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INFOLETTRE N°104 - OCTOBRE 2022

EDITORIAL 

L'UPF, plus présente et plus utile que jamais !

Par  Zara Nazarian,
Secrétaire générale internationale


Après deux années de ralentissement involontaire, voici que notre Union reprend en force ses activités.

Les Assises internationales de la presse francophone qui ont eu lieu en juillet dernier, au Maroc, ont été suivies, à peine deux mois plus tard, par un colloque européen ayant pour thème LES DÉFIS DE L'INFORMATION EN EUROPE D’AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN AINSI QUE LES RETOMBÉES SUR LE MARCHÉ LOCAL, qui a eu lieu les 28, 29 et 30 septembre à Bari (Italie).

L’événement qui avait été pensé et préparé par la section italienne – une des dernières nées au sein de la famille UPF, 
en association avec la section de la Vallée d'Aoste – se distinguait par la qualité de ses intervenants et une minutieuse organisation, sans parler de la beauté du pays des Pouilles qui accueillait la réunion.

Ce colloque était à double titre important, car il inaugure la série des conférences régionales, c’est-à-dire ayant pour but de rassembler des intervenants d’une zone géographique bien précise. Mais aussi, et c’est une première dans l’histoire des événements UPF, il lance la pratique des événements bilingues, où le français – le cheval de bataille et l’ADN de notre organisation – est complété par une autre langue, avec, toutefois, une traduction simultanée vers le français.

Cette présence d’une seconde langue – en l’occurrence l’italien – n’est en aucun cas un recul par rapport aux valeurs francophones si chères à notre organisation. Bien au contraire. Souvenez-vous : la Francophonie, avec ses 88 Etats-membres, est un univers singulier de diversité linguistique et de la tolérance. Il en est de même pour notre organisation, riche des membres de son large réseau qui sont porteurs de cultures et de langues les plus diverses mais qui se retrouvent autour des mêmes valeurs immuables : celles de la défense de la liberté d’expression et de l’indépendance des journalistes et des médias.

Ainsi, l’UPF ouvre une nouvelle page de son histoire, tout en restant fidèle à ses fondamentaux, à savoir – la liberté des médias et la promotion de la langue française.

A bientôt pour de nouvelles rencontres UPF !

Conférence européenne de l'UPF à Bari
 

L'Union internationale de la presse francophone renoue avec son cycle de rencontres régionales. C'est à Bari, au sud de l'Italie, que l'Union a choisi d'organiser une conférence européenne sur le thème des "défis de l'information en Europe aujourd'hui et demain".
 
Véritable espace d’échange et de réflexion, les Assises et conférences régionales de l’UPF internationale ont installé une tradition –de plus de 70 ans- de débat ouvert et contradictoire sur les enjeux liés à l’exercice des métiers du journalisme dans l’espace francophone.
Après les Assises internationales, tenues à Benguérir en Juillet dernier, l’UPF internationale a mis le cap sur Bari (sud de l’Italie) pour y organiser un rendez-vous européen sur les enjeux et défis de l’information aujourd’hui.


C’est tout naturellement la section italienne de l'UPF, nouvellement créée,
en association avec la section de la Vallée d'Aoste, qui a été très active pour l’organisation de cette rencontre ouverte au réseau des sections UPF en Europe.
 
«L’Information face au drame de la guerre en Europe», «Les minorités linguistiques confrontées aux défis médiatiques actuels», «Que faire contre les «fake news»? Exploits et dangers de l’information en ligne»,  «Les journaux locaux sont-ils le dernier recours pour la presse écrite?» et  «L’avenir de la télévision et de la radio entre l’évolution du web et le déclin de la presse écrite», «L’Europe de l’information, garantie de notre avenir », figuraient parmi les thèmes débattus durant deux jours.

Journalistes et éditorialistes de la presse européenne ont enrichi les débats introduits par Alberto Toscano, Président de UPF Italie, ancien Président de l'Association de la presse étrangère en France.

La conférence de Bari en images

LA VIE DES SECTIONS

UPF Tunisie partenaire du Réseau d’éducation aux médias et à l’information

L’UPF Tunisie continue son plan d’action ciblant la formation et l’éducation aux médias. A cet, effet, la section tunisienne multiplie les partenariats et synergies avec les acteurs de ce secteur dans le pays.

 

Le 16 septembre 2022,  l’UPF-Tunisie prenait part à la réunion des représentants du réseau REMI (Réseau d’éducation aux médias et à l’information), dont elle est membre. La rencontre, tenue au siège du PAMT (Programme européen d’appui aux médias en Tunisie), était destinée à discuter des prochaines étapes du plan d’action commun et des événements à organiser dans les mois suivants.

Il a ainsi été convenu de participer à la Semaine d’Education aux médias qui sera organisée par l’UNESCO du 24 au 30 octobre 2022.

Par ailleurs, les représentants du réseau se sont mis d’accord sur un ensemble de points dont la structuration légale du réseau, et le renforcement de sa collaboration avec les acteurs institutionnels afin d’élaborer une stratégie commune de travail.

Ils ont aussi décidé d’organiser un évènement pour les jeunes bénéficiaires des initiatives d’éducation aux médias.

Les associations membres du réseau vont choisir un groupe de jeunes pour les encadrer afin qu’eux-mêmes participent activement à l’organisation de cette manifestation, prévue pour mars 2023.  
 
