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Ces trois initiatives écologiques qu'on a aimées en 2022
 
En 2022, les initiatives pour traiter la question de l'urgence écologique se sont multipliées dans les médias. Pour débuter l'année, La Média’Tech dresse son top 3.

«La charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique», véritable pionnière
 
Lancée en septembre 2022 à l’initiative de Vert, média écolo disponible - entre autres - via une newsletter quotidienne, la «Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique» entend guider les journalistes dans leur manière de traiter les sujets autour du changement climatique. Elle a à ce jour été ratifiée par plus de 1 500 journalistes, 50 rédactions et plusieurs écoles de journalismes reconnues, telles que l’ESJ Lille ou l’IJBA (Bordeaux). Ce document de 13 articles vient combler un vide dans le traitement médiatique de la question. Fruit d'une centaine d’heures de concertations, ce texte pose les bases d’un journalisme plus conscient dans son rôle de vulgarisateur de l'information climatique.
 
Le passage au fanzine de l'impertinente Climax
 
Climax est une newsletter payante lancée en 2021, par Dan Geiselhart et Lauren Boudard. La recette du succès réside, comme son homologue TechTrash créée aussi par les deux journalistes, dans le franc-parler, l’humour et l’impertinence. Parmi les promesses de la newsletter : analyser et démonter les engagements écologiques de groupes pétroliers ou agroalimentaires ainsi que celles des politiques. Face au succès de cette dernière, la direction a décidé de lancer son fanzine sur le même concept en juin 2022. «Nous choisissons de traiter la question environnementale de façon positive, mais sans se voiler la face : en prenant l'urgence climatique par le bon bout, par les avenirs désirables dans lesquels se projeter», insistait son cofondateur Dan Geiselhart en juillet 2022 dans les pages de Libération.
 
Le Monde qui s'attaque au défi climatique avec «Chaleur humaine»
 
Le Monde a lancé en mai dernier son premier podcast environnemental intitulé «Chaleur humaine». Couplée à une newsletter, l'émission dépoussière les préjugés sur le sujet et apporte des pistes de réflexion pour lutter contre le réchauffement climatique. Les éléments avancés par des experts climatiques visent à accompagner les individus dans leur rapport à la question écologique.
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The Dial ou le lancement du «petit magazine du monde»
 
L’année 2023 marque le point de départ pour un nouveau média magazine : The Dial. Le projet reprend l’objectif assumé par de nombreuses rédactions de ne pas se cantonner à une région du monde mais bien de proposer des analyses et des traitements médiatiques larges pour une audience mondialisée. Le «petit magazine du monde» fait appel à des journalistes internationaux pour questionner des problématiques mondiales en formulant des grilles d’observation du lieu où ces derniers se trouvent. L’approche thématique de chaque numéro doit permettre de questionner l’actualité tout en prenant de la hauteur. The Dial reprend la dénomination d’un magazine déjà existant aux XIXe et XXe siècles. Porté sur l’international et la promotion d’idées progressistes, il a inspiré les créateurs du nouveau Dial pour se trouver «à l’avant-garde de la conversation politique et culturelle», rappelle Le Monde.


Une ancienne employée de Twitter dénonce le management d'Elon Musk
 
«Son management a été complètement erratique». Ancienne data scientist chez Twitter, Melissa Ingle racontait mi-décembre dans l’émission Tech & Co (BFMTV) son licenciement brutal du réseau social. Depuis son rachat de Twitter le 27 octobre 2022, Elon Musk a licencié près de la moitié des 7 500 employés du réseau social. L’experte, qui était jusque-là en charge de la modération des contenus sur la plateforme, ajoutait : «Il est impossible d’avoir une liberté d’expression totale […]. Les discours haineux ont augmenté sur Twitter depuis qu’Elon Musk a pris le contrôle»..

