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Bulletin d'information  - décembre 2023
Inaptitude médicale : la contestation des avis du médecin du travail obéit à des règles strictes
 

Les avis du Médecin du travail peuvent être contestés par le salarié ou par l’employeur devant le Conseil de prud’hommes.
 
Le juge prud’homal, statuant selon la procédure accélérée au fond, doit être saisi dans les quinze jours à compter de la notification de cet avis (articles L. 4624-7 et R. 4624-45 du Code du travail).
 
Dans le cadre de ses pouvoirs, le juge peut confier toute mesure d'instruction au Médecin inspecteur du travail pour l'éclairer sur les questions de fait relevant de sa compétence.
 
La Cour de cassation a précisé sa jurisprudence sur les modalités de cette contestation, en cette fin d’année 2023.

 
Dans une première affaire du 25 octobre 2023 (Cass. soc. 25 octobre 2023, n°22-12.833), le Médecin du travail avait rendu un avis d’inaptitude, en faisant référence à un poste différent de celui qu’occupait le salarié.  
La Cour d’appel avait jugé que le salarié pouvait contester la teneur de cet avis devant le Conseil de prud’hommes, dans le cadre d’une contestation au fond du licenciement pour inaptitude, l’analyse du poste occupé étant déterminante pour ce constat.
 
La Cour de cassation n’a pas suivi cette analyse, et a jugé que seul le recours prévu aux articles L. 4624-7 et R. 4624-45 du Code du travail permet de contester un avis d’inaptitude.
 
Faute pour le salarié ou l’employeur d’exercer ce recours dans les conditions procédurales et délais prévus, l’avis d’inaptitude s’impose aux parties et au juge saisi de la contestation du licenciement.
 
Il convient donc d’être particulièrement vigilant.
 

 
 
Dans une deuxième affaire du même jour (Cass. soc. 25 octobre 2023, n°22-18.303), la Cour de cassation s’est prononcée sur les pouvoirs du juge prud’homal, dans le cadre de ce recours.  Dans cette affaire, la Cour d’appel s’était contentée d’annuler l’avis du Médecin du travail, au motif qu’il était manifestement irrégulier.
 
La Cour de cassation a cassé cet arrêt, en précisant que le juge prud’homal doit substituer à l'avis du Médecin du travail sa propre décision après avoir, le cas échéant, confié une mesure d'instruction au Médecin inspecteur du travail.

Les modalités de recours, ainsi que le délai de 15 jours, doivent être mentionnés dans les avis. La Cour de cassation s’est prononcée récemment sur ce formalisme dans un arrêt du 13 décembre 2023 : ayant estimé qu’aucun élément ne permettait de retenir que l’avis d’inaptitude dactylographié mentionnant les voies et délais de recours par le salarié ou l’employeur avait été remis personnellement à la salariée à l’issue de la visite médicale, la cour d’appel a pu décider que le délai de recours contre cet avis de 15 jours ne lui était pas opposable (Cass. soc. 13 décembre 2023 n° 21-22.401).
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