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L’intelligence artificielle pour nous sauver du dérèglement climatique : tout n’est pas si rose !

Écologie et intelligence artificielle : tour d'horizon
  • « Limiter les émissions de CO2, aider à la conservation des espèces animales, favoriser l’économie circulaire ». À en croire cet article de Microsoft Experiences, le blog de Microsoft sur l’innovation numérique, l’intelligence artificielle est une chance pour la cause écologique.
  • Le géant de la tech a créé un fonds d’investissement appelé AI for Earth (« l’IA pour la planète ») en 2017. National Geographic Society, qui publie notamment le célèbre magazine éponyme, en est le partenaire. En tout, onze projets ont été sélectionnés. Très concrètement, l’IA est par exemple utilisée pour mieux comprendre la fonte des glaciers en scrutant les surfaces terrestres, prédire les migrations climatiques en analysant la densité de la population, ou encore organiser l’irrigation des cultures grâce à l’évaluation de l’aridité des terres.
  • En France, la 59e édition du Salon international de l’agriculture - qui s’est ouvert samedi 25 février - accueille notamment la Ferme digitale. En tout, 800 mètres carré dédiés à l’agritech. Ouest France a consacré un article pointu sur le sujet.
  • Agriculture et technologie, un mélange des genres bien résumé par la présence d’Amazon à cette 59e édition. « Le commerce en ligne est un atout pour le développement durable, tant du point de vue écologique que de la disponibilité d’une offre égalitaire », argumente le géant de la logistique. Deux conférences, en partenariat avec la Ferme digitale, seront même proposées dans le but de « promouvoir l’innovation et le numérique pour une agriculture performante, durable et citoyenne » a annoncé Amazon.
Écologie et intelligence artificielle : gare au green-washing ?
  • Pour certains experts, l’intelligence artificielle participe à la marchandisation des espaces naturels, les transformant en des terrains d’investissements numériques. Ils rappellent que les données, scientifiques notamment, sont le pétrole de ces entreprises.
  • Greenpeace, en 2020, a de son côté alerté sur l’aide apportée par les géants de la tech aux compagnies pétrolières pour maximiser leurs profits. Des algorithmes permettant d’extraire plus de pétrole ou de gaz. Greenpeace exhorte ainsi Google, Microsoft et consorts à « éliminer progressivement tous les contrats d'IA et de services de cloud conclus avec l'industrie des combustibles fossiles».
  • Enfin, n’oublions pas également la pollution générée par le fonctionnement même de ces outils. D’après une étude de l’université de Massachusetts, faire fonctionner les technologies de deep learning pendant 4 à 7 jours équivaut à émettre autant de CO2 qu’un humain pendant 57 ans (!!!). À cela s’ajoutent les data centers, qui génèrent à eux seuls entre 2 à 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Beaucoup continuent d’être alimentés par de l’électricité produite via des énergies fossiles.
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Microsoft lance son intelligence artificielle vocale
 
Microsoft veut imiter nos voix. La multinationale américaine a annoncé, début février, avoir développé son propre modèle d’intelligence artificielle vocale, nommé VALL-E. Sa particularité ? Sa capacité à simuler la voix d’une personne à partir d’un enregistrement… de seulement 3 secondes. Avant d’arriver à ce résultat, l’intelligence artificielle a été entraînée sur 60 000 heures de données vocales en anglais. L’outil n’est pas encore accessible au grand public.
 
The Guardian révèle que les algorithmes de modérations sur les réseaux sociaux sont sexistes
 
Dans une enquête parue le 8 février, deux journalistes du Guardian ont utilisé une IA pour analyser des photos d’hommes et de femmes. Ils révèlent que les algorithmes testés qualifient les photos des femmes dans des situations quotidiennes de « sexuellement suggestives ». Le média britannique précise que les entreprises telles que Microsoft, Google et Amazon proposent le même type d'algorithmes de modération. Rappelons qu'à la base, ces IA sont censées censurer les contenus pour adultes et non donneur un quelconque jugement sur les photos de femmes.
 
AIVE, la start-up d'IA incubée par TF1 pour simplifier la post-production
 
Le groupe TF1 s’est doté en 2018 de son Média Lab à Station F, incubant une cinquantaine de start-ups depuis sa création. Cinq nouvelles jeunes pousses ont été sélectionnées pour intégrer le programme. Parmi elles, l’interface AIVE. Celle-ci permet de faciliter la post-production audiovisuelle, une activité qui requiert du temps et de la «main d'œuvre humaine». La promesse d’AIVE est simple : réaliser à partir d’une seule et même vidéo d’environ cinq minutes diffusée à la télévision (en format 16/9), une séquence pour les réseaux sociaux au format 1/1 de moins de 30 secondes. Aucune intervention humaine n’est requise, l’intelligence artificielle s’occupe de tout.
Raphaëlle Nowé
« Chez Loopsider, nous avons une dimension technologique très forte dans notre ADN »

Vous êtes un entrepreneur qui a toujours travaillé dans les médias et qui s'intéresse beaucoup au traitement des données, d’où vient votre intérêt pour l’intelligence artificielle ?
 

