Mercredi 12 mai 2021

Tempête sur le tapis. Les Golden Globes, les Oscars de la télé et ciné US, ne seront pour l’instant pas diffusés sur les TVs. La chaîne NBC a décidé de les boycotter pour leur manque de diversité. Tom Cruise a rendu ses trophées et Scarlett Johansson a désapprouvé leur manque de représentativité.

En direct de Coronaland. Le Premier ministre, Jean Castex, a déroulé le menu du déconfifi. En entrée, le 19 mai, retour de tous les commerces et ouvertures partielles des terrasses, des musées, des cinoches, des salles de pestacle, de sport et des pistoches. En plat principal, le 9 juin, on augmente un poil la capacité d’accueil de tout ce beau monde. En dessert, le 30 juin, tout rouvre totalement - avec potentiellement un pass sanitaire pour les évents de plus de 1000 personnes qui est encore en discussion (pour l’instant, les députés ont voté contre hier). À partir d’aujourd’hui, toutes les personnes majeures peuvent se faire vacciner s’il reste des doses. Par ici si tu veux prendre un rdv. Si tu sens le vent de la liberté te faire pousser des ailes, voici où tu peux aller en Europe.

Let's go girls. 10 ans après la loi qui imposait 50% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises, les députés bossent hier et aujourd’hui sur une loi pour qu’il y ait 40 % de femmes dans leurs comités de direction - les instances qui ont les mains dans le cambouis - en 2040.

Slower, better, smarter. On enfile son béret de rigueur pour découvrir la candidate frenchy de l’Eurovision.

Ce qu'il se passe.
Depuis vendredi, Jérusalem s’embrase.

Rembobine Pauline, on dit que c'est tendu.
Ça l’est. Hier, l’armée israélienne a annoncé avoir tué 15 membres du Hamas, le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza. Les autorités de Gaza, ont, elles, compté 24 morts, dont 9 enfants, sans que l’on sache si les deux parties parlent des mêmes victimes. L’armée israélienne a recensé 200 roquettes - un genre de missile - tirées depuis Gaza vers Israël, et a tiré 130 fois en riposte. Ça faisait 7 ans que l’alerte rouge au missile n’avait pas retenti dans les rues de Jérusalem.

Pourquoi maintenant ?
Tout est parti d’un conflit de propriété autour des maisons où vivent 4 familles palestiniennes à Jérusalem-Est, que revendiquent des familles israéliennes. Cette partie de la ville est considérée par la Palestine comme sa capitale. Mais les Israéliens considèrent la totalité de Jérusalem comme leur capitale à eux depuis 1950 et contrôlent Jérusalem-Est depuis 1967, ce qui est condamné par l’ONU. Sur le conflit de propriété, un tribunal israélien de Jérusalem s’est prononcé en début d'année en faveur des familles juives. Car la loi israélienne établit que si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre israélo-arabe de 1948, ils peuvent demander à ce que leur propriété soit reconnue. L’audience de la Cour Suprême qui devait dire si les familles palestiniennes allaient finalement être expulsées ou non a été repoussée dimanche par la justice israélienne. C’est de ce conflit que sont nées les violences de ces derniers jours. 

Y'a autre chose ?
Oui. À ces heurts inquiétants, il faut ajouter un contexte inflammable : la célébration lundi par la droite israélienne de la conquête de Jérusalem-Est lors de la guerre des Six Jours en 1967; mais aussi, la fin du Ramadan avec la fête de l'Aïd El-Fitr qui clôture aujourd'hui le mois de jeûne des musulmans. Et samedi, c'est la Nakba, « la catastrophe » pour les Palestiniens, le jour de la création de l'Etat d'Israël le 15 mai 1948. 

Et le contexte politique sur place ?
Après 12 ans au pouvoir, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, inculpé pour corruption, n’a pas réussi à former un gouvernement après les dernières législatives. Résultat, il gère les affaires courantes mais si personne n’arrive à composer d'équipe gouvernementale dans les prochaines semaines, les Israéliens devront voter pour la 5e fois en un peu plus de 2 ans. De l’autre côté, Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité palestinienne, a reporté, sans fixer de nouvelle date, les élections initialement prévues le 22 mai. Il avance qu’il n’est pas garantie qu’on puisse voter depuis Jérusalem-Est, la ville étant contrôlée par Israël, même si le gouv israélien a déclaré qu’il n’avait pas l’intention d’intervenir, “ni de les empêcher”. Les opposants de Mahmoud Abbas disent que c’est parce qu’il n’était pas en assez bonne position dans les sondages. Ça fait 15 ans qu’il n'y a pas eu de vote en Palestine. 

Je vois et on dit quoi dans le monde ?
Vendredi, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, a demandé à Israël d’arrêter les expulsions forcées de Palestiniens à Jérusalem-Est, car elles pourraient être des «crimes de guerre». Leur phrase exacte, c’est : «Nous souhaitons souligner que Jérusalem-Est fait toujours partie du territoire palestinien occupé, sur lequel le droit humanitaire international s'applique. La puissance occupante (...) ne peut pas confisquer la propriété privée sur un territoire occupé». Depuis 2008, 70 familles ont dû partir et 70 aujourd'hui seraient menacées d'expulsion.

Et à part cette réaction ?
Le Conseil de sécurité de l’ONU, dont le job est le maintien de la paix et de la sécurité internationales, composé de 15 pays dont 5 membres permanents, n’a pas réussi à se mettre dac sur une déclaration commune, mais les US ont demandé d’arrêter les violences des deux côtés et se sont inquiétés de l’expulsion des familles palestiniennes. Dans la région, les "nouveaux" partenaires arabes d'Israël que sont les Émirats arabes unis, le Soudan, le Maroc et Bahreïn se sont retrouvés embêtés. Eux qui avaient renoué des liens avec le pays sous l’impulsion de Donald Trump l’année dernière ont tous condamné les violences et les projets d’éviction de Palestiniens à Jérusalem-Est. 

Psst. Pour rembobiner ce conflit, on regarde cette vidéo.

Bon, bien sûr, faut imaginer. En 2011, Cédric Guérin, vétérinaire fan de faune et flore tropicale a une idée pour partager sa passion avec le plus grand nombre : installer une grande serre près de Berck, dans le Pas-de-Calais, plutôt que de mettre tout le monde dans des avions direction les tropiques. Ce sera la plus grande du monde - 2 hectares au sol et 30m de hauteur, soit un total de 20 000 m2 - et ça s’apelerio, Tropicalia. Du fait de sa taille, de l’importance des pépettes qu’il va mobiliser, des différents échelons d’acteurs qu’il touche et des différentes innovations qu’il nécessite, on considère qu’il entre dans la catégorie des “grands projets”. Oui, ces projets mastodontes qui modifient profondément un environnement, comme la construction d’une autoroute, d'une ligne de train à grande vitesse, ou d’un nouveau quartier.

Bref, le programme de Tropicalia c’est de reconstituer une sorte de jardin d’Eden, avec le cuicui des oiseaux tropicaux, et hop un papillon rare qui vient sur ton épaule, et wow cette fleur exotique, et attends, mate ces cascades. L’objectif, en immergeant les visiteurs dans un écosystème fantastique, c’est de sensibiliser à l’importance de la biodiversité. Pourtant, la biodiversité, c’est justement l’un des arguments de ses opposants.