Édito

Chères amies, chers amis,

Nous sommes encore sous le coup de l'émotion et de la très grande inquiétude devant ce nouvel assassinat d'un enseignant,  cette guerre au Moyen-Orient et ses sinistres conséquences. L’avenir est peu rassurant ici avec cette campagne de haine contre les migrants et ce nouveau projet de loi sur les migrations.

Mais jeudi dernier, nous avons pu vivre un  beau moment d'espoir qui donne l'envie de sensibiliser des publics plus éloignés de cette cause et sensibles aux thématiques des campagnes hostiles qui se multiplient. Le collectif Migrants en Isère  projetait au cinéma le Club un documentaire de grande qualité : "Premier de corvée"  en présence de Julia Pascual co-réalisatrice également journaliste au Monde chargée des questions d’immigration et de Serge Slama professeur de droit public à l’université Grenoble Alpes et de trois élus : Emmanuel Carroz, Christine Garnier, Jérôme Soleville qui représentaient la Ville de Grenoble. La grande salle s'est très vite remplie et beaucoup n'ont pu assister à cette initiative (140 personnes dans la salle et 20 refusées faute de places).

Ce documentaire raconte la vie de sans-papiers qui, pour survivre, sont embauchés dans la restauration, secteur en forte demande de main d'œuvre. Nous les suivons dans leur galère, dans des emplois difficiles et fatiguant, mais aussi  dans leurs environnements de fortune pour se reposer, dormir et survivre. Ils nous parlent de leur pays, de leur décision de le quitter, des liens qu'ils continuent à avoir avec leur famille malgré l'éloignement, des difficultés qu'ils rencontrent pour obtenir leur papier, des espoirs d'une vie meilleure  pour eux et pour leur famille qu'ils ont eus en faisant le choix de partir.

Le débat s'est rapidement ouvert avec des questionnements et un témoignage émouvant d'un employeur accompagné d'un jeune homme  « une belle personne », présent depuis 7 ans à Grenoble, qu'il a contribué à former, qui lui donne pleine satisfaction et qui dit son incompréhension devant  les refus administratifs répétés de le régulariser. Dans la salle fusent des questionnements, des interrogations, des incompréhensions diverses sur le sort réservé par notre pays à des hommes et des femmes dont les droits humains les plus élémentaires sont tout simplement bafoués, qui ne demandent qu'à travailler ; droit qui leur est refusé malgré les pénuries en main d'œuvre reconnues dans de nombreux métiers "en tension".

Il se trouve que le même jour le Dauphiné libéré  publiait un long article d'une page à l'occasion de la remise de 80 diplômes de formation professionnelle par l'école créée par 3aMie, une des 22 associations du collectif Migrants en Isère auquel appartient l’Apardap.

Dans le contexte actuel d'offensives répétées de l’État pour durcir encore les textes déjà restrictifs existant,  ces réussites individuelles et collectives remontent le moral des bénévoles associatifs et confirment l'importance de l'accueil solidaire qui accompagnent ces jeunes et tous ceux qui sont accompagnés par nos associations.

Monique Vuaillat
Secrétaire, chargée des relations extérieures

A noter dans votre agenda
 
4/11/2023 - La prochaine cérémonie du parrainage républicain se déroulera à la Mairie de La Tronche à 10h00.

6/11 au 24/11/2023 – « Parrainage Républicain, tisser un lien », une exposition de photos de Jean-Christophe Monnier sera proposée par l’Apardap à la MDH Capuche avec une rencontre d’information sur le parrainage le samedi 18 novembre à 10h00. Pour en savoir plus

26/11/2023 – Les Indisciplinés seront sur scène à « L’Arrosoir » de Voreppe pour une représentation à 17h00. Pour en savoir plus

Informations

L’Apardap apporte son soutien à La Cimade
A la suite de l'assassinat de Dominique Bernard, professeur de français au lycée Gambette d'Arras par un jeune islamiste d’origine caucasienne, et des inévitables réactions de la droite et de l’extrême droite faisant des migrants des assassins en puissance et des associations d'aide aux migrants des boucs émissaires, nous apportons notre soutien à la Cimade. Lire l'article de la Cimade.

Désinfox-Migrations : Les migrations ne sont pas une cause d’insécurité
Dans ce contexte délétère il est salutaire d’aller chercher de l’information fiable. Désinfox-Migration propose une fiche "Les migrations ne sont pas une cause d'insécurité" que nous invitons à lire. Le projet porté par Désinfox-Migrations consiste à organiser un circuit court de coopération, d’échanges et de circulation de l’information et de la connaissance, entre des chercheurs, des experts et des journalistes pour contribuer à prévenir et rectifier les fausses informations (infox et propos de mésinformation) sur la thématique des migrations (immigration, asile, intégration etc.). Pour en savoir plus.