L’UPF Tunisie est également associée au concours d’écriture sur l’environnement lancé par l’Institut français de Tunise (IFT), « À travers ta plume » ».
Les étudiants intéressés sont appelés à écrire un article en langue française sur le thème de la préservation de l’environnement et des actions nécessaires à mettre en place dans ce sens.
Les meilleurs articles seront ensuite primés lors d’une cérémonie officielle qui se tiendra le 12 décembre 2022 à l’IFT.
Ce concours sera aussi ouvert aux étudiants des clubs de la presse francophone, créés par la section Tunisie de l’Union de la presse francophone (UPF), respectivement à l’IPSI et au département de français à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba.
Les étudiants qui souhaitent participer doivent s’inscrire auprès de leur chef de département respectif.
Les départements de français confirmeront leur participation en retournant par email à rima.miled@institutfrancais-tunisie.com , la liste des étudiants candidats.
Dernier délai d’inscription pour les étudiants : le 10 octobre 2022.
Élection d’un nouveau bureau directeur de l’UPF-Tunisie

UPF Bénin continue son cycle de formation contre les fausses nouvelles

Après le campus d’Abomey-Calavi, et l’université de Parakou, l’UPF section Bénin est allée à la rencontre des professionnels des médias, dans le cadre de son projet de lutte contre les infox.  C’est ainsi qu’elle a organisé une formation au profit d’une dizaine de journalistes et bloggeurs sur les outils de détection et de déconstruction des infox, le 15 septembre dernier.

La presse subit de plein fouet les effets néfastes des fausses informations qui sont véhiculés massivement par des réseaux sociaux. Afin de parer à ces dérives, la section béninoise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF-Bénin), a tenu, le 15 septembre 2022, à renforcer les capacités des journalistes et bloggeurs sur les outils de détection et déconstruction des infox.

Pour le Président de l’UPF-Bénin, Fortuné Assogba, les infox peuvent-être instrumentalisées à des fins diverses.

Il s’agit donc de savoir comment les identifier et comment contribuer à la bonne information.

Les journalistes et les bloggeurs ont été outillés au travers de plusieurs modules sur les techniques de vérification d’une photo, d’une vidéo, sur la recherche approfondies sur Google, et sur les éléments de réponse pour des infox récurrentes.
Les participants se sont dit désormais sensibles au bon usage des outils enseignés et se sont engagés à lutter de manière active contre les infox entre autre sur les réseaux sociaux.

UPF Géorgie organise une formation
sur le journalisme 
entrepreneurial

L'UPF-Géorgie organise, du 31 octobre au 2 novembre, un atelier de formation sur le thème du journalisme entrepreneurial au profit des membres de la section géorgienne.

Une première édition de cette formation, organisée en partenariat avec l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), a eu lieu en novembre-décembre 2021 à Erevan, sur l'initiative de l'UPF Arménie.

La session de formation 2022 dure trois jours - les 31 octobre, 1er et 2 novembre - et se déroulera dans l'enceinte de l'Université d'Etat de Géorgie, à Tbilissi. Elle sera animée par Laurent Couderc, membre de l'UPF Roumanie.


La très récente section de l'UPF Géorgie entend défendre et véhiculer les valeurs de la presse francophone, associées à la culture géorgienne. Et ce, à travers l’organisation de projets/événements permettant la réalisation de cet objectif (master class, expos photos, conférences,...).

Chronique de Pierre Ganz :

Refuser le contrôle
des journalistes
par les communicants

La com’ commande. C’est ce que voudraient de plus en plus les acteurs de la vie publique, au détriment de l’information. Il était question ici il y a un mois du poids des communicants dans la couverture des événements culturels. Au même moment, nos confrères américains et suisses étaient confrontés au même genre de problème.
 
Certes, ce n’est pas nouveau. Il y a longtemps que les « éléments de langage » et les « spins doctors » font partie de la panoplie des politiciens. Les entreprises ont découvert à la fin du siècle dernier les relations publiques et les porte-paroles qui ont réponses à tout, et en abusent depuis pour contrôler ou tenter de contrôler ce qui se dit à leur propos.
 
Une étape de plus a été franchie quand les candidats aux élections ont confié à des sociétés privées la captation de leurs meetings, images reprises par toutes les télévisions. Encore faut-il que celles-ci indiquent aux téléspectateurs qu’elles ne sont pas responsables de ce qui leur est montré, qui relève de la propagande. Sans une distance nette avec ces images, sans contrepoints dans le commentaire ou des images additionnelles, elles versent alors dans la complicité d’une communication
 
Deux informations ont cet été nourri ce dossier du détournement de l’information. Aux Etats-Unis, lors d’un déplacement du gouverneur de Floride, potentiel candidat républicain à la présidentielle de 2024, l’organisme organisateur d’un meeting de soutien à un candidat aux élections de mi-mandat en novembre prochain, une structure dénommée Turning Point, a posé des conditions à l’accréditation des reporters.
 
Ils devaient accepter par écrit de communiquer à Turning Point leurs enregistrements du meeting, ceci « à des fins d'archivage et de promotion ». Ils devaient s’engager à ne pas interviewer les participants sans son accord, à ne pas enregistrer ce qui est affiché sur les écrans géants. Une des conditions interdisait même aux journalistes d'entrer dans les chambres d'hôtel des participants à l'événement ! Sans doute pour empêcher les interviews non surveillés par les communicants. Enfin il fallait que le journaliste, pour être accrédité, s’engage à accorder à Turning Point « le dernier mot sur toutes les questions ».  
 
Les conditions posées par Turning Point pour couvrir un évènement public d’intérêt public ne sont pas qu’une dérive des amis de Donald Trump. Certains partis français, qui ont écarté des journalistes jugés hostiles durant la récente campagne présidentielle, sont à deux doigts de proposer le même genre de dispositif. Et dans bien des pays, des pratiques non écrites mais efficaces relèvent de cette démarche. 
 
Il ne faut pas laisser les sources dicter la couverture d’un événement.

