Conférencier : M. Louis Lefèbvre

« Le Sentier des Jésuites et autres sentiers autochtones : histoire et préhistoire»
 

 
Nous verrons dans un premier temps les origines préhistoriques autochtones très anciennes du Sentier des Jésuites ; comment cet itinéraire patrimonial amérindien s’est constitué au fil des générations, tracé par les lointains ancêtres des Innus-Montagnais, d’abord pour atteindre et chasser les grands troupeaux de caribous qui peuplaient alors les hauts plateaux du massif des Laurentides au nord de Québec, et pour rejoindre ensuite le lac Saint-Jean, et en particulier l’embouchure de la rivière Métabetchouane.
 
Nous verrons aussi les témoignages historiques et les nombreuses explorations effectuées sous le régime britannique, principalement entre 1829 et 1880, pour trouver un passage le plus court possible afin de construire un chemin de colonisation le plus direct depuis Québec et Stoneham jusqu’à l’embouchure de la rivière Métabetchouane, devenue plus tard Desbiens, en cherchant notamment les traces de ce supposé « vieux chemin français » datant de l’époque coloniale française, et utilisé supposément plus d’un siècle et demi auparavant par les Jésuites, entre 1676 et 1703, à travers la grande forêt des Laurentides.
 

 
 
Notre conférencier, M. Louis Lefebvre est un passionné de ce sujet. Il se présente ainsi :
 
« J’ai été un amateur de plein air toute ma vie, depuis mon adolescence comme cyclotouriste, voyageur à bicyclette et skieur de fond, puis comme moniteur, lorsque j’étais encore étudiant, en cyclotourisme et ensuite en ski de fond au Camp Mercier dès 1972 dans le parc national des Laurentides. C’est à partir de ce moment que j’ai côtoyé d’anciens bûcherons, draveurs, garde-feux et autres travailleurs forestiers, et que je me suis passionné pour leurs histoires et leur vécu en forêt.
 
Pendant mes études en récréologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières, complétées en 1976, j’ai été engagé en 1975 par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche comme gérant de la vallée de la rivière Jacques-Cartier pour y développer les premiers sentiers et premières activités de plein air, autres que la chasse et la pêche, dans le parc national des Laurentides. C’est à ce moment-là que j’ai entendu parler pour la première fois du Sentier des Jésuites, qu’on m’a transmis le manuscrit de Thomas-Edmond Giroux rédigé en 1971 sur cet itinéraire patrimonial, en collaboration avec Mgr Victor Tremblay, fondateur de la Société historique du Saguenay, et que je me suis intéressé alors sérieusement à l’histoire des bûcherons, des draveurs et des garde-feux, et aux origines autochtones de plusieurs sentiers dont quelques-uns sont devenus des chemins forestiers et même des routes pavées numérotées.
 
Après un petit détour d’un an comme directeur technique de Vélo-Québec en 1976, j’ai poursuivi ma carrière dans les parcs nationaux du Québec pendant plus de quarante ans, d’abord dans le parc national des Laurentides à partir de 1977, la réserve faunique de Portneuf et dans les nouveaux parcs nationaux de la Jacques-Cartier et des Grands-Jardins créés en 1981, puis comme expert-conseil en récréation de plein air dans le développement la gestion et la création des parcs nationaux du Québec à partir de 1984, jusqu’au Nunavik dans le Grand Nord québécois en fin de carrière sur les dix dernières années jusqu’à ma retraite en 2012, sans cesser de m’intéresser et de me passionner pour l’histoire locale jusqu’aux origines préhistoriques autochtones de ce riche patrimoine historique et forestier. »