J’ai débuté ma carrière en 1996, j’ai eu la chance de pouvoir assister aux progrès technologiques dont l’IA est sans doute l’un des pans les plus fascinants par rapport à l’accélération dont nous sommes témoins en ce moment, notamment avec des outils comme ChatGPT. Mais au fond, je me suis toujours intéressé à la question des contenus et des usages avant l’IA. Ce qui m’intrigue, ce n’est pas tant l’IA et encore moins les données, mais l’interaction des gens avec les contenus.
 

Vous affirmiez en 2022 lors du Content Summit, être à la jonction de deux savoir-faire chez Loopsider : le contenu et la data. Pensez-vous que l’IA sera une technologie indissociable de l’information et à fortiori du journalisme dans les années à venir ?

  
Non ! J’ai la conviction que le secteur des médias et du journalisme ne peut pas ignorer les évolutions technologiques, nuance. Notamment l’impact de l’intelligence artificielle sur nos vies et sur nos métiers. Il faut s’y préparer. Il est indispensable de les comprendre et de les maîtriser. Ça fait partie du projet de Loopsider. Nous avons fait le choix de comprendre l’impact des algorithmes et de l’intelligence artificielle sur la diffusion des contenus sur nos différents réseaux sociaux, et de la mettre au service de la créativité. Nous avons la volonté d’utiliser la technologie, de développer nos propres algorithmes et d’accompagner nos équipes dans sa compréhension.
 

Avez-vous recours à l’intelligence artificielle dans votre quotidien ? Si oui, comment ?


Oui, dans la répartition des rôles avec mes associés, je suis en charge du développement technologique. Chez Loopsider, même si on est avant tout une entreprise de contenu, on a dans notre ADN une dimension technologique forte. Nous avons des équipes de développement, des data scientists, des gens qui produisent du code et qui créent des algorithmes. Nous utilisons l’IA depuis toujours avec deux dimensions principales : l’analyse des données et le «machine learning» (NDLR : système mathématique qui permet aux machines d'apprendre à partir d'une base de données).  
« Si nous ne nous adaptons pas, il y a certaines tâches basiques qui seront opérées par des solutions d'IA plus facilement et plus rapidement »

En ce moment, la couverture médiatique s'est intensifié autour de l'IA et récemment, des streameurs ont exprimé leurs craintes d’être remplacés par des robots. Comment l'être humain peut-il travailler le plus efficacement possible avec l'IA selon vous ?
 

Il faut savoir que Chat GPT, l'outil qui attire toutes les passions récemment, est une application des modèles de langages, c’est une technologie ancienne. La version très avancée qui vient d’arriver, le GPT 3, synthétise un corpus de données énorme. C’est une application grand public de génération de texte à partir de cette synthétisation de corpus de données. Mais en soit, il n'y a rien de révolutionnaire, nous n'étions simplement pas encore adaptés à utiliser de tels outils. Si nous ne nous adaptons pas, il y a certaines tâches basiques qui seront opérées par ce type de solution plus facilement et plus rapidement.
 

Devons-nous nous attendre à une industrialisation de Chat GPT dans les prochains mois ?

 

L'outil a eu du succès, mais après il faut regarder la société qui se cache derrière Chat GPT. C’est clair qu'Open AI travaille déjà sur la version 4 de Chat GPT qui traitera un volume de données beaucoup plus important. La société est largement financée par Microsoft, qui imagine déjà des applications concrètes notamment via son moteur de recherche Bing. Amazon, Google et d’autres annoncent des accords et des rapprochements sur ces sujets-là. Ce sont des innovations technologiques qui vont impacter tous les secteurs et tous les métiers.
 

Quelle rupture technologique a le plus de chances d'arriver à court-terme dans notre quotidien selon vous (IA sous forme de chatbot, métavers, réalité virtuelle) ?

 

Pour le coup, pour ce qui est du grand public, je suis moins conquis par le concept de métavers et tout ce qui gravite autour que cela soit la réalité virtuelle ou les NFT. Ce qui me passionne, c’est l’IA et notamment l’IA générative, la création à partir de l’IA. Est-ce à dire que c’est ce qui va s’imposer ? Je n’ai pas cette prétention.