En Suisse, Luca Di Stefano un confrère de La Tribune de Genève couvrant les affaires judiciaires a constatédans plusieurs procès que les prévenus
étaient représentés non seulement par des avocats, mais aussi par des agents d’influence. « Des chargés de communication rôdent autour du Palais de justice » écrit-il avec humour. Sans doute ces communicants et leurs clients expliqueront qu’il s’agit « d’aider » les journalistes à s’y retrouver dans des dossiers complexes. Mais ils sont bien là, écrit le chroniqueur judiciaire de La Tribune de Genève pour « emporter la conviction de l’opinion publique - quitte à édulcorer les faits, en sélectionner certains et en oublier d’autres ».
 
La règle déontologique est claire: il ne faut pas laisser les sources dicter la couverture d’un événement.
 
Il faut donc envoyer paître le communiquant qui explique combien le prévenu est une personne respectable victime d’une terrible erreur. Et, si on l’écoute par curiosité ou acquis de conscience, veiller à ne pas se laisser influencer plus ou moins consciemment par son babil. Pour les réunions politiques, la question est de savoir si on prend le risque, soit en n’y assistant pas, d’être accusé d’omission ou de parti pris, soit, en acceptant les restrictions imposées, de se laisser manipuler.
 
Comment alors réagir à ces pratiques ? Plusieurs médias américains ont décidé de ne pas aller au meeting « encadré » par Turning Point, en expliquant pourquoi à leurs lecteurs. « Si nous ne pouvons parler qu'avec les participants choisis par le candidat, nous n'avons pas un compte rendu fidèle de ce que les gens ont pensé de l'événement. On obtient l'opinion des plus ardents partisans », soulignait Chris Quinn le rédacteur en chef du site Cleveland.com.
 
D’autres ont choisi de couvrir la réunion à distance, en discutant avec des militants et du public à l’extérieur de la salle et suivant les discours en ligne. D’autres enfin ont considéré que la nécessité d'informer le public l'emportait sur les considérations juridiques et éthiques, au risque de restituer l’événement d’une façon biaisée.
 
Le boycott est sans doute la meilleure attitude. Comme l’a écrit Michael Kruse, journaliste au site Politico, à propos du personnel politique : « ils n'ont pas besoin de nous pour être élus. Et nous n'avons pas besoin d'eux pour écrire sur eux ». C’est vrai et cela donne souvent des articles plus intéressants, mais ces restrictions et autres interventions des communicants compliquent le travail des journalistes au détriment d’autres informations - et donc de l’information du public.
 
Dans tous les cas, il ne faut pas perdre de vue ce constat excellemment formulé dans une récente interview par le photographe, Jean-Claude Coutausse, qui a travaillé notamment pour l’AFP. Il évoque ainsi la lutte permanente avec les attachés de presse des hommes politiques: « On passe la journée à s’engueuler. Il faut se battre pour la place, pour le temps. C’est normal, ce sont des communicants. Nous, on est payés pour dire la vérité, on n’y arrivera jamais parce que ça n’existe pas, et, eux, ils sont payés pour mentir et ils y arrivent toujours ! » 


Pierre Ganz

Chronique de Jean-Claude Allanic :

Honni soit qui mal y pense

 
Ma dernière chronique n’était pas ma dernière chronique. Vos « feedbacks » et l’amical « pressing » d’Anne-Cécile Robert, la présidente de l’Union de la Presse francophone, m’ont convaincu de poursuivre la bataille, essentielle à la liberté d'expression,  pour le français. Merci à vous.

Peut-être avez-vous été informés, par quelques médias, de la mort de la reine Elizabeth II. Cette grande dame parlait fort bien notre langue (ainsi que, dit-on, son successeur) sans se sentir obligée de ponctuer tous ses propos de « gallicismes » (certains disent « francicismes »).

Ainsi, il ne lui serait pas venu à l’idée de qualifier l’Angleterre de « Nation Démarrante » (à la place de « Start nation ») ou de se considérer comme une « douce puissance » - un « soft power » comme l‘expliquait un commentateur de la télévision française ; ce confrère aurait dû passer un « call » à sa rédaction pour trouver un équivalent français. Il est vrai que réduire le rôle de la souveraine à une vulgaire influenceuse morale de la vie politique britannique ne fait pas très classe.

Cela étant, il fut un temps où notre français dominait les langues barbares de la perfide Albion.
Or donc, depuis Guillaume le Conquérant, leurs gracieuses majestés (n.f. sans « e ») trônaient sous la devise « Dieu et mon droit » et truffaient leur langage quotidien de mots français aussi doux à nos oreilles de francophones que moustache, garage, massage, cul-de-sac, fiancé, president et telephone (sans accent), silence, fragile, police, et naturellement crime. Et même « ménage à trois » comme disait autrefois le prince Charles.

Par un revirement de l’Histoire, quelques siècles plus tard, les eaux de la Tamise ont pollué les rives de la Seine. Alors qu’un certain nombre de nos confrères africains, québécois, suisses, entre autres, tentent de préserver notre patrimoine culturel commun, les journalistes parisiens des grands médias succombent avec délice à l’anglomania ambiante. Sans doute considèrent-ils que les mots anglais sont plus « impactants », comme ils disent, que notre banal vocabulaire français.

Mon quotidien préféré - qui est en train de passer du print au digital - vient de m’informer qu’Hollywood allait adapter une série française. Le travail des scripts a commencé mais le casting et le showrunner ne sont pas encore annoncés. Suspense ! En attendant, j’ai acheté des places pour un concert via internet. On m’a gentiment indiqué le « process d’achat » ! Voilà un processus mené « presto ».

Bon, vous allez me dire qu’il ne suffit pas d’utiliser des mots français pour prétendre parler français. Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. D’autres utilisent des mots sans en savoir le sens. J’ai beaucoup aimé, ce mois-ci, cette phrase réitérée d’une présentatrice de la météo : « demain, nous aurons le même climat qu’aujourd’hui ».

