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Attaques contre des œuvres d'art : les médias face à une nouvelle forme de protestation

Les vidéos d’activistes qui ciblent des œuvres d’arts pour alerter sur l’urgence écologique se multiplient. Après « Les Tournesols », de Van Gogh, ou encore « Les Meules », de Claude Monet. C’est le tableau « La Jeune Fille à la Perle », peint par Vermeer, qui a été pris pour cible jeudi 27 octobre, dans un musée de La Haye, aux Pays-Bas. 

Derrière ces actions, se trouve bien souvent le collectif Just Stop Oil. Traduisez : « Arrêtons juste le pétrole ». Si le collectif est récent, s’en prendre à l’art pour faire passer des messages n’est pas nouveau. Comme le rappellent Quotidien et  France Culture, le vandalisme artistique est né lors de la Révolution française. Il n’est pas à confondre avec l’iconoclasme. La distinction a son importance. L’iconoclasme consiste à détruire l’œuvre en signe de désapprobation. 

La protection de ces tableaux, la priorité selon les médias

Les militants indiquent choisir des tableaux sous protection. C’est-à-dire recouverts, en général, d’une vitre. Pour autant, le débat qui est souvent ouvert porte sur la question de la sécurité des œuvres. Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture, a ainsi demandé aux musées de redoubler de vigilance. Faut-il criminaliser ces actes, s'interroge l’émission C à vous du 24 octobre ? « Cela serait une limite à l’expression publique, à partir du moment où il n’y a ni dégradation matérielle, ni dommages humains », a estimé une militante écologiste sur le plateau.

Évidemment, les images sont faites pour choquer. « Êtes-vous plus inquiets pour la protection d’un tableau, ou la protection de notre planète ? », questionnent les militants. Certains éditorialistes, comme Yann Moix dans une chronique pour Europe 1 du 18 octobre, ne comprennent pas pourquoi l’art - qu'ils jugent innocent dans le combat écologique - est pris à partie. Le journaliste Hugo Clément partage également cette incompréhension. 



Militants ou extrémistes ? 

Ces nouveaux moyens de protester rappellent que les grèves, les manifestations ne suffisent plus aux yeux de ces activistes. Choquer conduit-il à une prise de conscience ? C’est toute la question. Les militants insistent désormais pour « qu’on ne parle plus de glue et de soupe, et qu’on s’intéresse davantage au message ».

« Ces attaques contre l'art risquent de devenir un cliché », a titré le Guardian, le 14 octobre. TV5Monde, de son côté, s’interrogeait sur la possibilité d’aller « vers un extrémisme écologique ».

Enfin, arrêtons nous sur les mots utilisés pour qualifier les militantes qui ont attaqué le tableau de Van Gogh. « Des idiotes », selon Yann Moix. Des « dingues », a estimé Jordan Bardella dans C à vous. « Ce qui est (…), bien malheureusement, la manière habituelle de traiter à peu près toute jeune femme engagée pour l’écologie », rappelle Julien Wacquez, sociologue, dans un article publié dans le Club de Médiapart.
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Après plusieurs rebondissements, Elon Musk met bien la main sur Twitter

« L’oiseau est libre », a annoncé Elon Musk, pour officialiser son rachat du réseau social Twitter, pour 44 milliards de dollars. C’est donc l’homme le plus riche du monde qui aura eu le dernier mot dans cette affaire, après des mois de rebondissements et de procédures judiciaires. Prônant la liberté d’expression sans limite, l’homme d’affaires souhaite assouplir les règles du réseau social, trop restrictives à son goût, une mission digne d'un «enfer sur Terre» selon cet éditorial au vitriol, mais très révélateur, du boss du média tech américain The Verge, Nilay Patel (à lire de bout en bout). Un changement de cap du réseau, matérialisé par le licenciement immédiat - ordonné par Elon Musk - de plusieurs hauts dirigeants, dont l’actuel CEO, Parag Agrawal. Pour ce qui est de la promesse de licencier 75% des effectifs comme rappelé dans les colonnes de Bloomberg, le principal intéressé botte en touche « Je n'ai jamais prononcé ce chiffre ».


