Le Grand Conseil a dû se prononcer lors de sa dernière session sur un cautionnement à hauteur de 105 millions en faveur du HFR. Ce cautionnement devrait permettre à ce dernier d’obtenir auprès des banques des crédits à un taux préférentiel. Parallèlement le Grand Conseil a octroyé un crédit de 70 millions pour l’étude d’un nouvel hôpital.
La présence d’un hôpital à vocation publique n’est pas seulement une volonté du peuple et des autorités fribourgeoises mais elle est une réponse à la mission confiée aux cantons par la Confédération. Ils sont donc tenus de fournir à leurs habitants de soins de santé primaire. A titre d’exemples, traiter un infarctus, procéder à l’implantation d’une prothèse de hanche, traiter une appendicite ou soigner un cancer dont l’incidence est fréquente sont des actes qui font partie du catalogue des soins de santé primaire.
Le développement de la démographie de notre canton qui annonce un accroissement significatif de sa population dans le futur, les progrès techniques dans le domaine de la médecine qui s’expriment entre autres par un accroissement des prestations ambulatoires à haute valeur ajoutée rendent nécessaires la construction d’un nouvel hôpital pour faire face à la demande croissante de prestations stationnaires et ambulatoires.
La discussion autour de ce nouvel HFR est vieille de plus d’une décennie. La première esquisse de la création d’une telle bâtisse passe par une étude dont le prix est évalué à 10 % du coût total de l’ouvrage. Le Grand Conseil a jugé qu’il était grand temps d’agir et a octroyé ce crédit à l’unanimité, tout en exprimant son doute sur le montant de la facture finale de l’édifice.
Jusqu’à sa mise en service, l’actuel HFR doit pouvoir poursuivre la mission qui lui est confiée. Or l’état de l’hôpital, principalement le site construit à Fribourg dans les années 70, nécessite de restaurer urgemment certaines de ses infrastructures, tant dans celles propres au bâtiment que celles du domaine biomedical. D’autres éléments importants comme le développement des centres de santé pour 8 millions de francs environ et le remplacement de système d’information clinique pour plus de 30 millions font partie des éléments stratégiques qui ont été jugés important par KPMG au sein de son audit financier. Le système d’information clinique actuellement totalement obsolète est le cœur informatique de l’entreprise. Sa mise à niveau est nécessaire non seulement en raison de son état de vétusté, elle est aussi une exigence de la loi sur protection des données et de la sécurité des patients. En principe ces coûts auraient dû être couverts par les tarifs médicaux, ce qui n’a pas été le cas. A noter encore que les autres sites du HFR bénéficieront aussi de cette manne financière indirecte.
Au parlement cantonal la discussion s’est faite autour du cautionnement. Certains auraient souhaité que celui-ci soit transformé partiellement en crédit, ce que les députés ont refusé, suivant la recommandation du Conseil d’Etat, non seulement par égard aux finances cantonales mais aussi dans le soucis de mettre les instances dirigeantes du HFR en face de leurs responsabilités.
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