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Bonjour à toutes et à tous,

S’il y a bien un type de technologie émergente taillé pour les défis du développement de l’Afrique, c’est bien la blockchain. Nous nous rendrons en Ethiopie pour évoquer le plus grand projet du monde dans ce domaine. Nous irons aussi au Cameroun, où les éleveurs de bétail isolés sont parfois sauvés par la technologie. Et nous prendrons le pouls de Digital Africa, l’initiative franco-africaine qui prend l’eau.

Bonne lecture et à lundi prochain !

 

📋 A RETENIR
  • On commence par la Somalie, qui voit arriver son premier service national de mobile money, lancé par le principal opérateur du pays, Hormuud Telecom.
     
  • La finance internationale croit dur comme fer au développement d'Airtel Africa. Le groupe de télécoms a obtenu un nouveau crédit de 500 millions de dollars de la part de plusieurs banques.
     
  • Autre intérêt, celui d'AZA Finance pour la fintech sud-africaine Exchange4Free, spécialiste des paiements transfrontaliers. Une acquisition qui permettrait à l'ex-BitPesa de devenir la plus grande société de change non bancaire en Afrique.
     
  • Nouveau gouvernement, nouvelles orientations ? En tout cas, en RDC, le nouveau ministre du numérique, Désiré Cashmir Kolongele Eberande, a présenté aux professionnels du secteur sa feuille de route.
     
  • Au Nigeria, c'est un chiffre qui fait mal : selon le cabinet Deloitte, la cybercriminalité aurait fait perdre près de 11 milliards d'euros au pays en dix ans.
     
  • Enfin côté concours, les 10 projets nommés pour les phases finales du premier Africa Digital Manager Award sont connus, tandis que la cinquième édition de l'AFD Digital Challenge a été lancée.
     
📌 A LA UNE

La "plus grande blockchain du monde" va voir le jour en Ethiopie

3 500 écoles, 5 millions d’élèves et 750 000 enseignants. Atala PRISM s’annonce déjà comme le "plus grand déploiement d’une blockchain dans le monde", selon les mots d’Input Output Hong Kong sur Twitter. Et surprise : ce projet ne vient ni de la Perle de l’Orient, où IOHK a été fondée, ni des Etats-Unis, où elle est présente, mais bien d’Ethiopie.

Alors que l’on connaît les deux seuls prétendants à la future licence télécoms ouverte par le pays d’Afrique de l’Est, MTN et Vodacom/Safaricom, c’est un autre pan de la stratégie de numérisation Digital Ethiopia 2025 qui a défrayé la chronique en cette fin avril. Le 27 précisément, la société qui développe la blockchain Cardano, sur laquelle se base notamment la cryptomonnaie ADA, a annoncé avoir signé un partenariat avec le ministère éthiopien de l’Education pour développer un système national d’identification et d’enregistrement des résultats basé sur la blockchain afin de vérifier numériquement les notes, de contrôler à distance les performances des écoles et de stimuler l’éducation et l’emploi dans tout le pays. "Nous avons réalisé depuis longtemps que les pays en développement pourraient particulièrement bénéficier de la technologie blockchain, grâce à l’absence de systèmes numériques intégrés et établis mais également parce que les blockchains sont moins coûteuses que des infrastructures plus lourdes", a déclaré IOHK dans un communiqué, assurant être en négociations en Afrique du Sud, au Nigeria ou au Kenya pour des projets similaires. Plus d’informations à venir sur le site de Teknolojia.