 
«Place de la paix», un projet de steamers pour rendre Twitch un peu moins raciste et sexiste
 
Les steamers s’associent pour lutter contre le cyberharcèlement sur Twitch. Un nouvel outil, appelé «Place de la paix», a été inauguré par les vidéastes RebeuDeter et Aminematue. Il s’agit d’un bot auquel streamers et modérateurs peuvent faire appel. Dans les faits, «Place de la paix» rassemble tous les utilisateurs bannis des différentes communautés. Ainsi, un viewer signalé par un des steamers sera automatiquement exclu de toutes les autres chaînes partenaires. En ligne de mire : le cyberharcèlement dont sont victimes principalement les streameuses. Dans son live de présentation, RebeuDeter a justifié : «Les meufs (…) n’ont pas le droit de respirer. On ne pouvait pas continuer notre activité sans essayer, à notre échelle, de changer ça».
Raphaëlle Nowé
« Le public du lycée, nous voulions le retrouver grâce à TikTok »

Cela fait presqu’un an qu’Alternatives Economiques s’est lancé sur TikTok, quel bilan en tirez-vous aujourd’hui ?

Nous avons posté notre premier TikTok le 26 janvier 2022, et, depuis, nous avons publié près de 120 vidéos. Nous sommes aujourd'hui à 70 000 abonnés. C’est un pari plutôt réussi, même très réussi, nous ne nous attendions pas à un succès aussi important. Surtout que notre but initial, c’était de toucher les jeunes et sur ces 70 000 abonnés (au moment de l'interview), la moitié a entre 18 et 24 ans. 30 % des abonnés a ensuite entre 25 et 34 ans. C’est un pari réussi.

 

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de vous lancer sur cette plateforme ? Sur le papier, Alternatives Economiques n’était pas attendu sur TikTok…   

Justement, c’est cette idée de toucher les jeunes. Alter Eco, ça fait 40 ans que ça existe donc les pratiques journalistiques ont eu le temps d’évoluer depuis. Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de mal à toucher les jeunes, avec la disparition de la filière Economique et Sociale (ES) au lycée par exemple. TikTok, c’était donc une bonne opportunité de les informer là où ils sont. Le public des lycées avec le magazine Alternatives Economiques, nous le touchons quasiment plus et nous voulions vraiment le retrouver via TikTok. Nous n’étions pas non plus présents en vidéo, c’était l’occasion de proposer un format différent.
 

Les sujets que vous abordez sur TikTok sont très variés : comment les choisissez-vous ?

C’est un travail d’équipe. Il y a des conférences de rédaction auxquelles j’assiste et dans lesquelles je puise mes idées. Souvent, je choisis des sujets d’actualité. Par exemple, l’augmentation du pass Navigo à Paris, ça a très bien marché. Nous avons aussi été portés par l’élection présidentielle en avril. Donc, il y a des sujets économiques mais aussi des sujets qui parlent d’environnement, de politique, de social. Les plus gros succès restent des sujets d’actualité. Ensuite, je fais de A à Z le scripte, la mise en scène, le montage. C’est ça aussi qui est très spécifique à TikTok : des choses avec des Playmobil par exemple que tout le monde peut faire chez soi. C’est un peu du bricolage, et c’est aussi ça qui plaît.
 

Vous apparaissez dans chaque TikTok d’alter_eco. Qu'apporte cette incarnation ?

TikTok c’est avant tout un réseau d’incarnation donc nous en avions besoin. Sur TikTok, ça se rapproche aussi du côté «compte perso», c’est un peu mon compte en soi. Je suis un peu la figure d’alter_eco. On me reconnaît directement, et ça permet de diffuser l’information plus facilement, d’être identifiable.

« Nous avons fait 3 vidéos à plus d'1 million de vues avec des Playmobil »

Cette incarnation et ce côté «bricolage», c’est ce qui semble faire votre succès. Aujourd’hui, vous creusez l’écart face à d’autres médias français…

Oui, c’est vrai. Beaucoup de médias sont arrivés pendant le confinement, nous, nous sommes arrivés après, donc déjà c’était plus compliqué : la plateforme avait changé, l’algorithme aussi. Nous avons quand même réussi à faire notre place sans avoir l’audience du Monde évidemment. Nous ne sommes pas aussi connus que Le Monde ou que Le Parisien donc c’est plus compliqué de rivaliser, pourtant avec des Playmobil, nous avons déjà fait un joli bout de chemin avec trois vidéos à un million de vues par exemple.
 