Wikipédia statue sur la fiabilité de Fox News

C’est la fin d’un débat qui anime la communauté Wikipédia depuis plusieurs années. Le 22 septembre dernier, les contributeurs de l'encyclopédie en ligne ont déclaré qu’ils considéraient les informations politiques et scientifiques du site Fox News comme des sources «marginalement fiables». Conséquence : l’utilisation de Fox News comme source sur une page Wikipédia sera évaluée au cas par cas. La communauté précise que ce statut ne s’applique pas aux émissions de télévision du média américain.

 
Semafor, la promesse de l'innovation éditoriale
 
La révolution de l’article de presse. C'est ce que promet le nouveau projet de Ben Smith (ex-boss de BuzzFeed et ex-chroniqueur média au New York Times) et Justin Smith (ex-Bloomberg) qui viennent de lancer leur tout nouveau site d'infos Semafor. Chaque papier y est divisé en plusieurs parties distinctes qui ont pour objectif d’optimiser l’honnêteté éditoriale. La première partie de l’article intitulée « The News » remplit la fonction purement factuelle de l’article. La deuxième intitulée « "nom du journaliste" view » permet à l’auteur de l’article de donner son avis ou son analyse sur cette information avant de se faire contredire, par une autre plume, dans la dernière rubrique de l’article « room for disagreement ». Objectif revendiqué : mettre en avant plus de transparence entre faits, et opinions et éviter le moins possible de brouiller les pistes dans la distribution d'une information. 
Raphaëlle Nowé
« NFT : Nous voulons créer une vraie communauté, pas faire une opération commerciale en one shot »

Peux-tu définir ce qu’est un NFT (Non-Fungible Token) ?
 

En bref, c'est un certificat de propriété d’une œuvre  virtuelle. Ce certificat est dit « non- fongible », c’est-à-dire que nous ne pouvons pas le remplacer par un autre, sinon il perd de sa valeur. Les NFT s'achètent et se vendent en cryptomonnaie et même si c'est de l’argent dit «virtuel», cela n'empêche pas le fait qu'il ait une valeur réelle, donc par définition, un NFT c’est aussi et surtout un investissement.

 

Peux-tu nous parler du projet les « Crypto-unes du Parisien » ?

  
L’idée du projet « Crypto-unes » du Parisien est de produire et vendre mille unes historique du journal, avec trois degrés de rareté différents. Nous ne voulions pas avoir des NFT « secs », de façade, mais des NFT avec une utilité. Nous voulions qu’ils puissent donner des avantages à leur propriétaire. Le NFT le moins rare est rattaché à un an d’abonnement au Parisien. Et les NFT les plus rares offrent la possibilité d’avoir un abonnement à vie au quotidien.

L’idée du projet était de ne pas exclure une partie de notre audience, même les moins technophiles peuvent participer, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons proposé deux moyens de paiement, en cryptomonnaie (via la blockchain Ethereum) et en carte bleue.
 

« Finalement, nous pouvons voir un NFT comme une sorte de nouvelle carte de fidélité, ce qui a beaucoup de valeur pour un média »

Sens-tu qu’il y a de l’engouement pour ce projet ?
 

Nous avons senti tout de suite une forme d’engouement. La vente publique a été lancée hier (jeudi 28 octobre 2022), pour l’instant nous n'avons pas tout vendu, mais les retours sont positifs, et nous devrions progressivement être sold-out.

Un futur moyen de diversifier les revenus des médias ?


Bien sûr, dans quelques années, ça sera un vrai sujet pour les médias. Par exemple, pour les futurs pure-player, ou média 100% newsletter, cela aura du sens de mettre en place une trésorerie, une comptabilité qui soit calée sur ce modèle. Finalement un NFT, c’est comme une nouvelle forme de carte de fidélité, et pour un média il n’y a rien de mieux.

Un propriétaire de NFT, c’est quelqu’un qui va être actif dans la communauté, qui va investir, en acheter de nouveau et en parler autour de lui. Nous, nous voulons vraiment nous inscrire dans la durée avec ce type de projet et nous aimerions que les médias adoptent ce mode de financement et que cela devienne une nouvelle source de revenus. Pour nous au Parisien, c'est ce qui va se passer.