Avec le réchauffement climatique, on pouvait craindre de se retrouver sous les tropiques (ce qui n’est pas forcément désagréable). Manifestement, la différence entre les mots « temps » et « climat » ne fait ni chaud ni froid à notre sympathique consœur.  
Dans un genre différent, un autre tout aussi sympathique confrère d’une radio a affirmé, à propos de la guerre en Ukraine, que « la communauté internationale » condamnait les « référendums fantoches » organisés par les Russes. La « communauté internationale » ou « occidentale » ?

« La francophonie se meurt, la francophonie est morte » disent les plus pessimistes. Où il y a de la vie, il y a de l’espoir, répondent les optimistes.
Rangeons-nous dans le camp des optimistes et, comme dit une publicité vantant les mérites d’une mutuelle : « Avançons collectif ». Personnellement, j’aurais tendance à dire « collectivement ». Mais cela fait un peu « vintage ».


JCA

FRANCOPHONIE

XVIII-ème Sommet de la Francophonie : lancement de la plateforme d’accréditation des journalistes



Le 18ème Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement membres de la Francophonie se tiendra à Djerba, en Tunisie, les 19 et 20 novembre 2022, sous le thème de « La Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».

Le Sommet est la plus haute instance de la Francophonie et se réunit tous les deux ans. Il est présidé par le Chef d’Etat ou de gouvernement du pays hôte du Sommet jusqu’au Sommet suivant, et définit les orientations de la Francophonie dans un Cadre stratégique décennal de manière à assurer son rayonnement dans le monde. Le dernier Sommet de la Francophonie a eu lieu à Erevan en Arménie les 11 et 12 octobre 2018 et a depuis été reporté .

Le Sommet de Djerba marque donc le début de la présidence tunisienne de la Francophonie par Kaïs SAIED, le Chef de l’Etat de la République tunisienne pour les deux prochaines années. C’est aussi un moment important pour la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise MUSHIKIWABO, qui dressera, pour la première fois, devant les Chefs d’Etat et de gouvernement, le bilan de son mandat de quatre ans.
A travers la remise d’un rapport exhaustif d’activité, la Secrétaire générale fera état des actions de transformation mises en place et de la dynamique de changement qui s’opère depuis sa prise de fonction au sein de l’Organisation en janvier 2019. Elle présentera également sa vision pour l’avenir de l’OIF et de la Francophonie.

Les journalistes souhaitant couvrir cet événement sont invités à déposer leur demande d’accréditation sur le site internet officiel du Sommet : www.francophoniedjerba2022.tn
La plateforme d’accréditation est ouverte depuis le 15.09.2022 et ce, jusqu’au 30.10.2022. 
Ce site internet regroupe l’ensemble des informations requises pour cette accréditation.

Une série d’évènements rythmera ce Sommet : Vendredi 18 novembre 2022 : Tenue de la 43ème Conférence Ministérielle de la Francophonie, Cérémonie d’ouverture solennelle du Sommet en présence des Chefs d’Etat et de gouvernement membres de la Francophonie. Dimanche 20 novembre 2022 : Poursuite des travaux et clôture du 18ème Sommet de la Francophonie.Outre ces événements majeurs, l’Ile de Djerba, abritera des manifestations parallèles avec un programme riche et varié, dont le Village de la Francophonie qui aura lieu au Park Djerba Explore du 13 au 22 novembre 2022 et le Forum Economique de la Francophonie (20 et 21 novembre 2022) qui se tiendra sous le thème « Pour une croissance partagée dans l’espace francophone ».
L'UPF s'invite au Sommet de la Francophonie

L'UPF internationale sera bien présente au 18e édition du Sommet, qui se tiendra à Djerba (Tunisie), les 19 et 20 novembre prochain.

L'UPF s'associe à l'événement en animant un plateau au sein du village de la Francophonie en partenariat avec l'Organisation internationale de la Francophonie sur les médias à l'épreuve des fausses nouvelles".  

Deux journalistes tués et brulés en Haïti :
L’Union internationale de la Presse Francophone rappelle l’absolue nécessité de protéger les journalistes 

L’Union internationale de la Presse Francophone a appris l’ignoble assassinat de deux jeunes journalistes haïtiens, Frantzsen CHARLES et Tayson LARTIGUE. Les deux journalistes, accompagnés d’autres confrères, réalisaient un reportage à Cité Soleil, le plus grand bidonville d’Haïti, lorsqu’ils ont été agressés et tués par des hommes armés faisant partie d’un gang. Plus ignoble encore, les deux corps ont été brulés.
Ce double assassinat de journalistes fait suite à de nombreux autres crimes et agressions commis à l’encontre de nos confrères et consœurs tels Diego CHARLES, Marie-Antoinette DUCLAIRE, John WESLEY, Wilguens LOUSSAINT et Maxihen LAZARRE pour ne citer que les plus récents.
L’UPF internationale exige que les autorités fassent toute la lumière sur les circonstances exactes de ce double crime.
L’UPF internationale s’inquiète de l'impunité manifeste avec laquelle les actes criminels sont commis et demande que les journalistes soient protégés afin qu’ils puissent exercer leur métier dans des conditions de sécurité dignes.

L’exercice du métier de journaliste dans le pays est devenu extrêmement périlleux et à hauts risques. L’UPF internationale exprime son indignation la plus profonde face au sort réservé à ceux dont le métier est d’informer la population, et singulièrement à propos des exactions des gangs. 


UPF internationale

Khaled Drareni interrogé par la police algérienne : l'UPF internationale solidaire
de son représentant en Algérie

L’UPF internationale soutient son représentant en Algérie, Khaled Drareni, interrogé hier par la police à propos d’une interview réalisée dans le cadre normal de son métier de journaliste.