Est-ce qu’aujourd’hui TikTok est devenue la plate-forme phare pour les médias souhaitant attirer une audience jeune ?

Oui, il faut être sur TikTok, c’est un média et de nouveaux codes en développement. Au départ, il y avait beaucoup de divertissement et aujourd’hui on se rend compte qu’il y a de plus en plus de contenus informatifs. Nous avons tous notre place dessus. Il faut profiter de cet engouement pour toucher ce public adolescent. Si on continue d’informer comme il y a 20 ans, ça risque d’être problématique. Il faut faire de l’information différemment, et TikTok est une des manières de faire de l'information aujourd’hui : ça ne peut être que bénéfique pour notre métier.
 

Des ambitions pour 2023 ?

L’ambition que nous avons surtout c’est de dépasser les 100 000 abonnés, ça serait un cap. Et ça deviendrait notre premier réseau social. Nous avons déjà dépassé notre nombre d’abonnés sur Instagram donc nous espérons bientôt dépasser notre nombre d’abonnés sur Facebook !

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Le journalisme en 2023, ce que le site américain NiemanLab prévoit
 
Exit 2022 ! Place à 2023. À chaque changement d’année, le Nieman Lab - rattachée à l’université américaine d’Harvard - publie ses prévisions pour l’évolution du journalisme dans le monde. À quoi s’attendre pour les douze prochains mois ?
 
  • 2023, l’année de l’intelligence artificielle pour la presse ? Avec pour preuve, l’impressionnant engouement autour de ChatGPT. Un agent conversationnel à qui poser des questions et qui vous répond presque comme un humain. Certains journalistes appellent à automatiser la rédaction d'articles basiques, comme le compte-rendu d’un conseil municipal par exemple. Une manière de « fournir toujours plus d’informations aux personnes qui en ont besoin ». Avec néanmoins, l’obligation de donner à ces outils suffisamment de détails pour que l’article auto-rédigé ne soit pas vide en informations. Pour d’autres journalistes, l’IA doit simplement être un assistant : réécrire et simplifier des textes, résumer des documents. Ces outils ne pourront jamais assurer à eux seuls la vérification des faits, bien que pour Sam Guzik, journaliste et producteur spécialiste de l'innovation dans le métier : « les journalistes doivent rester ouverts à la puissance perturbatrice de l'intelligence artificielle. (…) Pour ne pas être dépassés ». 
  • Les médias devront en parallèle construire une relation plus intime, plus profonde avec leur audience, pour faire face à la puissance toujours plus grande des algorithmes. Se consolider une communauté, à la manière des youtubeurs ou des influenceurs. Pour Jaden Amos, « ce seront bientôt les journalistes qui utiliseront leurs propres comptes TikTok pour expliquer leurs reportages ».
  • En 2023, il y a de fortes chances que les podcasts locaux se multiplient. « Ils offrent la possibilité de se connecter avec des auditeurs engagés autour d'intérêts communs, de culture et de langage identiques », juge Kern Hoffman.
  • Pour Jessica Madox, les journalistes continuent de se faire manipuler par ce qu’elle appelle la culture internet. Et de citer comme exemple les articles s’insurgeant des défis viraux de TikTok. Des articles qui, selon le Washington Post, sont tombés dans le piège tendu par Facebook. Le réseau social a payé une campagne de diffamation pour faire paraître TikTok dangereux. « Bien qu'il y ait des journalistes sur Internet qui font une couverture approfondie et excellente, beaucoup doivent encore apprendre à éviter d'être manipulés. »
  • Enfin, dans un contexte d’inflation, les dépenses réservées aux abonnements seront réduites. Pour Esther Kezia Thorpe, cette pression va pousser les médias à redoubler d’inventivité pour continuer à séduire au-delà des abonnés déjà convaincus. « Les entreprises devront découper leur contenu et attirer de nouveaux lecteurs ». Et de citer les newsletters ou podcasts payants, des formats à destination de « publics qui ne sont pas encore prêts à payer pour une expérience à plein tarif ».
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Les crypto-influenceurs face à la crise des cryptomonnaies

Peu accessibles du grand public il y a encore quelques années, les cryptomonnaies sont aujourd'hui omniprésentes, et pas forcément pour de bonnes raisons. Ses «aficionados», composée à la fois de passionnés de la technologie derrière la blockchain que de purs spéculateurs, se laissent facilement par des promesses de profits exceptionnels en un temps record.
 
