Ça y est, le marathon des Murmurations est fini. Il nous a bien chamboulé.e.s, lavé les oreilles, plongé.e.s dans des songes. On s'est laissé.e.s embarquer dans des petits mondes sonores, des expériences intimes comme des secrets, au chaud dans les nids que nos ami.e.s avaient tissés. On a pleuré à l'intérieur, à l'extérieur aussi, ri très fort, souri. On s'est laissé.e.s heurter, séduire, attendrir. On nous a même dit qu'on pouvait s'aimer soi-même, s'effeuiller seul.e dans sa chambre, dans sa salle de bain, devant le miroir. Pour soi avant tout. Les couleurs des drags, la fête à 160 bpm d'entrée de jeu... On a pu chanter à tue-tête sur Toxic en version Hard Tech. Et puis il y a eu ces mots qui ont résonné en nous comme un vécu sinistre. Ça nous a bien calmé.e.s, tous ces cris de vérité, c'est venu souder un peu plus nos utérus réels et ressentis. Même s'Ils n'étaient pas nombreux, Ils ont bien compris qu'on avait des choses à leur dire, et que ce vécu là, on avait besoin de le partager pour se comprendre un jour. Pour que l'amour et la tendresse deviennent un échange, une bâtisse construite de tous nos souffles.

Alors on a décidé de continuer sur les deux semaines suivantes, d'en avoir le cœur net de cette envie de faire ensemble malgré la fatigue. Et puis le mois de novembre n’est pas terminé. Non, on ne vous laissera pas retomber dans la novembrite aigüe. Nous, on ne vous laissera pas tomber. On vous propose plutôt de continuer l'hyperactivité avec nous, de vous laisser surprendre au gré de nos ascensions émotionnelles, de nos lubies artistiques. Le chaï latte sous un plaid, ça sera pour décembre.

Nous accueillons deux performances, à la croisée du concert, de la poésie et de la danse. Par frappes successives, à coup de masse ou de claquettes, faire sonner l'espace et vibrer les chairs.

 AGAIN THE SUNSET 
Entre concert et performance, Again the Sunset mine la matière à l’état brut au travers d’un texte incarné se dépliant comme une kyrielle intime. La voix porte une histoire travaillée dans l’effort et la durée. Les éléments y sont façonnés subtilement, laissant la place aux cycles pour se renouveler. Again the Sunset joue à multiplier les angles d’approche, à faire se lever le chant depuis le labeur, sur les traces matérielles les plus ténues : un mouvement du corps, le son d’un matériau, la brutalité d’un geste, un début d’intonation, une fragilité harmonique… Moment de poésie pure offert par Inga Huld Hàkonardòttir et Yann Leguay, Again the Sunset est un mouvement lent qui sculpte le temps et l’espace.

 ANNA GAÏOTTI 
Solo, claquettes, trompette, microphones

Anna Gaïotti est artiste performeuse, chorégraphe. Son travail prend corps dans sa relation aux musiques expérimentales noise, harsh noise, techno, ou des bruits de vie et de danse qu’elle traverse lors de voyages. Elle met en en scène le.s corps par une écriture qu’elle se fabrique où elle vise à confronter les choix et les non choix, les doutes et les normes, les fictions et les réalités identitaires. À travers sa pratique des claquettes et son approche intuitive de la musique, elle tente de débrider la fracture entre la musique et la danse. 

Samedi, c'est pop rock. On va fêter la moitié du mois de novembre déjà écoulée et l'arrivée du nouveau système son, avec deux jolis duos, Drapeau Vide et The Breakfast Club. Et une tartiflette. Tandis que Drapeau Vide parle-chante en français, raconte, susurre, respire et transpire l'entrelacement des voix et des corps, The Breakfast Club chante en anglais et nous propose un roadtrip infini sur fond de ciel bleu nuit. Terriblement cinématographique.

