin parce qu'ils te trouvent nul. Les phares s'allument, le mec essaie de faire une marche arrière…» Des conditions hostiles qui expliquent peut-être ce special un peu décevant pour le toujours sympathique Bargatze, humoriste de la médiocrité attendrissante. On sent que ce spécialiste des histoires à rallonge aurait préféré pouvoir fignoler encore un peu ses blagues en public avant de les présenter au monde entier.
 

L'humour, c'est surtout visuel

STREET STAND-UP

Puisque le public est privé de salles, l’humoriste Redouanne Harjane va à la rencontre du public. Sous la pluie et l'œil indifférent des badauds, le stand-uppeur pose son pied de micro dans les rues de Paris, balance des vannes et récolte évidemment bide sur bide. Une «chute libre» salvatrice en ces temps de sevrage de scène, explique-t-il au Parisien qui l’a suivi pendant un de ces «street stand-up».

Humour prometteur d'origine contrôlée

Photo Canal +

6xConfiné.e.s
Durée : 6x30mn. Diffusé le 15 mars sur Canal+.

Cocotte-minutes : des situations de confinement poussées à l'extrême, voilà le ressort au centre de la mini-série anthologique 6 x Confiné.e.s, dernière création originale de Canal+. Entre têtes connues et nouveaux venus, les épisodes s’enchaînent avec plaisir. Gilbert Melki, Félix Moati, les humoristes Sophie-Marie Larrouy et Alexandre Kominek, Vincent Cassel en DJ quinquagénaire très lourd, un couple de gamers William Lebghil/Laura Felpin, tous s’engueulent en huis-clos dans des situations plus ou moins absurdes.

Avec 6 réalisateurs et réalisatrices pour la plupart novices et issus de milieux variés, la série est forcément inégale. Un sketch surclasse cependant tous les autres : dans Jusqu’à Saint-Molart, Ludivine Sagnier, confinée en famille, se cherche désespérément un traumatisme dans un viol qu’elle découvre avoir subie enfant. La réalisatrice Alice Moitié, plus connue jusque-là pour ses activités de photographe et son compte Instagram, y réussit un tour de force : aborder la pédophilie, les relations entre sœurs, les rapports de classe, avec tact et légèreté.
 

Le meilleur de l'humour en baladodiffusion

LES AVENTURES ROCAMBOLESQUES D'EDOUARD BAER ET JACK SOUVANT
L'Affaire Benoît Poelvoorde.
Lorsque Benoît Poelvoorde disparaît, son ami Edouard Baer n’hésite pas une seconde : il embarque son compère baroudeur Jack Souvant et son micro. Tous deux s’envolent pour Dakar, là où le Belge aurait été vu pour la dernière fois. Entre fiction sonore et déambulation curieuse, ces Aventures rocambolesques sont prétexte à mille rencontres au Sénégal, de la capitale grouillante à la Casamance sauvage, sur les traces d’un Poelvoorde insaisissable.  
Sorti le 23 mars. Durée : 6x40 mn.

DINGUERIE ROOM
La Dinguerie Room de Gad Elmaleh.
La Dinguerie Room, selon sa créatrice, l’ancienne du Jamel Comedy Club Amelle Chahbi, c’est un moment de discussion intime tous les 15 jours autour du stand-up et du métier d’humoriste. Après Yacine Belhousse pour le premier épisode, Chahbi reçoit un Gad Elmaleh assagi et un peu désabusé qui lui raconte sa passion des comedy-clubs et revient sur sa fascination pour les comiques américains qu’il côtoie depuis plusieurs années. 
Sorti le 24 mars. Durée : 1h.

BOURVIL DANS TOUS SES ETATS
Bourvil et les grands classiques.
La RTBF consacre une impressionnante série de sept épisodes à André Raimbourg, dit Bourvil. Son enfance en Normandie, son arrivée à Paris comme chanteur d'opérette, et, dans ce cinquième épisode, un focus sur ses grands rôles comiques où l’on retrouve Louis De Funès, le réalisateur Gérard Oury, et son idole de toujours, Fernandel.
Sorti le 25 mars. Durée : 54 minutes.

ET POUR FINIR...

Pour jouer au jeu du «Dans quoi il joue lui déjà ?», le magazine Vulture a réalisé un trombinoscope des 32 acteurs éternels seconds couteaux du cinéma américain.
 
HAHA
Une newsletter rédigée par Adrien Franque et Clément Mathis
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Illustration : Pierre Thyss

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