Retour sur la représentation « Vie exilées, vies cabossées » à Mens cet été
C'était le vendredi 21 juillet, à Mens, dans le cadre du festival « Ne J Waongo », et à l'invitation de la mairie et du collectif, d'associations, dont Alter Egaux, le groupe de théâtre amateur de l'Apardap, « Les Indisciplinés » jouaient leur création théâtrale, "Vies exilées Vies cabossées" devant plus d'une centaine de spectateurs, sous un chapiteau.
Ce spectacle, qu'ils présentaient pour la sixième fois, est une suite de tableaux dont les textes ont quasiment tous été écrits par eux et qui font comprendre le pourquoi et la souffrance de l’exil. C’est Jaurès Gamba, comédien professionnel exilé, qui a conçu la mise en scène.
A Mens, Manuel et Pierre les régisseurs, ont apporté leur savoir-faire pour que la pièce bénéficie de bonnes conditions techniques. Les spectateurs, très émus, ont longuement ovationné debout la troupe des comédiens avec qui, un échange chaleureux et émouvant a eu lieu après la représentation. Le maire était conquis et bientôt à Mens devrait avoir lieu un parrainage républicain.
Pour l’Apardap, association de parrainage républicain pour les accueilli.e.s une telle réussite vaut tous les discours sur l’immigration.
 
Les nouveaux volontaires en service civique
Une nouvelle équipe de volontaire en service civique a rejoint l’Apardap. Les premiers sont arrivés à la fin de l’été et le dernier la semaine dernière.

Julie, 26 ans, a entamé sa mission de volontaire en service civique depuis 2 mois.
Sa mission : Accompagnement administratif et numérique, animation de la maison des accueilli.e.s. Elle travaille en binôme avec Léonard.
De Lyon, Julie, après un master « Traduction », souhaite trouver un travail dans le social, ou la valeur humaine de solidarité serait fortement présente. Le choix de faire son service civique à l’Apardap confirme son envie de travailler de ce milieu.
Elle aime la musique, le dessin, la photo.
L’Apardap en 2 mots : Solidarité, accueil
 
Léonard, 21 ans, a entamé sa mission de volontaire en service civique depuis 1 semaine.
Sa mission : Accompagnement administratif et numérique, animation de la maison des accueilli.e.s. Il travaille en binôme avec Julie.
De Lyon également, après une licence « Science de la terre et de l’environnement », Léonard avait besoin de prendre une année et de donner du temps à ceux qui en ont besoin. Son intérêt pour la problématique de l’immigration lui a fait choisir de faire son service civique à l’Apardap. Pour la suite, direction Marseille suivre un master « Gestion de l’environnement ».
Il aime la montagne, passer du temps avec les gens qu’il aime.
L’Apardap en un peu + que 2 mots : Goute d’eau utile.

Malo, 22 ans, a entamé sa mission de Volontaire en service civique depuis deux semaines
Sa mission : Appui à l’accueil juridique
Malo vient de Rennes où il a suivi sa première année de master « Droit des libertés et histoire de droits de l’homme » avec une orientation « Droit des étrangers ».
Il a décidé de faire une année de césure avant d’attaquer sa deuxième année de master. Peut-être Malo sera-t-il notre futur Serge Slama, il aime l’enseignement et se voit bien devenir professeur d’université.
Il aime l’escrime et passer du temps avec ses copains.
L’Apardap en 2 mots : Accueil et accompagnement
 
Martin, 19 ans, a entamé sa mission de volontaire en service civique depuis un mois.
Sa mission : Appui à l’hébergement
Martin vient d’Anger. Il a suivi une double licence « Langue/droit public international » et souhaite s’orienter vers un master « Droit de l’homme, droit des libertés » avec l'intention de devenir juriste (avocat, conseiller, expert…).
Il aime le sport, la musique, il a le goût des langues, des rencontres humaines, des autres cultures.
L’Apardap en 2 mots : Convivialité, partage

Fête des volontaires
Le vendredi 13 octobre, l’Apardap se réunissait sous les cacophonies et le brouhaha de notre chorale pour dire au revoir aux anciennes services civiques, mais aussi bienvenue aux nouvelles têtes. En effet Léonard, Malo, Julie et Martin se sont joints à notre équipe et ont eu l’occasion de partager leurs attentes, mais aussi leurs questionnements aux  anciens.
La soirée a donc tout d’abord commencé par un échec cuisant dans notre réinterprétation d’un « Dimanche à Bamako ». Mais ne dit-on pas que l’échec est aussi nécessaire à la réussite. S’en est suivi un hommage vibrant d’Hélène et Robert aux anciennes services civiques : Lou, Thi-Alyssa et Inès qui ont répondu par un discours non sans émotion accompagné de quelques larmes.
Finalement après toutes ces émotions, la soirée s’est parfaitement déroulée entre discussions, échanges et partage autour d’un bel apéritif entre bénévoles, accueilli.e.s et volontaires, le tout rythmé par les choix musicaux de Mohamed Lancine Kante. (Article rédigé par l'équipe des volontaires)
 
Le grand repas
Samedi 14 octobre, le Grand Repas a réuni différentes associations du quartier Saint Bruno ainsi que les collégiens et enseignants du collège Fantin Latour à l’initiative de Cuisine Sans Frontières pour offrir aux habitants des plats variés et colorés.
Aux manettes du stand de l’Apardap une équipe du café des femmes pour un délicieux Mafé (poulet sauce arachide) et des accueillis pour l’installation dès le vendredi matin.et le samedi. 99 assiettes ont été servies.
Fanfare et batucada ont donné le ton et malgré la pluie ce fut un moment joyeux et goûteux.

