Le gouvernement de la CAQ avait promis d'accélérer la rénovation des HLM à de nombreuses reprises depuis 2020. La réalité démontre cependant que les budgets alloués à la remise en état de nos HLM ont reculés au lieu d'augmenter depuis l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement.
C'est cette baisse dans les subventions aux offices qui explique la dégradation accélérée du parc HLM au Québec qui est passé de 18 644 à 25 974 logements en mauvais état au cours des deux dernières années.
À grand renfort de publicité, le gouvernement Legault nous annonce dans son budget du 21 mars dernier que 383 millions $ seront consacrés à la rénovation de nos HLM pour 2023-2024. C'est à peine ce qui était alloué aux offices en 2018. Depuis, les coûts de la rénovation ont explosé de près de 100 % et les immeubles ont été plus nombreux à se détériorer. Il y a maintenant des HLM pour familles barricadés à Waterloo et Cowansville et non plus seulement à Montréal et Laval.
Alors que la ministre dispose d'une cagnotte de 2,2 milliards $ pour rénover nos HLM en vertu de l'Entente Canada-Québec sur le logement (ECQL) signée en 2020, elle s'entête à nous dire que la pandémie ou l'absence d'un programme québécois de rénovation de HLM explique sa piètre performance.
La ministre pourrait-elle nous expliquer pourquoi son gouvernement a choisi d'utiliser la majeure partie, environ 275 millions $, des sommes prévues à l'ECQL, de 2018 à 2022, pour la rénovation des HLM pour plutôt financer ses engagements dans AccèsLogis Québec ? La pandémie s'appliquait à la rénovation et pas à la construction !!! Quelqu'un a-t-il entendu l'OMH de Montréal qui supplie, année après année, la SHQ de lui verser au moins 150 M $ mais qui n'en reçoit que 100 M $, dire: "non merci ! Nous allons passer notre tour en 2020, 2021 et 2022 à cause de la COVID" ?
La ministre pourrait-elle nous expliquer pourquoi un programme québécois de rénovation n'a pas été adopté en 2021 ou 2022 si celui-ci était nécessaire aux investissements ?
La ministre pourrait-elle aussi nous expliquer pourquoi elle n'a pas décidé d'investir, dès cette année, une bien plus grosse part des sommes prévues dans l'ECQL pour rattraper le temps perdu au lieu de reporter les travaux encore une fois à plus tard ?
Avec un peu de bonne volonté et de débrouillardise, la ministre aurait pu faire beaucoup mieux que de ramener le montant des investissements au niveau d'il y a cinq ans. La ministre ne semble pas saisir l'urgence de la situation pour des milliers de locataires et pour la protection des HLM dans six grandes régions du Québec.
Chronique historique: La bataille pour les rénovations a commencé en 1997...
Dès leur 2ème congrès, en 1997, les locataires se souciaient des maigres budgets alloués à la remise en état des HLM. Sous le thème : «Les HLM, un acquis à protéger pour le Québec», la FLHLMQ entreprenait son combat pour que les offices disposent de budgets suffisants pour prendre soin de nos logements.
Sous la gouverne de Jean-Marc Fournier, ministre sous Jean Charest, la SHQ avait même vu son budget amputé de 50 à 33 millions $, par année. Après avoir nié pendant près de 10 ans que les sommes allouées à la rénovation étaient nettement trop basses, la SHQ reconnaissait finalement en 2007 que les HLM avaient souffert d’un déficit d’entretien de plus de 2 milliards $.
De nombreuses pétitions de la FLHLMQ, dont une de 54 000 signatures déposée à l’Assemblée nationale par le chef de l’opposition, Bernard Landry, ont incité la ministre libérale, Nathalie Normandeau, en 2007, à augmenter à 260 millions $, par année, le budget alloué à la rénovation des HLM.
Nos nombreuses campagnes de cartes postales auprès des ministres fédéraux et la présence du ministre Jean-Yves Duclos à nos congrès de 2018 et de 2019 ont aussi contribué à la signature, en 2020, de l’Entente Canada-Québec sur le logement qui permet à la ministre Duranceau de disposer d’une cagnotte de 2,2 milliards $ pour la remise en état des HLM au Québec.
Sur la photo, les membres du conseil d’administration : Daniel Saint-Germain, de Trois-Rivières, Denyse Blanchard, de Longueuil, Margot Blackburn, de Jonquière, Lilianne Carreau, de Charlesbourg, Rolland Durocher, de Montréal, Claude Gelderblom, de Rivière-du-Loup et Annie Lemonde, de Saint-Hyacinthe. Retour au sommaire
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