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Hello <<ton prénom>> !

 

Je disais hier qu’on ne marche pas seuls parce que nos familles, nos amis, des inconnus et les trail angels nous encouragent et nous soutiennent.

 

Sur le sentier lui-même, l’un des meilleurs soutiens, c’est la tramily (la trail family), les autres thruhikers qui avancent en même temps.

Celles et ceux qui sont venus seuls se mettent à randonner à 2, 3 ou 4. Certains hommes « pink blazent » 😂 

 

Mais surtout, comme on va de point d’eau en point d’eau et qu’ils sont très espacés, on finit par se retrouver à l’heure de la sieste ou au même bivouac le soir...

Car on évite le plus possible le dry camp c’est-à-dire camper sans eau.

 

Du coup, une proximité naît.

On propose des trail names à celles et ceux qui n’en ont pas encore, on troque de la nourriture et on s’échange des pansements, du moleskine, du leukotape et des techniques pour venir à bout des ampoules qui apparaissent dès le 5ème jour.

(La technique imparable c’est de faire passer un fil à coudre avec une aiguille et l’y laisser pour que l’ampoule ne se referme pas et continue de se vider).

 

A 20h30, plus personne n’est debout alors qu’officiellement hiker midnight c’est 21h...

 

L’avantage de la tramily c’est donc l’entraide, l’encouragement, les chaleureuses retrouvailles, un barbecue ou un restau de retour à la civilisation ou à un campground (camping commercial dans un village-étape vs. campsite, un lieu naturel propice au bivouac).

 

L’inconvénient c’est de toujours vouloir pousser plus loin pour rester avec le groupe au lieu de prendre le temps et éviter la blessure.

En réalité, il y a trop d’heures dans une journée quand on démarre à l’aube et qu’on continue jusqu’au crépuscule parce que c’est tellement agréable de marcher à la fraîche.

 

Après plus de 150 miles (240 km) en 9 jours, je souffre de shin splints (périostite tibiale)

C’est très commun pour les thruhikers. L’impact répété de mes pas sur un terrain dur crée une inflammation du périoste, la membrane qui recouvre, protège et répare nos os.

 

Au matin du 9eme jour, je sentais les muscles de mon tibia gauche un peu courbaturés et j’aime cette sensation, sentir que ça travaille et se renforce.


Mais après 7 miles, à un mile du point d’eau, alors qu’il ne nous restait qu’un demi-litre d’eau et que le soleil était de plus en plus fort, j’avais besoin de masser et de faire une micro sieste.

 

C’était tentant de pousser jusqu’à 151 miles pour les burgers du Paradise Valley Café à Anza (qui ferme à 15h le dimanche).

En quittant « l’oasis de Mary » (une oasis créée sur un coin de sa propriété avec un réservoir qu’elle remplit à la main, une petite bibliothèque et 2 tables de pique-nique abritées - mile 145.4) où on papote et pique-nique avec Crush, Spite, Coach, Traps, Kevin et Roadrunner, je marchais comme une grand-mère. 
Avec des douleurs profondes et pénétrantes sur le plat et les descentes. 

 

Je propose à Nate un Nero (nearly zero mile day, moins de 10. Il rigole «  on en a déjà fait 14 (22,5 km) ! »

 

On retrouve le groupe le lendemain au café pour le petit déjeuner.
 

Alors que je me sentais mieux le matin et envisageais presque de continuer, sur le dernier mile, le chemin d’accès pour le café (de la vallée du paradis), je hurlais de douleur, je pleurais à chaque lancement et continuais à regarder le joli tapis de fleurs.

 

Je crée mon nouveau mantra « L’abandon n’est pas une option » (quelle poétesse). 

 

C’est si beau, c’est si bon que rentrer à la maison, c’est hors de question.

Il y a encore tant à voir et à vivre sur ce sentier...

 

À l’arrivée au café, 14 membres de la tramily nous applaudissent. 

On est si heureux de les retrouver. Ça fait chaud au cœur. ❤️

 

Tout le monde a besoin de repos.

 

Depuis Idyllwild je vois les montagnes et je suis envieuse. 

Ce sentier est si beau, si varié, si spécial, si envoûtant (si difficile).

Le sentier des crêtes du Pacifique... on est toujours sur les crêtes, les panoramas sont incroyables, c’est époustouflant de beauté, de vie (lézards, serpents, abeilles, bourdons, fourmis, lapins, colibris)... de calme.

C’est le bon moment pour nous réajuster.

Je me disais que les ampoules me ralentissaient pour donner du temps à mon corps (genoux en particulier) de s’adapter.

 

J’ai maintenant appris de 2 thruhikers qui ont fait l’Appalachian Trail que l’objectif c’est d’y aller tranquille sur les 400 premiers miles (644 km). 

Passés les 400 premiers miles, le corps est renforcé et les risques de blessures sensiblement diminués.

 

Wieder ´was gelernt diraient les Allemands... j’ai encore appris quelque chose d’utile.
 

J’ai aussi appris à utiliser du KT tape (Kinesiology therapeutic tape) pour stabiliser le muscle, améliorer la circulation sanguine et réduire la douleur.


L’aventure continue !

Je continue...

 
Belle soirée/journée & Beau voyage à toi !

Perrine


PS : As-tu écouté le podcast avec Maëlle ?
Viens traverser l'Atlantique avec nous en 45 minutes !
Et celui avec Alex ?
J'y raconte mes voyages post-burnout et ma rencontre avec Nate ?

PPS : Pacific Crest Trail, tous les articles se trouvent ici

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