Halte aux intimidations !

LIBERTE DE LA PRESSE

 

Aux Philippines, un journaliste critique
du pouvoir est assassiné en pleine rue

Percy Mabasa était connu pour ses positions critiques à l’égard de l’ancien président philippin Rodrigo Duterte et de certaines personnalités proches de son successeur Ferdinand Marcos Jr.
 
La voix du journaliste radio philippin Percy Mabasa, connu sous le nom de Percy Lapid, ne résonnera plus sur les ondes. Il a été tué par balles dans son véhicule dans la soirée du lundi 3 octobre à Las Piñas City, un quartier du sud de la capitale Manille. Selon le site Bulatlat, “des hommes à moto ont tiré sur lui deux fois alors que le journaliste se rendait [à l’endroit] où il devait enregistrer son émission”.
Mabasa “était l’animateur de Lapid Fire sur l’antenne DWBL 1242” et “il n’était pas avare de critiques sévères à l’égard de l’administration de [Rodrigo] Duterte [l’ancien président philippin], ainsi qu’à l’égard de certaines personnalités ou des politiques de l’administration” du nouveau président Ferdinand Marcos Jrélu en mai dernier.
Dans une déclaration faite à la suite du décès, la famille Mabasa a souligné combien le travail du journaliste avait “permis de mettre en lumière les fausses nouvelles, non seulement sur les antennes mais également sur les réseaux sociaux”.

Son assassinat est une attaque “contre sa profession, le pays et la vérité”, a poursuivi la famille.
 
Deuxième journaliste assassiné 
 
Les mois qui ont précédé l’élection du président Ferdinand Marcos Jr ont été marqués par le déploiement de nombreuses campagnes de désinformation, en particulier concernant l’histoire de la dictature de Ferdinand Marcos Sr, père de l’actuel président, entre 1972 et 1986.

Selon l’Union nationale des journalistes des Philippines (UNJP), Mabasa est le second journaliste tué depuis la prise de fonction de Marcos Jr. “Cet assassinat illustre combien le journalisme demeure une profession dangereuse dans le pays”, indique l’UNJP. Le 18 septembre, l’animateur radio Rey Blanco avait été poignardé à Mabinay, dans la province de Negros Oriental, au centre de l’archipel.

Le fait que l’assassinat de Mabasa ait lieu “au cœur de la ville de Manille souligne l’audace des meurtriers et combien les autorités ne réussissent pas à protéger les journalistes ni les citoyens ordinaires”.
Selon le Comité de Protection des Journalistes (CPJ), une association basée à New York, les Philippines étaient en 2021 le septième pays le plus mal classé en termes d’impunité sur les meurtres de journalistes. Au moins 154 journalistes ont été tués entre 1992 et 2022.
 
Courrier international

L’appel de Paris pour Julian Assange

À l’initiative de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) une chaîne humaine entourera le Parlement britannique le 8 octobre 2022 pour demander la libération du journaliste emprisonné. En France, rassemblement à 14 heures à côté de la réplique de la statue de la Liberté, sur l’île aux Cygnes, sous le pont de Grenelle, dans le 15e arrondissement. 
 
Julian Assange est un journaliste australien en prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Pourchassé depuis 12 ans, pour avoir révélé des informations d’intérêt public, le fondateur de Wikileaks Julian Assange croupit depuis trois ans et demi dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, attendant de savoir s’il sera livré par Londres aux États-Unis où il risque jusqu’à 175 années de prison pour « espionnage ».

En plus de l’immense injustice faite à un homme et à ses proches, la persécution de Julian Assange est aussi une tentative de criminalisation du journalisme d’investigation. C’est le droit d’informer et d’être informé qui est attaqué. Il s’agit d’une volonté d’intimider à la fois la presse, en particulier les journalistes qui seraient tentés de s’inspirer du travail de WikiLeaks, et les lanceurs d’alerte potentiels.
 

Une chaine humaine
 
Le 8 octobre, une chaîne humaine entourera le Parlement britannique pour demander la libération de Julian Assange. Plus de 3 500 personnes se sont déjà inscrites pour y participer. Parallèlement à cette action, de nombreux rassemblements auront lieu dans le monde.
En France, le Comité de soutien Assange et les trente-sept organisations et médias signataires de « L’Appel de Paris pour Julian Assange » proposent de se réunir à 14 heures à côté de la réplique de la statue de la Liberté qui se trouve sur l’île aux Cygnes, sous le pont de Grenelle, dans le 15e arrondissement.
Des crimes de guerre de l’armée américaine

Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Les médias du monde entier ont utilisé ces informations. Certains se sont même associés à WikiLeaks.
Les journalistes français et leurs hiérarchies sont ici interpellés puisque trop de grands médias font preuve d’un silence suspect face au sort de Julian Assange. Celui-ci est persécuté par les États-Unis depuis douze ans, avec l’aide de leur allié britannique.

Poursuivi, harcelé, sali dans son honneur, il a déjà été privé de liberté pendant plus de onze ans au Royaume-Uni (une année en résidence surveillée avec un bracelet électronique, sept ans réfugié politique dans les locaux exigus de l’ambassade d’Équateur à Londres et depuis trois ans

dans la prison de haute sécurité de Belmarsh). Il encourt jusqu’à 175 ans de prison 
Julian Assange risque d’être extradé vers les États-Unis qui le poursuivent pour « espionnage ». Là-bas, il encourt jusqu’à 175 ans de prison !
Depuis des années, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avec ses 190 affiliées représentant quelque 600 000 adhérents des médias dans 150 pays et les syndicats nationaux ont plaidé sa cause sans relâche.

