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You are sacred.

Oui. Toi. Devant l’écran. Tu es un être sacré.


Tu n’es pas un flocon de neige merveilleux et unique. Non. Personne ne te dois rien, a priori, à part le respect de base qu’on doit tous à tous les êtres. Mais tu es quand-même un être sacré.

T’as fumé un truc bizarre, David ?

Non :)


Et — en tout cas pour autant que je puisse en juger — je ne suis pas en train de faire une crise de mysticisme ni en train de décompenser psychiquement. Je me sens plutôt normal. Je viens de me faire mon entraînement, là. J’ai mangé mes prots. Je suis toujours plutôt un gros ours basique. Et je me disais ça :


Nous sommes tous des êtres sacrés.


Je me disais ça parce que hier je suis passé chez un médecin du sport qui m’a expliqué que j’ai un des deux tendons du biceps, dans l’épaule, qui est pété et que c’est pour ça que je douille depuis six mois. Et que je constatais que les infiltrations de cortisone c’est quand-même génial, pour virer l’inflammation.  Je constatais que l’absence de douleur ne changeait rien. Qu’avec un bout de biceps en moins je suis quand-même moi. Qu’avec la douleur chronique j’étais moi. Que sans cette douleur je suis toujours moi. Que ce “moi” n’était pas mon épaule, pas mon physique, même pas ce que je fais ou ce que je dis ou ce que je pense. Que je ne suis pas mon travail. Pas mon putain de treillis. Bref vous connaissez Fight Club par coeur vous aussi. Et pourtant, je fais l’expérience en permanence d’être “moi”.


Je me disais, en somme, que ce concept de “moi” c’est un truc au final assez impalpable, indéfinissable. Un peu comme le sacré. On ne peut pas vraiment le décrire ni le circonscrire. On peut seulement en faire l’expérience. Et que, par définition, ce qui constitue le “moi” profond de chaque humain possède un caractère sacré.


(Oui, je sais, c’est bizarre et évident en même temps…)


Je me disais aussi qu’il y a en nous tous une part inaliénable et inaltérable qui aspire à la transcendance. Athée ou croyant, agnostique ou pas, religieux ou pas, nous jouissons tous du droit à déterminer librement qui nous voulons être, ce que nous volons faire, penser, et choisir. Et que cette seule volonté (innée, je pense) que nous avons à être, cet élan que nous portons dans le monde et qui nous pousse à devenir quelqu’un (et pas un autre), à devenir de plus en plus nous-mêmes et à faire l’expérience de cette vie à notre manière propre me semble être, déjà, une forme de transcendance. Même si elle est totalement dénuée de caractère religieux ou spirituel. Et cette chose là, qui habite les humains et possiblement les animaux ou même les plantes, me semble être — j’ose le dire simplement — sacrée. Je n’ai pas vraiment de meilleur mot. Mais vous m’en trouverez peut-être un.


Sacrée au sens de “à respecter”. Sacrée au sens de “on n’a pas le droit de le salir”. Sacrée au sens de “impossible à détruire”. Et pourquoi pas, pour ceux à qui ça parle, sacrée au sens spirituel ou religieux du terme.


Et le simple fait de considérer l’existence du caractère sacré de cet élan — celui qui porte les individus à être — me semble obliger à une forme de respect et de tolérance envers les autres. Et envers soi-même. C’est un modèle où on respecte l’autre autant qu’on se respecte soi. C’est un modèle où on autorise à l’autre une grande liberté d’être… et où on s’autorise aussi à être qui nous sommes.


Parce que bon. Une fois qu’on considère tout individu comme sacré, ça devient extrêmement difficile de juger.  Et, paradoxalement, ça reste aussi totalement possible de protéger ce qui est sacré pour nous. En nous. Parce que, évidemment, nous aussi nous sommes sacrés. Et que si on veut un monde de tolérance, on ne peut pas laisser les intolérants nous priver de notre droit à être nous-mêmes. Sinon on renie le sacré.


Ca ne veut pas dire qu’on ne va pas empêcher un tueur en série de nuire, du coup. On limitera la liberté d’action d’un pédophile ou d’un arnaqueur de grand-mères. Mais, par principe, ça devient évident qu’on fera ça en faisant “le moins de mal possible, mais autant que nécessaire”. Et surtout sans haine. Sans même forcément juger des motivations profondes de la personne qui fait ça. On n’a pas besoin de juger pour (se) protéger.


Donc bref.  Au risque de passer pour un allumé, aujourd’hui, je vous partage cette réflexion, qui vaut ce qu’elle vaut et qui n’engage que moi. Et je vous le redis : vous êtes sacrés. Vous avez le droit d’être vous. D’exister. De changer à votre manière à vous. Vous n’avez pas besoin d’avoir honte de quoi que ce soit. Vous êtes un processus, comme tout le monde, et vous apprenez de vos erreurs, vous faites de votre mieux pour bricoler un semblant de bonheur et de liberté dans ce monde de brutes. Vous n’êtes ni parfait ni vraiment unique. Et en même temps vous êtes parfait et absolument unique. Et c’est tout le paradoxe de l’existence humaine.


Pourquoi j’ai envie de vous dire ça, aujourd’hui ?


Parce que je vois les ravages que produisent les dogmes et le carcan moral qui nous reste encore des déviances de certaines religions qui — en l’absence de cadres éthiques individuels — imposait un code moral collectif (qui arrangeait bien le clergé, oui).


Une fois privés de ce code moral collectif, nous nous retrouvons avec la culpabilité de ne pas coller à un cadre, mais sans les bienfaits que ce cadre procurait. C’est le pire des deux mondes. Parce qu’au final, le contrat moral était simple : “Respecte le code, et tu auras le droit d’exister sereinement. Tu auras ta place dans le groupe.”


En 2023, nous avons perdu collectivement la contenance de ce code moral, et nous avons peur de nous tromper en établissant pour nous-mêmes un code éthique. Si bien que nous nous retrouvons dans une sorte de vide. Dans une sorte de nihilisme où nous ne pouvons plus nous appuyer sur grand chose pour déterminer notre code de conduite, et faire des choix. Plus j’essaie pour moi-même et plus je me rends compte que la première étape pour arriver à ce choix intime d’une éthique personnelle cohérente avec qui je suis est — je vous le donne en mille — de m’autoriser à exister, de me considérer moi-même comme ayant le droit inaliénable d’être moi. Et que tout être humain (a minima) possède ce droit fondamental.


Une fois que je commence à réellement intégrer le fait que j’ai le droit d’être moi, je peux repartir de là sereinement pour élaborer mon éthique et mon code de conduite. A ma manière. Et c’est justement là que se trouve la différence entre l’éthique et la morale. La morale, c’est imposé du dehors, pour tout le monde. L’éthique, c’est individuel.  


Et oui, forcément, ça peut créer des frictions avec celle des autres…  et c’est là que le respect et la tolérance entrent en scène.


Bref, je réfléchis peut-être juste trop, quand je m’entraîne. Vous me direz ;)

Restez pipou ;)


David


Formations où il reste des places

Stages 3volution avec Aurélie (OUI, IL RESTE DES PLACES !) :


5% “nouvelles menaces” — du mardi 17 au samedi 21 octobre 2023, dans la Drôme, près de Crest / Saou.


Stage “leadership” — du mardi 12 au samedi 16 décembre 2023, dans la Drôme, près de Saou.

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