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Aux États-Unis, Buzzfeed s’empare de l’intelligence artificielle
 
  • C’est assumé : fin janvier 2023, le média américain Buzzfeed a annoncé qu’il allait avoir recours à OpenAI, l’inventeur de ChatGPT, pour écrire certains de ses contenus. À l’international, c’est le premier grand média à assumer l’utilisation de l’intelligence artificielle pour produire des articles grand public.
  • Dans une note diffusée à ses employés fin janvier - et à laquelle a eu accès The Wall Street Journal -, Jonah Peretti, le PDG de BuzzFeed, fait part de son intention de faire jouer à OpenAI un rôle important dans les opérations éditoriales du média en 2023.
  • «En 2023, vous verrez le contenu inspiré par l’intelligence artificielle passer de la fonction Recherche & Développement à une partie de notre activité principale», a développé le PDG dans un mémo publié le 26 janvier 2023 sur Buzzfeed. «Nous pensons que les percées de l'IA ouvrent une nouvelle ère de créativité», a-t-il ajouté.
  • Concrètement, nous n'en savons pas beaucoup plus concernant l’utilisation que fera Buzzfeed de l’intelligence artificielle. Selon Jonah Peretti, celle-ci visera à «améliorer l’expérience des quizz» produits par l’entreprise et à davantage «personnaliser notre contenu pour notre public».
  • Des inquiétudes : suite à cette annonce, plusieurs journalistes du média ont fait part de leurs préoccupations. Certains s’inquiètent notamment d’une réduction des effectifs. La question de la vérification des faits dans le contenu généré par l’IA a également été soulevée. «Les outils d'IA représentent une occasion de rendre les employés à temps plein plus efficaces et créatifs, il n'est pas question de supprimer des postes grâce à eux», a répondu Jonah Peretti, selon The Wall Street Journal.
 
Les V-tubers, nouvelle menace pour les streamers ?
 
Produire du contenu sur YouTube ou Twitch sans avoir besoin de prononcer le moindre mot, c'est le principe des V-tubers, et ils inquiètent de plus en plus de streamers.  « C’est effrayant, il pourrait y avoir des Vtubeurs qui sont programmés sans qu’un humain ne prenne part au stream », s’inquiète la 10e streameuse mondiale Pokimane aux 9,3 millions d'abonnés.
  • Les Vtubeurs qu’est-ce que c’est ?  Ce sont des avatars de streameurs ou youtubeurs. Par-dessus l’image de l’avatar, le créateur de contenu anime son live ou sa vidéo avec sa voix en interagissant avec le chat. Afin de donner du réalisme à l’image animée, les youtubeurs utilisent des capteurs de mouvements qui copient leurs gestes et expressions du visage. L’objectif, c’est de s’approcher le plus possible d'un être humain filmé.
  • Ça vient d’où ? Le concept des V-tubers a d'abord explosé au Japon où les avatars prennent souvent des apparences empruntées à l’univers du manga. C'est le cas par exemple du phénomène Kizuna AI. Développée par une société de production, Kizuna AI est une intelligence artificielle qui apparait dans des vidéos et dont la voix est doublée par une professionnelle des animés japonais : Nozomi Kasuga.
  • Une audience importante : Avec trois millions d’abonnés sur YouTube, la popularité de Kizuna est telle que l’office de tourisme du Japon aux Etats-Unis a lancé une campagne « Come to Japan » avec la V-tubeuse. 
  • Nouveau terrain de jeu pour les intelligences artificielles ? Elles ont investi ce champ des V-tubers qui est déjà très orienté vers la réalité virtuelle. Neuro-Sama est la streameuse incontournable lorsqu’il est question d’intelligence artificielle et de v-tube. Elle s’appuie sur une double IA. La première pour jouer sur des jeux vidéo et la seconde pour animer le stream en répondant au chat.
  • Deep-learning et dérapage : Pour améliorer ses interactions avec les internautes, Neuro-Sama enregistre toutes les réponses et réactions. L’objectif : toujours gagner en précision et s’approcher d’un réalisme parfait. Des couacs très embarrassants ont cependant érodé l’image de Neuro-Sama. « Je ne suis pas sur d’y croire », voilà ce qu'aurait prononcé son avatar à propos de l’Holocauste sans parler de ses multiples sorties contre les droits des femmes. Résultat : exclusion temporaire de deux semaines de la plateforme Twitch. Pas de quoi remplacer les vrais streamers, pour le moment en tout cas. 
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Découvrez qui vous a concocté cette édition :
Sami Alami, Romaric Cayet, Salimata Kone, Robinson Radenac, Lola Uguen et Harold Grand, rédacteur en chef


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