Pour les travaux d’agrandissement et de rénovation de la BCU, tout avait bien commencé : en 2016, le Grand Conseil approuvait un crédit de CHF 60 millions sur un budget total de 79 millions et en votation populaire le crédit était approuvé sans difficulté.
Huit ans plus tard, c’est la douche froide : le Grand Conseil doit accepter une demande de crédit additionnel de CHF 37'996'972.-, soit une augmentation de près de 50%.
Comment en sommes-nous arrivés là ? simplement par une suite de mauvaises décisions :
- renoncement d’acheter le terrain de la communauté religieuse voisine ce qui a fortement entravé le chantier et causé une absence de dialogue entre les voisins
- pression unilatérale du Conseil d’Etat pour que les coûts passent de 83 à 75 CHF millions sans dire à quels travaux il fallait renoncer
- estimation volontairement basse des coûts au moment du lancement du projet
- plusieurs changements parmi les responsables de ce projet au sein du Service des bâtiments
- pas de contrôle interne par le Service des bâtiments sur l’évolution des coûts comme un tableau de bord ou manuel de projet décrivant les phases et les processus à suivre
En séance du groupe PLR-PVL, plusieurs députés ont manifesté leur mécontentement, pour ne pas dire leur ras-le-bol, face à ce fait accompli, situation qui malheureusement se répète aussi régulièrement que le canton fait un trou: tout le monde a encore en tête le dossier délicat de la pisciculture, ou celui de la ferme à Grangeneuve, du Collège de Ste-Croix, de la halle triple au Lac Noir, de l’Hôtel cantonal, du bâtiment de recherche sur le site Agroscope et encore plus loin, celui de la H189 ou du pont de la Poya. Les dossiers passent mais se ressemblent.
Face à cette suite de dossiers mal gérés, nous avons besoin de changements en profondeur dans la conduite des dossiers de construction.
Lors de la séance du Grand Conseil, les représentants du gouvernement ont donné la liste des mesures qui avaient été mises en place pour éviter la répétition de tels naufrages :
- Application de Ordonnance sur les projets immobiliers importants de l'Etat et sur la Commission d'examen des projets immobiliers de l'Etat (OPIC)
- Création et application d’un manuel de projet
- sauvegarde des informations en cas de départ de responsable
- Suivis des recommandations de l’audit externe
- Prise en compte de tous les risques évalués à leur maximum
Toutes ces assurances vont dans le bon sens et le PLR-PVL a approuvé la nécessité de poursuivre ce chantier mais une minorité en le refusant a voulu démontrer qu’une telle situation de mise au pied du mur doit être la dernière. C’est un coup de semonce pour le Conseil d’Etat : plus jamais ça. Et je le dis en pensant au chantier de la Tour Henri.
|