Apardap, Permanence sécurité sociale : demande d'Aide Médicale de l'Etat (carte AME) et CSS
L'aide médicale de l'État (AME) est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins.
La permanence est tenue par deux bénévoles appuyer par un stagiaire. Elle est ouverte, sur rendez-vous pris au secrétariat, tous les jeudis de 10h à 12h30 à la MDA en salle 112. En moyenne 8 personnes sont reçues à cette permanence pour faire des demandes d'AME et d'ouverture de droits à la complémentaire Santé Solidaire (CSS).
Pour obtenir la carte AME, il faut 3 mois de présence continue sur le territoire en France avec des preuves à l'appui. La carte AME est valable 1 an et ouvre des droits pour la tarification solidaire TAG. Les personnes n'ayant pas les 3 mois de présence exigés, peuvent bénéficier du PASS* à l'hôpital de la Tronche.
Pour les dossiers complexes, les bénévoles sont amenées à accompagner certains accueillis à la Sécurité sociale et/ou appeler la Sécurité sociale.
Au fil du temps, une bonne relation a été créée avec l'agence CPAM d'André Maginot, malheureusement l'agence ferme en fin d'année. L’Apardap prépare un courrier à l’adresse de la CPAM de l'Isère dont l’objectif est de créer une relation pérenne comme celle qu'ont les Accueillants avec la préfecture.
* Le PASS (Permanence d’AccèS aux Soins) accueille les personnes adultes en situation de précarité, afin de leur faciliter l’accès au système de santé et de les aider dans les démarches nécessaires à la reconnaissance de leurs droits.

Apardap, Permanence DASEM  (demande de titre de séjour étranger malade)
Cette demande concerne les personnes malades en danger vital si elles rentrent dans leur pays.
Les docteurs Jean-Louis CAEN, qui a commencé en 2018 et Jean-Luc PESLE depuis quelques mois, reçoivent en entretien les personnes qui souhaitent faire une demande de titre de séjour étranger malade.
Ces entretiens se font sur de rendez-vous. Pour prendre rendez-vous, des fiches contact DASEM sont disponibles au secrétariat où il y a la possibilité de le faire directement sur la base de données. Les médecins prennent contact avec la personne et donnent un rendez-vous d'une heure à la Maison des associations pour étudier le dossier.
Une réunion mensuelle est tenue au sein de Migrants en Isère avec la collaboration des médecins de COMEDE (Comité pour la santé des exilés).
Ce sont les médecins de l'OFII qui statuent sur l'acceptation ou le refus de la demande, ensuite, ils envoient la décision à la préfecture. Le préfet a un pouvoir discrétionnaire. Le taux d’acceptation est positif sur les maladies organiques. Le refus est accompagné par une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Il existe la possibilité de faire un recours à l'OQTF au tribunal administratif suite à un refus.
La demande « Étranger malade » est dématérialisée depuis le 16 octobre.
 
Association AIDES
Mme SEMOULIBOUNA Patricia, coordinatrice AIDES Grenoble était l'invitée de la réunion Bureau qui s’est tenue lundi 9 octobre. Elle souhaiterait avoir une collaboration avec l'APARDAP, organiser des temps de sensibilisation et d'accueil à la Maison des Accueillis à Babel ou à la MDA. Pendant la permanence Accueillant.
AIDES est une association de lutte contre le VIH/SIDA et les hépatites virales. Ses  objectifs sont l'information, la prévention et le soutien des personnes séropositives.
Les aides dont nos Accueillis pourraient bénéficier sont les suivantes :
➔ accompagner à la réduction de risque autour de la santé
➔ ouverture et renouvellement de droit à la santé
➔ recherche de médecins traitants
➔ consultation gynécologique gratuite sans couverture sociale
➔ financement à 100% des timbres fiscaux pour le 1er titre de séjour et 50% pour le
renouvellement
➔ permanence pour personnes issue de la migration
Conscient de l’apport bénéfique pour les accueillis de cette proposition l’Apardap a donné son accord pour une collaboration entre nos deux structures à mettre rapidement en place.
 
Grève surprise de travailleurs sans-papiers dans plus de 30 entreprises
Ça bouge avant l’arrivée de la loi Darmanin au Sénat. Souhaitons à tous ces sans-papiers des régularisations rapides.
Des centaines de travailleurs sans-papiers ont enclenché mardi matin 17 octobre un mouvement de grève coordonné dans plus de 30 entreprises en Ile-de-France pour dénoncer leur « surexploitation » et réclamer leur régularisation, a-t-on appris auprès de la CGT, qui les accompagne. Lire la suite de l’article du Dauphiné Libéré.

Social
Le tableau des distributions alimentaires récapitule maintenant les petits déjeuners, les repas servis à table, et les distributions de colis séparément.
 

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