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Bonjour,

On vous parle souvent du Nigeria dans cette newsletter. Mais le poids lourd de la scène tech africaine a aussi ses failles, soulignées dans un récent rapport sur les écosystèmes de startups. Nous irons voir ce qu'il en est, tout comme nous irons au Kenya voir pourquoi le porno en ligne, c'est peut-être bientôt fini...

Bonne semaine, mais avant : bonne lecture.

 
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Nigeria : pas encore le champion de la Tech qu’il devrait être

"Le futur de la technologie repose sur les épaules des Joshua Agboola", titrait récemment Ventures Africa, se référant à ce prodige nigérian de 11 ans qui peut déjà se targuer d’être un codeur aguerri et un ambassadeur des nouvelles technologies en Afrique. Il est vrai que depuis le Nigeria, Joshua Agboola jouit d’un écosystème tech particulièrement dynamique. Le pays compte le plus grand nombre de startups du continent, plus de 750. Pour autant, le Nigeria ne figure qu’à la sixième place d’un rapport publié par fDi, un service du journal britannique The Financial Times, en collaboration avec le cabinet Briter Bridges.

Ce rapport, relayé par Quartz Africa, a classé les 17 pays africains les plus avancés en termes de nouvelles technologies en 2019 et 2020 en fonction de plusieurs critères comme le potentiel économique, le climat des affaires, la rentabilité, la connectivité et l'expérience des travailleurs. Malgré leur nombre, les startups nigérianes n’ont levé que 52,6 millions d’euros en 2020, contre près de 198 millions d’euros pour les sud-africaines. "Bien que Lagos soit réputée pour son écosystème de startups, il existe un décalage important entre l'écosystème technologique de la ville, ses environs et le pays dans son ensemble, qui souffre d'un manque chronique d'infrastructures et d'éducation, ainsi que d'une instabilité politique et de problèmes de sécurité récurrents", souligne le rapport. Lire aussi cet article de Techpoint Africa pour comprendre pourquoi l’Afrique du Sud, terre du tout premier incubateur du continent, occupe la première place de ce classement.

Startups : vers un nouveau record de levées de fonds ?

D'année en année, les sommes amassées auprès des investisseurs par les startups africaines ne cessent d'augmenter, parfois fortement. On s'en fait l'écho ici-même. Seule 2020, marquée du sceau de la pandémie, a vu un recul des levées de fonds - du moins, en valeur, comme le montrait le dernier rapport Partech. Cela devrait donc repartir de plus belle. C'est en tout cas ce que nous dit un autre rapport, de l'accélérateur AfricArena cette fois. Celui-ci prédit que le financement en capital-risque dans les startups du continent, en 2021, augmenterait pour atteindre une somme comprise entre 1,85 et 2,3 milliards de dollars, soit plus qu’en 2019. Selon AfricArena, les deux premiers trimestres seront similaires à la fin d'année dernière, les campagnes de vaccination n'ayant pas suffisamment d'effets sur la pandémie, et donc la reprise économique. Mais après, les auteurs du rapport s'attendent "à une accélération extrêmement forte des transactions de l'amorçage à la série B" ainsi "qu'à certaines introductions en bourse (Interswitch au Nigeria, par exemple), qui propulseront l'activité des transactions à des niveaux jamais vus auparavant". L'année prochaine devrait voir une croissance tout aussi soutenue : entre 3,1 et 3,8 milliards de dollars obtenus.

Au Kenya, le porno et autres "abus" bientôt bannis d'internet ?

C'est un projet de loi, actuellement en débat au Parlement, qui pourrait sacrément mettre au pas l'internet kényan... et la vie sexuelle de certains citoyens. Un projet de loi qui amende la loi votée en 2018, portant notamment sur la cybercriminalité. Celui-ci fait la Une de la presse kényane car il s'attaque d'une part à l'un des premiers motifs de consultation d'internet : la pornographie. Et le texte n'y va pas avec le dos de cuillère : les Kényans surpris en train de partager du porno sur internet pourraient bientôt encourir une peine de 25 ans de prison et/ou recevoir une amende équivalente à 150 000 euros, nous explique le site Techpoint Africa. Rien que ça. Mais ce n'est pas tout : le projet de loi habilite également le gouvernement à bloquer l'accès à certains sites web au Kenya. Reste des questions en suspens, comme celles portant sur les moyens et le choix des sites à censurer. De quoi faire frémir, en tout cas, les associations de défense des libertés numériques alors que le pays ne figure pas, jusqu'à aujourd'hui, parmi les premiers censeurs d'Afrique.

Entrepreneurs : la Fondation Jack Ma passe la seconde

En janvier dernier, plusieurs médias africains (et nous-mêmes) s'interrogeaient sur la future implication du milliardaire chinois Jack Ma en Afrique, alors que celui-ci avait disparu de tous les radars médiatiques. Mais à en croire les dernières nouvelles, il n'y avait pas de souci à se faire. Alors que son célèbre concours d'entrepreneurs, l'Africa Business Heroes, ne pourra plus recevoir de candidature pour l'édition 2021 à compter du 7 juin prochain, un appel a été lancé spécifiquement aux pays sous-représentés, comme l'Algérie, la RDC ou le Cameroun, afin de présenter une image plus représentative de l'innovation sur le continent. Mais la Fondation du fondateur d'Alibaba irait plus loin : elle se serait alliée, selon le Daily News Egypt, à la fondation égyptienne RiseUp pour mettre au point une nouvelle compétition, dans la même veine qu'ABH, dénommée "Champions of the African Continent". Il s'agira de mettre “en lumière les meilleures histoires de création, de croissance et de succès parmi les startups à travers l'Afrique”, selon les mots d'Abdel Hamid Sharara, fondateur et PDG de RiseUp, avec un million de dollars et un partenariat à la clé. Affaire à suivre.

C’est l’heure de l’open banking pour le secteur informel africain

Grâce à M-Pesa, de nombreux Africains de l’est du continent non bancarisés ont pu accéder à un moyen de paiement pour la première fois de leur vie. Le service de Safaricom a même propulsé l’Afrique comme pionnière du mobile money. Mais pour Murray Gardiner, directeur de Bluecode Africa, il est aujourd’hui temps pour la Fintech africaine de s’éloigner du modèle "en silo" introduit par M-Pesa pour adopter l’open banking, où un organisme tiers, une startup fintech généralement, sert de base à deux banques ou institutions financières pour faciliter les transactions et l’interconnexion. Selon Murray Gardiner, grâce à cette pratique de “paiement quadripartite”, les “entreprises du secteur informel, qui représentent 50% du PIB et des emplois du continent, pourraient atteindre un niveau de transparence nécessaire pour qu'elles puissent établir des relations formelles avec les institutions financières”. Lire la tribune sur Ventureburn.
 
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