Mais si dans un contexte de crise du marché des crypto-actifs, certains crypto-influenceurs souhaitent éduquer leur communauté sur les risques liés aux investissements, d’autres n’hésitent pas à pousser l’illusion de «l’argent facile» à son paroxysme. 
 
Entre information et incitation
 
«Vous n’apprendrez sûrement pas dans cette vidéo le secret magique pour faire de l’argent en illimité, car il n’existe tout simplement pas», insiste Hasheur, youtubeur à la tête de la première chaîne YouTube sur les cryptomonnaies en France.

À travers ses vidéos, l'expert adopte une position modérée et dit ne s’adresser qu’aux «passionnés des cryptomonnaies», à ceux qui croient réellement aux bienfaits de la blockchain ou qui souhaitent se documenter sur le sujet, d’autant plus en cette période de crise qui touche le monde des crypto-actifs.

Car si le contexte actuel de bear market - période de baisse prolongée et de volatilité des actifs - s’apparente à l’une des crises les plus profondes pour les cryptomonnaies, elle est également présentée par certains influenceurs comme une fenêtre d’opportunité pour réaliser des profits record.

Si cette crise est exceptionnelle par son ampleur - notamment à cause de la faillite de la 4ème plateforme d'échange de crytpos au monde : FTX - le marché des cryptomonnaies a en effet déjà connu plusieurs crises similaires, suivies d’un rebond du marché qui avait alors permis à certains investisseurs de réaliser d’importants profits. Et c’est bien sur l’espoir d’un nouveau rebond du marché que jouent aujourd’hui certains crypto-influenceurs pour inciter à l’investissement.

«Devenir millionnaire grâce au bear market», «Pourquoi le bear market est une bénédiction ?», «Le bear market va te rendre riche». Ces titres aguicheurs inondent les réseaux sociaux. Bien qu’une grande partie des influenceurs assure ne pas donner de conseils d’investissements mais simplement des avis personnels, ce genre de contenus peut avoir un caractère incitatif à l'investissement pour les moins connaisseurs du sujet. «Osez me dire que nous ne sommes pas dans la période où il y a le plus d'opportunités depuis très longtemps», lance alors Yrile, youtubeur crypto, à ses 24 000 abonnés.
 
Arnaques et législation
 
Même en période de crise, les arnaques autour de l’univers des cryptomonnaies ne s’essoufflent pas. En août 2022, 40 personnes avaient accusé d’escroquerie le youtubeur Crypto Gouv. Ce dernier aurait incité sa communauté à investir dans l’un de ses projets, avant de disparaître avec l’argent de ses abonnés. La somme totale volée à la communauté est estimée entre 3 à 4 millions d’euros.

Face à la multiplication de ces arnaques, l’Union européenne tente tant bien que mal de légiférer sur la question. Les régulations MiCA (Markets in Crypto Assets), adoptées par le Parlement européen en 2022, visent ainsi à réglementer l’ensemble de l’écosystème autour des crypto-actifs à l’échelle européenne, mais également à limiter l’emprise des crypto-influenceurs sur leur communauté.

Les publications sur les réseaux sociaux qui portent sur des cryptomonnaies seront considérées – dès 2024 - comme une manipulation du marché si la personne à l’origine du post ne précise pas qu’elle profite des effets de sa publication sur son portefeuille d’actifs. Une manière donc d’empêcher enfin les crypto-influenceurs de faire de l’argent sur le dos de leur communauté.
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Découvrez qui vous a concocté cette édition :
Sami Alami, Romaric Cayet, Salimata Kone, Robinson Radenac, Lola Uguen et Harold Grand, rédacteur en chef
Édition : Lola Uguen ; Graphisme : Romaric CAYET

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