Depuis des années, des collectifs, des organisations, des médias, des personnalités alertent sur la persécution dont est victime Julian Assange et demandent sa libération.
Plusieurs appels ont été lancés. Récemment, l’Appel de Genève (*) a réuni journalistes, rédacteurs en chef et directeurs, éditeurs et médias (Club suisse de la presse, 22 juin 2022).
Le 3 juillet, à la suite d’un rassemblement place de la République à Paris, soutenu par une vingtaine d’organisations et de médias, à l’occasion du 51e anniversaire de Julian Assange, un comité de soutien français est créé et un nouvel appel est lancé.
 
Cet Appel de Paris demande :
 
que Julian Assange soit libéré, protégé, réhabilité, rendu dans tous ses droits personnels et professionnels et indemnisé ;
que le gouvernement français lui accorde l’asile politique.
Julian Assange est nommé (**) en 2022 pour le prix des droits de l’Homme Václav Havel du Conseil de l’Europe qui, chaque année, récompense une personne, organisation non gouvernementale ou institution œuvrant à la défense des droits de l’Homme. C’est déjà une reconnaissance essentielle pour ce prisonnier politique victime de la raison d’État de Washington.
S’il était extradé vers les États-Unis, quelle personne au monde (journaliste, lanceur d’alerte, etc.) oserait encore informer sur des dossiers gênants pour l’administration américaine ?
 
Julian Assange doit être libéré
La France doit lui accorder l’asile politique

 
(*) pressclub.ch
(**) Les six parrains et marraines sont : Mme Mairead Corrigan Maguire, prix Nobel de la paix ; M. Thorbjørn Jagland, ancien secrétaire général du Conseil de l’Europe ; M. Luiz Inácio Lula da Silva, ancien président de la République du Brésil (2003-2010) ; Mme Dominique Pradalié, présidente de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ; M. Noam Chomsky, professeur émérite de linguistique ; et M. Jeremy Corbyn, député britannique.
Pour contacter le comité de soutien et/ou rejoindre l’appel, écrire à :
comitesoutienassange@protonmail.com 

Pegasus : au Mexique, de nouvelles victimes du logiciel espion malgré les promesses du pouvoir

Les téléphones de deux journalistes et d’un activiste ont été piratés par le logiciel espion de NSO. Le gouvernement mexicain est à nouveau suspecté, malgré les promesses présidentielles de ne plus recourir à ce logiciel.
 
Le logiciel espion Pegasus continue, malgré les promesses des autorités, à être utilisé au Mexique contre des journalistes et des défenseurs des droits humains. C’est ce qu’a déterminé l’ONG mexicaine R3D, spécialisée dans la défense des libertés numériques.
Ce n’est pas la première fois que les autorités mexicaines sont accusées d’avoir abusé de Pegasus. Dès 2017, des messages piégés destinés à provoquer une infection par ce logiciel capable d’aspirer tous les contenus d’un téléphone avaient été retrouvés dans les téléphones de journalistes, d’avocats ou de personnalités politiques, sans qu’une infection ait pu être prouvée. Cette fois, des preuves matérielles ont été récupérées directement dans les téléphones des victimes par R3D, avec l’aide du Citizen Lab de l’université de Toronto, qui fait référence dans la détection et l’analyse des logiciels espions. 

Deux journalistes concernés

Trois nouvelles victimes ont été identifiées. Parmi elles figure Raymundo Ramos Vazquez, dont le téléphone a été piraté à au moins trois reprises en août et en septembre 2020. Ce défenseur des droits humains travaille depuis des années sur les exactions de l’armée mexicaine et ces faits sont survenus peu de temps après qu’il a évoqué publiquement l’implication de l’armée dans le meurtre de trois civils. Le Citizen Lab note qu’à la période où son téléphone a été infecté, M. Vasquez était en contact régulier avec de nombreuses associations et organisations internationales spécialisées dans la défense des droits humains.
La deuxième victime nouvellement identifiée s’appelle Ricardo Raphael. Ce journaliste a lui aussi été piraté trois fois : en 2019 alors qu’il faisait la promotion de son livre sur le cartel Los Zetas ; et en 2020 après avoir dénoncé publiquement les dérives

et les manquements des autorités dans leur lutte contre les cartels.. A R3D, il a expliqué avoir constaté, en 2022, que des extraits de ses conversations privées avaient été envoyées à certains de ses interlocuteurs, sans doute pour le décrédibiliser.
Une troisième victime, un journaliste du média Animal Politico, a été retrouvée mais son identité est gardée secrète « pour des raisons de sécurité ». Son téléphone a été infecté le jour de la publication d’un article sur les violations des droits humains par l’armée mexicaine. 

Le gouvernement suspecté

 Compte tenu de l’identité des victimes, de la nature de leur activité mais aussi du fait que ce logiciel espion n’est vendu qu’à des gouvernements par son concepteur, l’entreprise israélienne NSO Group, les autorités mexicaines font figure de suspect principal dans ces attaques. Le Citizen Lab note cependant que « dans certains cas », elles sont aussi d’intérêt « pour les cartels », suggérant un double détournement de l’outil.
Sollicité par Reuters, NSO Group a déclaré ne pas pouvoir se prononcer sur l’affaire, faute de données en sa possession. L’entreprise a expliqué qu’elle pouvait mettre un terme aux contrats de ses clients en cas de mésusage de son outil.

Le Mexique est le premier pays dont l’usage dévoyé de Pegasus a été documenté, dès 2017 : les téléphones de journalistes, d’avocats, hommes et femmes politiques, activistes et de défenseurs des droits humains avaient été ciblés. En 2021, les rédactions du « Projet Pegasus », dont faisait partie Le Monde, révélaient qu’une part importante de l’entourage de l’actuel président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, alors à la tête de l’opposition, avait été sélectionnée en vue d’une possible mise sous surveillance par le logiciel espion. Au-delà de ce ciblage purement politique, des pans entiers de la société civile mexicaine avaient été dans le viseur de Pegasus.