Digital Africa, S02E03

Nouvel épisode d’un feuilleton franco-africain qui n’en finit pas. Après la démission de Karim Sy de son poste de directeur en juillet 2020, une première quasi-dissolution de l’organisation en février dernier, suivie d’un arrêt total de ses opérations en mars, puis une deuxième quasi-dissolution en avril, Digital Africa, association lancée en 2018 par Emmanuel Macron, continue de noircir les pages de la presse africaine. Le 27 avril, l’équipe exécutive s’est fendue d’une lettre ouverte publiée sur La Tribune Afrique, où ses onze membres, dont le recrutement en 2020 a été poussé par quelques membres français du conseil d’administration, Agence française pour le développement (AFD) en tête, déplorent le manque de "plan d'action clair au cours des premières années de vie de l'initiative" et se plaignent d’avoir été "critiqués et agressés de manière répétée au moment de présenter leurs travaux". De l’autre côté, certains représentants africains membres du conseil d’administration, comme Rebecca Enonchong au nom d’Afrilabs et Kizito Okwechuku, dirigeant de l’incubateur 22OnSloane et successeur de Karim Sy au poste de président, continuent de dénoncer la gouvernance de l’AFD. Le Nigérian a d’ailleurs lui aussi décidé de démissionner. Fin de partie ?

Santé des animaux : au Cameroun, une app au secours des éleveurs isolés

Identifier et lutter contre un mal qui décime son troupeau, ce n'est pas simple lorsque l'on est un éleveur éloigné des grands centres d'activité. Si la problématique est mondiale, la solution sera peut-être camerounaise. L'application Veto, à laquelle Voice of America vient de consacrer un article, permet, lors d'une première phase, à l'éleveur d'établir lui-même un diagnostic à partir de l'analyse des messages audio décrivant les symptômes et de prodiguer des conseils préenregistrés. Elle permet, dans un deuxième temps, d'envoyer des photos et vidéos à des vétérinaires de chair et d'os pour un examen plus approfondi. Reste un défi de taille pour les concepteurs de Veto : celui de l'internet. Dans les zones reculées du Cameroun, il est en effet difficile de trouver de la connexion. C'est pourquoi un module "hors ligne" est en train d'être développé, et pourrait servir à bien des régions d'Afrique.

Un (autre) réseau social par et pour les Africains

Le défi est immense : concurrencer en Afrique l’hégémonie des grandes plateformes californiennes dans les échanges entre internautes. Ce défi est pourtant relevé avec MY!, qui devrait être lancé le 10 mai prochain.  "Après avoir développé l'application sur une période de deux ans, avec une série de tests, nous sommes maintenant convaincus que celle-ci est prête à être lancée dans le monde", a déclaré Samuel Zean Jr, co-fondateur de MY!. Développée par un petit groupe d'immigrants africains autofinancés du Liberia et de la Sierra Leone résidant dans l'Etat américain du Minnesota, l'application prend en charge à la fois Facebook et Instagram. Les développeurs veulent axer MY! sur la créativité, et prévoient un système de récompense pour le partage de publications, sans plus de détails. Cette application n'est pas la première initiative du genre, elle va rejoindre la cohorte des plateformes d'échanges qui ont fait des Africains leur cœur de cible, comme la messagerie Dikalo ou la plus récente Masolo, ou encore le réseau social basé sur l'oralité, Lenali.
 

Y combinator bientôt en visite en Afrique

Il y a quelques semaines, nous évoquions les reproches faits au tout-puissant accélérateur américain Y Combinator, qui fait un peu trop la pluie et le beau temps dans le financement des startups africaines pour certains. Récemment, Michael Seibel, responsable de l’amorçage au sein de Y Combinator, a annoncé qu’il visiterait prochainement le continent africain, "à commencer par le Nigeria et l’Egypte", a-t-il confié à TechCabal. L’occasion pour le site de récolter son avis sur le pouvoir de l’accélérateur sur les startups choisies : "Je pense que trop souvent les gens donnent trop de crédit aux investisseurs. Je n'aime pas dire aux fondateurs ce qu'ils devraient construire. Je n'ai pas de vision pour l'avenir de l'Afrique car je ne suis pas sur le terrain pour observer les problèmes. Nous ne menons aucune sorte de révolution technologique en Afrique, ce sont les fondateurs de startups qui la mènent et nous les aidons un peu." Et avec l’ivoirienne Djamo, première startup d’Afrique francophone à pitcher au Demo Day de l’accélérateur en mars, peut-être peut-on s’attendre à un petit détour par la Côte d’Ivoire ?
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