 THE BREAKFAST CLUB 
The Breakfast Club élabore une pop embuée, la possible bande-son d’un voyage à deux tout au long duquel, derrière un pare-brise un peu fêlé : la voix de Léonie Young s’occuperait de ménager les perspectives autoroutières, de faire pleuvoir ou jaillir les éclaircies, tandis que les guitares post-rock de Julien Puyau esquisseraient toutes les nuances d’un ciel de traîne. Dans le coton de l’habitacle planent parfois quelques notes de synthétiseurs, parfois aussi des silences qui en disent long. Car derrière l’apparente douceur des compositions (quelque part entre Beach House et The XX), on devine une certaine urgence, voire même une inquiétude chez The Breakfast Club : où conduit la route que l’on vient d’emprunter ?

https://youtu.be/b9-i2Kfx5Jc
https://www.facebook.com/thebreakfastclubLille/
https://www.instagram.com/thebreakfastclubmusic
 

 DRAPEAU VIDE 
Drapeau Vide est un duo français né d’une rencontre entre Fantine et Louis, dans les luttes, les cafés et les concerts. Le groupe se crée en 2020 avec évidence parce que Lui et Elle aiment brandir leurs idéaux, parler poésie et expérimenter toutes sortes de terrains de jeux musicaux. Louis compose, joue et chante, Fantine pianote, écrit et « parle-chante-paraît-il ». Lui baigne dans les notes et les instruments, Elle dans le théâtre et la littérature, les Deux dans les images : celles qui se fixent comme celles qui se défilent. Lui et Elle deviennent « Drapeau Vide » sur un EP évolutif, sans étiquette : des compos à 4 mains pleines de murmures et de cris, d’amour et de violence, de rêves et de fables, de l’ici ancré et de l’ailleurs envolé.

https://www.instagram.com/drapeau_vide/
https://www.facebook.com/drapeauvide

Ouverture des portes 19h
Concert 20h 
Tartiflette
Prix libre

La soirée parfaite pour survoler, en planant, à une hauteur choisie, les routes en lacets des montagnes du Vercors et tous les petits chemins de nos émotions...

 BESS OF BEDLAM 
Fanny était venue il y a quelques années pour présenter son projet solo Bess of Bedlam, et c’était tellement précieux et intimiste qu’on s’était senti.e.s privilégié.e.s de partager ce moment de musique avec elle. Elle nous revient maintenant en duo avec Guillaume (tous les deux membres du groupe lyonnais Odessey & Oracle). Ils nous présenteront le deuxième album Dance until the crimes end sorti sur les labels Dur et Doux et Another Record. Plus fantasque, moins intimiste que son prédécesseur, mais toujours aussi beau, toujours aussi pop, comme dans un conte d’Andersen où se mêlent rêves et cauchemars.

 GRAND VEYMONT 
Il y a des groupes qu’on aime, qu’on aime réinviter, une fois, deux fois, trois fois, qui se réinventent en restant les mêmes, qu’on aime réécouter, car ils font partie du paysage sonore de La Méandre un peu pour toujours. À deux reprises déjà, Grand Veymont a fait plonger tout le monde, même les plus récalcitrant.e.s, dans une lente traversée des sommets et des brumes, un moment hors du temps en tapis volant doublé polaire. On se souvient encore de la sensation d’après concert, flottant à côté de nos corps. Béatrice et Josselin nous reviennent quelques trop longues années plus tard. Une nouvelle occasion de voyager sur leur musique qui s’étale, se développe, s’étire, comme une longue route sinueuse entre les montagnes, cheminant entre toutes leurs mains disponibles, la batterie, les orgues et synthétiseurs analogiques.

Ouverture des portes 19h
Début des concerts 20h
Prix libre
 

 FANTÔME 
On est enfin dans le vivant, de tous les côtés. Charlie et Arthur sont maintenant prêts à jouer la bande son en live et crient dans des micros, de grosses marionnettes sont en cours de fabrication, les élèves du lycée professionnel d’Autun confectionnent des lanternes magiques pour le spectacle, Gaël et Mathew construisent les grands totems musicaux et, du côté des costumes, Julie a conçu les premiers prototypes de masques des monstres. Avis aux coproducteur.ices : il nous manque encore un tout petit peu d’argent…

 ALORS C'EST VRAI ? 
Le documentaire d'Émilie Léveillé est sorti ! C'était un peu notre guilty pleasure de l'avoir regardé entre nous, avec quelques invité.e.s. Ce moment savoureux de (re)vivre ces deux années passées autour de ce projet, les temps de recherches, les sorties de résidences, la toute première date, et tout ceci mêlé aux instants précieux récoltés au Maroc, le rose du paysage, le dépaysement, la longue route jusqu’au bled, le bruit du vent, la danse de Zaïna, le grain si beau des images d'Émilie, ses mouvements, son montage tout en finesse, en poésie, avec humour... Vous aurez l'occasion de le voir, on imagine un événement, on ne sait pas encore quand... au printemps ?