Ces nouveaux cas d’infection par l’outil de surveillance de NSO ne manqueront pas de relancer la polémique. D’autant plus que, à plusieurs reprises après son élection, en 2018, Andres Manuel Lopez Obrador s’est démarqué de son prédécesseur en affirmant renoncer à Pegasus et à la surveillance illégale.
 
Le Monde

Comment assurer sa sécurité lorsqu’on couvre les conflits séparatistes au Nigeria

L’agitation liée au désir de se séparer d'une nation n'est pas rare ; elle se produit dans le monde entier. Au Nigeria et ailleurs sen Afrique de l'Ouest, la montée des conflits résultant de groupes séparatistes qui souhaitent l'indépendance pour leurs régions ou groupes ethniques entraîne des violences.
 
Au Nigeria, les séparatistes sont connus pour intimider, harceler et protéger des menaces de mort à la fois en ligne et par le biais des milices armées associées aux mouvements. En 2021, les Forces de défense de l'Ambazonie, organisation séparatiste au Cameroun, ont confirmé une alliance avec le Peuple indigène de Biafra (IPOB), groupe séparatiste nationaliste, dans sa campagne parfois violente pour l'autonomie dans le sud-est du Nigeria.
Les dissidents, les non-alignés et les journalistes à la recherche de faits ont régulièrement été les cibles de ces menaces, mettant en péril leur capacité à rendre compte des événements avec précision.


Les journalistes sont menacés
 
Au Nigeria, il n'est pas rare que les journalistes reçoivent des menaces de mort de la part de groupes séparatistes. Mayowa Tijani, fact-checkeur et journaliste spécialisé dans le développement économique, raconte les messages de menaces qu’il a reçus de la part de partisans du séparatisme. Furieux de l'une de ses vérifications des faits, le leader de l'IPOB Nnamdi Kanu a fait circuler l'article, le lisant à haute voix à ses partisans en ligne tout en menaçant M. Tijani.
"Environ 2 000 personnes regardaient en direct. Bien sûr, des centaines de milliers de personnes ont ensuite vu la vidéo. Il a utilisé un langage très grossier, a proféré de nombreuses menaces, et essayait essentiellement de m'intimider", dit M. Tijani.

Les menaces ont suffi à forcer le journaliste à fuir temporairement son domicile. "J'ai dû quitter l'État de Lagos, j'ai dû aller dans une autre ville pendant un certain temps. Je n’ai plus utilisé les réseaux sociaux pendant un certain temps", se souvient-il. Les menaces persistent aujourd'hui : "Quand je tweete certaines choses, [les partisans de l'IPOB] viennent m'insulter, ou essayer de me faire peur. Mais je suis toujours là."
L'année dernière, lors d'une condamnation au tribunal concernant l'extradition du leader séparatiste Sunday Igboho, des séparatistes de la Nation Yoruba, qui cherchent à obtenir un État indépendant dans le sud-est du Nigeria, se sont jetés sur M. Tijani et ont menacé de le tuer après l'avoir reconnu comme reporter pour le journal The Cable. "Certains d'entre eux m'ont battu, ont essayé de me harceler, m'ont frappé à la tête et une femme a essayé de me gifler", raconte M. Tijani.

Frederick Nwabufo, un chroniqueur et journaliste populaire, reçoit aussi régulièrement des menaces de mort de la part de membres de l'IPOB. Il a reçu sa première menace de la part du groupe en juin 2019, lorsqu'il a écrit un article recommandant une coopération en matière de sécurité et de dialogue communautaire entre le gouvernement de la zone d'administration géopolitique du sud-est du Nigeria et Miyetti Allah, un groupe de pression qui milite au profit des bergers du nord du Nigeria.
En 2020, M. Nwabufo a déposé une pétition auprès du Département des services de l'Etat lorsque les menaces se sont intensifiées à la suite d'une interview qu'il a accordée à AFP Fact Check.



Il avait déclaré que les partisans de l'IPOB considéraient le président Muhammadu Buhari comme un obstacle à la "réalisation de leurs objectifs séparatistes" et utilisaient le "récit de la doublure", qui prétendait faussement qu'un acteur se faisait passer pour le président alors qu'il était en réalité décédé, dans le but de délégitimer le gouvernement Buhari. 
Cela n'a pas plu au groupe, et M. Kanu a menacé le reporter dans l'une de ses émissions. "C'est la menace de trop", déclare M. Nwabufo, précisant que ses amis et sa famille ont commencé à craindre pour leur propre sécurité lorsque l'IPOB a fait circuler sa photo sur les réseaux sociaux. "Les membres de l'IPOB ont déjà émis des menaces similaires, mais celle-ci est plus ciblée".
 

Nos conseils aux journalistes

 
Pour l'instant, les menaces des groupes séparatistes sont destinées à intimider et débouchent rarement sur des attaques directes. "Les menaces sont puissantes, mais l'antagoniste n’a pas forcément la capacité, la possibilité ou l'occasion de les mettre à exécution", explique M. Nwabufo.
Tajudeen Balgoum, rédacteur en chef adjoint du journal nigérian The Eagle Online, a décrit les menaces comme un "aspect sérieux" des activités séparatistes. Il a exhorté les journalistes à se rapprocher d’agences spécialisées au sujet de leur sécurité.
"Je conseille aux journalistes de demander une protection totale auprès d’agences de sécurité. [Ils] doivent déposer des plaintes officielles concernant les menaces, afin d'obtenir la documentation nécessaire, une enquête et la surveillance requise des agitateurs", insiste-t-il.
Face à ces menaces, les journalistes doivent rester impartiaux dans leur couverture du sujet de la sécession. "Les journalistes doivent être apolitiques", rappelle M. Balogun.
Selon Segun Akinleye, qui couvre les activités séparatistes pour The Nation, le sentiment de peur qui découle des menaces peut gravement affecter le travail des journalistes. "Même s’ils ne craignent pas d'être touchés par une balle perdue, la peur vient du fait d’essayer de se protéger de la cyberintimidation et des menaces", précise-t-il. "Pour rester en sécurité, je bloque [les harceleurs] sur les réseaux sociaux et, dans la plupart des cas, je les signale également. Je ne le fais pas seulement pour moi : c'est aussi pour protéger le prochain journaliste qui écrira sur eux."
 