Les gens qui achètent nos NFT sont des abonnés numériques en plus, qui partagent nos articles sur les réseaux sociaux et nous permettent potentiellement d’attirer de nouveaux lecteurs. C’est une sorte de cercle « gagnant-gagnant ».

 

Comment un média peut-il se lancer dans les NFT ? Quelles compétences et moyens cela nécessite ?


Il faut déjà mettre en place une équipe dédiée en interne, cela ne s’improvise pas. Typiquement, nous avons dû recruter des profils qui correspondaient à nos besoins. Nous ne pouvons pas s’improviser créateur de NFT, il faut des compétences techniques. Par exemple, la création de contrats sur la blockchain demande un réel travail de codage. Il existe des agences en externes qui peuvent le faire à la place du média, mais si la volonté est de faire quelque chose sur le long-terme, un vrai projet, un conseil : il faut internaliser le processus.

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Le bug des services Kakao en Corée du Sud met en avant la vulnérabilité du réseau
 
  • Un quasi-monopole médiatique touché par un incendie. La Corée du Sud a été confrontée, le 15 octobre, à un immense bug de la super-app (sorte de WeChat local) Kakao à la suite de l’incendie d’un de ses centres de données dans les environs de Séoul.
  • 93% de Coréens utilisent Kakao, en plus de sa messagerie Kakaotalk, la plateforme propose également un service de banque, privilégié par un Coréen sur deux, ou encore de réservation de taxi captant 90% des courses dans le pays. Toutes ces activités ont été gelées lors de la panne affectant ainsi l’activité professionnelle de tous les Coréens.
  • Kakao est assis sur une vraie mine de données. Avec KakaoPay et Kakao Mobility, la firme a accès à l’ensemble des déplacements, bancaires et physiques, de ses utilisateurs. Son co-PDG Hong Eun-taek ne s’y trompe pas : « Alors que nous sommes devenus un service public, nous avons négligé les responsabilités qui incombent à ce statut ».
  • La proximité avec la Corée du Nord et le risque de cyberattaques pousse les autorités à prendre très au sérieux ce type de pannes informatiques qui paralysent le pays.
  • L’un des deux PDG de Kakao, Namkoong Whon, a annoncé son retrait de l’entreprise : « Je me sens honteux et pleinement responsable de cet incident ». Pour éteindre l’incendie provoqué par le bug Kakao, la firme a décidé de faire sauter l’un des deux chefs.
  • À la bourse de Séoul, l’action de Kakao s’est rétractée passant de 51 000 Won à 48 000 Won. En réaction, Kakao a annoncé que des travaux de sécurisation de ses centres de données allaient voir le jour pour éviter tout nouvel accident.
 
Les influenceurs à l'assaut des podcasts
 
Leader du marché, la plateforme Spotify n’hésite pas à mettre la main à la poche pour attirer les influenceurs et leurs communautés. En 2020, Spotify signait un contrat de 18 millions de dollars avec Meghan Markle et le Prince Harry pour des émissions de développement personnel et des programmes pour enfants. 
 
Pour la Française Léna Situations, pas de chiffres publics mais une priorité :  toucher une cible plus large que les adolescentes qui la suivent sur YouTube. 
 
Une thérapie communautaire

Les podcasteurs-influenceurs tricolores mettent l’accent sur la création et l'entretien du lien avec leur public. Ils se réjouissent aussi d'ouvrir leur audience à des personnes qui ne seraient jamais allées les chercher sur YouTube.
 
Dans ces contenus, on assiste a une mise à nu des créateurs qui racontent les détails les plus intimes de leur profession et de leur vie. Telle une histoire bien ficelée, Léna Situations qui vient de lancer «Canapé six places» avec Spotify personnalise le rapport avec ses fans. En 24 minutes, l'influenceuse mode la plus suivie de France s'épanche sur sa vie et son rapport aux réseaux sociaux. Elle pense son émission comme un verre entre amis. Tout en regrettant, en toute transparence, l'interaction que lui permet sa chaîne YouTube.
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Sami Alami, Romaric Cayet, Salimata Kone, Robinson Radenac, Lola Uguen et Harold Grand, rédacteur en chef


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