 BIEN PARADO 
Le duo a joué sur une très grande place qui s'appelle la Place du Nombre d'Or, dans le quartier Antigone à Montpellier. C'était le festival Zone Artistique Temporaire, qui s'était arrêté plusieurs années avant de renaître de façon époustouflante de ses cendres. Bien Parado a tout particulièrement fait lever les foules samedi. Une première jauge à 1000 personnes pour La Méandre ! Cédric était d’ailleurs prêt à faire durer son live machine jusqu'au bout de la nuit, entouré par les flammes de la Compagnie La Machine, si la programmation d’un orchestre de ukulélé ne l'avait pas empêché de continuer...
(Comme ça, cette semaine, alors que Cédric était en train de préparer la Modus pour aller jouer à Montpellier, on a reçu une vidéo de Jane qui était comme ça, kikil, sur le tournage d'une émission Culture Box avec Leïla Ka. C'est juste assez pour avoir envie de faire ce petit aparté...)

 ON BOIRA TOUTE L'EAU DU CIEL / OUVRIR LE FEU 
Ouvrir le feu, c'est peut-être le début d'une histoire parallèle à On boira toute l'eau du ciel, une étincelle dont on ne sait pas encore si elle deviendra lumignon ou brasier. Imaginer l'immersion autrement, pour davantage de personnes. Anaïs et Marie sont aux manettes de Hansel et Géo, deux rétroprojecteurs sortis de dessous les monceaux d'objets de la cabane de stockage vidéo de La Méandre, dépoussiérés pour éclairer de grands écrans et jouer avec la synthèse additive des couleurs qu'elles ne maîtrisent pas... Après une première tentative avec Super BPM pour la grande fête d’anniversaire du Muerto Coco à Marseille en octobre dernier, Ouvrir le feu s'est essayé à 15 minutes de performance la semaine dernière, sur le son que Julie a fait pour le projet solo de Loulou Carré. L'occasion pour elle de tester cet univers sonore pour une autre destination que celle de la danse et l'opportunité pour Anaïs et Marie de jouer cette performance sous une autre énergie. Et d’envisager tous les possibles…

 LE CHANT DE TON PAYS 
Maëlle Ghulam se lance dans Le chant de ton pays, un documentaire sonore. Né d’un entretien avec son père qui lui raconte le contexte de son retour en Afghanistan, son pays natal qu’il quitte à 22 ans pour sauver sa peau, ce documentaire abordera la question de l’exil, de l’arrachement, du chez-soi, du commun et de la solitude. Deux reines du son vont l’accompagner pour sonoriser cette histoire  : Julie (aka Taticardie) et Jeanne Piatier, la copine de cœur du collectif ! L’univers sonore du documentaire n’est pas simplement illustratif, il témoigne, ressent, invente. Quand Habibi Ghulam Nabi parle de la terre, c’est quoi son bruit ? Imaginez ce que c’est pour vous la terre, le champ lexical de sons que ça évoque ? Celle qu’on touche, qu’on écrase, qu’on embrasse ? Quelle mélodie l’ensemble de ces bruits peut fabriquer ?
 Comment s’écoute une histoire comme celle-ci ? Combien il y a d’histoires à raconter dans une seule ? C’est bien là-dessus que Julie, Jeanne et Maëlle vont réfléchir en ce mois de novembre.

 MICRO-ÉDITIONS DE LA MÉANDRE 
Des alliances se forgent autour de la micro-édition. Ça devient, comme la radio et comme la soupe, un membre à part entière du collectif… Ça collabore, écrit, dessine, imprime, sérigraphie, massicote, relie, colle...
Rendez-vous à Port Noël, le 17 et 18 décembre...