Les ressources utiles

 
La campagne #TalkYourTruth, lancée l'année dernière par Amnesty International Nigeria, défend le droit à la liberté d'expression face aux menaces des séparatistes et des autorités nigérianes.
"La campagne #TalkYourTruth vise à protéger le droit à la liberté d'expression et à documenter les cas d'intimidation, d'arrestation ou de menaces à l'encontre de ceux qui expriment des opinions que le gouvernement, des personnes ou un groupe de personnes peuvent trouver offensantes", indique Osai Oiigho, directrice d'Amnesty International au Nigeria. "Ceux qui expriment des opinions que d'autres trouvent offensantes doivent être protégés des menaces des acteurs étatiques et non étatiques."

Source : IJNet

Photo d’Emmanuel Ikwuegbu 

Comment émerge le journalisme de paix
ou sensible aux conflits

Le journalisme ne consiste pas seulement à rapporter les faits. Il s’agit de rapporter le quoi et le comment des faits, ce qui implique une sélection et une responsabilité.
 
Par Natalia Bonilla 
 
Actuellement, les récits qui sont normalisés dans les médias sont ceux de la violence et nous ne les remettons pas en question parce que les rédacteurs en chef et les responsables des médias nous disent que c’est ce qui « vend ».
Comme on nous a appris que cela « se vendait », nous l’avons rarement remis en question et avons renoncé à présenter un autre visage, une autre facette de la réalité, parce que « probablement » cela ne serait pas rentable.
Cependant, décennie après décennie, il est devenu évident comment les médias peuvent devenir des agents de violence culturelle, des instruments de propagande qui diffusent des messages de haine et d’intolérance, perpétuent les stéréotypes, les préjugés et peuvent même faire des appels explicites à la violence à travers leur discours.

La guerre de Bosnie, le génocide au Rwanda et la guerre en Irak sont des cas emblématiques et extrêmes pour démontrer la portée et l’impact de la presse nationale et internationale.
Cependant, les conflits sociaux violents ainsi que les guerres dont nous parlons sont plus que la violence directe d’une campagne militaire : une violence structurelle et culturelle se produit simultanément.

Reconnaissant le binaire de l’angle de la guerre, les bons contre les méchants (la glorification de nous contre la déshumanisation/démonisation des Autres), l’universitaire norvégien Johan Galtung a proposé en 1960 un nouvel angle pour déconstruire ce paradigme.
Galtung a proposé l’angle du journalisme de paix, ou sensible aux conflits, pour rendre visibles les parties, les organisations et les individus qui œuvrent pour des solutions pacifiques aux conflits et pour documenter la transformation des conflits.

Galtung et son homologue Jake Lynch ont développé ce modèle en profondeur après avoir considéré qu’il était important que

les médias rendent compte de tous les types de violence – directe, culturelle et structurelle – pour exposer toutes les dimensions d’un conflit.
Grâce à cette approche multidimensionnelle, le journalisme pour la paix est en mesure de montrer une vision plus complète de la guerre, au-delà des campagnes militaires, afin que la violence du conflit puisse être vue et déconstruite.
Le journalisme de paix se caractérise par :
1. Explorer les contextes qui ont conduit à la formation d’un conflit entre toutes les parties impliquées, et pas seulement les deux camps que les médias présentent habituellement,
2. Donner la parole aux opinions des parties adverses à tous les niveaux,
3. Proposer des idées créatives pour la résolution ou le développement des conflits, la consolidation et le maintien de la paix, dénoncer les mensonges, les tentatives de dissimulation des vérités par toutes les parties et révéler les excès commis par et pour la souffrance des personnes de toutes les parties.
4. Prêter attention aux histoires de paix et aux développements d’après-guerre.

L’angle du journalisme de paix diffère de celui du journalisme de guerre qui est orienté vers le reportage de la violence directe, la propagande, les intérêts des élites et la victoire.
Le journalisme de paix rend compte des conflits, de la vérité, de la paix et des solutions.
Selon le Peace Science Digest, les publics exposés au journalisme de paix ont démontré :
1. Une plus grande sensibilité aux conflits,
2. Une probabilité réduite de voir les conflits comme des phénomènes polarisés de type bon contre mauvais, noir contre blanc, etc.,
3. Augmentation des niveaux d’espoir et d’empathie,
4. Diminution des niveaux de colère, de rage ou de peur.
L’angle du journalisme de paix nous rappelle, à nous téléspectateurs ou lecteurs, qu’il y a des êtres humains impliqués dans le conflit, il humanise et ne déshumanise pas les parties. En définitive, son approche consiste à éviter de reproduire les conflits violents comme étant uniquement une question de stratégie ou d’intérêts militaires.
Où le journalisme de paix a-t-il été utilisé ? La fin de l’apartheid en Afrique du Sud, le processus de réconciliation au Liberia, le processus de paix en Colombie sont des cas qui, bien qu’imparfaits, montrent l’impact potentiel de cette pratique journalistique.
 
Source : https://nataliabonilla.org/2020/07/25/que-es-el-periodismo-de-paz-o-sensible-al-conflicto/

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