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Jeudi 25 mai 2023
L'aparté de Mediavivant

Bonjour à toutes et tous,


Le moment est crucial. L’équipe de Mediavivant passe à l’étape supérieure. Nous lançons une campagne de financement participatif pour nous permettre de sortir du centre-ville de Marseille et se rapprocher des communes rurales et des quartiers populaires. 

Depuis notre lancement, vos mots nous confortent. Ce sont ces mots qui nous encouragent à lancer cette nouvelle saison d'enquêtes exclusives dès septembre. 

Vous nous dites que les entretiens sur scène vous «chamboulent». Nous aussi. Nous ne changerons pas le concept. Souvent je repense aux témoins. À leur histoire. À leur courage aussi. Et il en faut pour monter sur scène, raconter son vécu et répondre aux questions de nos journalistes face à vous, toujours plus nombreux·ses. «Comment on fait pour ne pas pleurer ?» me glisse l’un·e d’entre vous en écoutant Laetitia Linon parler de son neveu Rayanne, victime du narcobanditisme à seulement 14 ans. 

Alors naturellement, on remercie les témoins de se prêter à l’exercice, de faire face. Et on se laisse surprendre à notre tour. «Merci à vous (...) Grâce à vous, on est enfin entendu·es», me répond Karima Meziene, avocate au barreau de Marseille. 

Si chaque enquête est travaillée, décortiquée, recoupée des heures durant en amont, les émotions provoquées sur scène par les témoignages, elles, sont imprévisibles.

Chaque mois, et plus encore, à Marseille et ailleurs, vous donnez du sens à ce que nous faisons.

Je vous le disais, vos mots nous confortent : on compte sur vous.

 

Alix de Crécy, co-fondatrice

Il vit l'actualité

Ici, nous vous racontons la vie de ces anonymes pris dans le tumulte d'une actualité, d'un événement. 

Roland Gransart, «le grand frère» des Minots  

Catapulté entraîneur de l’OM à 27 ans, il finira écarté sans ménagement, malgré ses succès.

On peut dire que c’est un morceau de l’OM. Roland Gransart aime enchaîner les anecdotes. Il en a tant vu, ne peut pas tout dire parfois. Ses silences en disent long. Il est fils de joueur, ancien joueur, entraîneur et ex-directeur du centre de formation. 

Quand il raconte, ses yeux s'illuminent derrière ses lunettes rectangulaires. L’Olympique de Marseille, il est né dedans. À sa naissance en 1954, son père, Maurice, porte déjà le bleu et le blanc en étendard. Il grandit dans les vibrations enivrantes de l’OM. «Lorsqu’il y avait des grands matchs, ma mère me disait : “il se passe quelque chose dans la ville, l’ambiance n’est pas la même”, se souvient-il. Tout le monde s’intéressait déjà à l’OM. Ça fait partie de Marseille». 

Dès son plus jeune âge, il entre en minimes à l’OM. Il y gravit les échelons jusqu’à débuter en équipe première, à tout juste 21 ans. Au milieu des grands noms, les Trésor, Émon, Yazalde, il écrit sa propre histoire de joueur à Marseille… qui s’achève brutalement en 1980. Pas de blessure physique, mais un rejet profond de la saison 1979-1980. 

Cette saison s’est achevée par une descente en deuxième division et a été émaillée de mille petits dégoûts pour sa profession : des coéquipiers refusant de jouer au stade Vélodrome, mais acceptant des matchs à l’extérieur, d’autres venant à l’entraînement avec un dictionnaire d’allemand en espérant un transfert outre-Rhin, des dirigeants aux abois car le club est aux bords de la relégation… Il ne veut plus être joueur professionnel. 

«C’était le grand frère»

Il commence la saison 1980-1981 en tant qu’éducateur encadrant la jeune génération du centre de formation. Puis la liquidation judiciaire de l’OM tombe le 7 avril 1981. À 27 ans seulement, Roland Gransart devient entraîneur et joueur pour six matchs. «C’était le grand frère qui nous guide pendant ces six matchs que l’entraîneur, explique José Anigo, défenseur des Minots. C’est l’année d’après qu’il va réellement devenir entraîneur». 

Pendant trois saisons, il va jouer les équilibristes, entre la nécessité de remonter le club en première division et la réalité économique du club ainsi que la tentative des dirigeants d’affaiblir l’équipe de jeunes des Minots. Il y arrivera et sera récompensé par un licenciement en 1985, sans ménagement, comme c’est la coutume à l’OM. Bastia, Gueugnon, Cannes, Martigues, il poursuit sa carrière de coach ailleurs en France. Ce n’est qu’en 2003 qu’il revient en tant qu’entraîneur de l’équipe réserve, à Marseille. De 2005 jusqu’à 2010, il prend la tête du centre de formation de l’OM.

Cette histoire du club semble parfois reléguée aux oubliettes. «Il y a quelque temps, je suis parti acheter des maillots pour mes petits enfants à la boutique du club. Naïvement, je demande si je ne peux pas avoir une réduction et on m’a répondu : «qui vous êtes, vous ?», raconte Roland Gransart

L’ancien entraîneur a gardé le lien avec les Minots. Ils s’échangent des messages sur Whatsapp. À 69 ans, il est devenu président de l'Amicale des anciens de l'OM. Il participe activement à l'organisation d'évènements comme la célébration de l'équipe de 1972 qui avait remporté le doublé Coupe/Championnat. Toujours sur le terrain, il est engagé dans le développement du "walking foot", en tant que responsable, joueur et entraîneur de la France, dans la catégorie + 60 ans.


Mourad Aerts, journaliste

Prolongez l'expérience

Mediavivant ne s’adresse pas seulement au public marseillais. Où que vous soyez, vous pouvez nous retrouver sur vos écrans. 

L’OM, le miracle des Minots 

En 1981, l’OM, placé en liquidation judiciaire, joue sa dernière carte sur les jeunes du centre de formation: les Minots. Le miracle aura lieu. Pourtant, leur exploit est peu reconnu. Une enquête de Mourad Aerts à retrouver dès maintenant en intégralité et en accès libre sur notre site.

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L'actu racontée autrement

Retrouvez de nouvelles façons de décrypter le monde qui nous entoure. Pour qu'une information porte, il est parfois nécessaire d’innover.

Atelier Nouvelles écritures

Sur scène comme Mediavivant ou dans votre boîte aux lettres comme le média épistolaire La Disparition, de nouvelles écritures journalistiques apparaissent. Mediavivant participera à un atelier sur ce type de narration, auprès de la nouvelle génération de journalistes, le 29 juin au festival Les 48h de la pige à Marseille.

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À la recherche de Sembène Ousmane

Les éditeurs aussi mènent l’enquête. C’est le cas de Renaud Boukh. Il a passé ces six derniers mois à enquêter, à fouiller dans les archives pour retrouver des textes inédits de Sembène Ousmane, des informations sur sa vie à Marseille (1946-1960), provenant même des Renseignements Généraux. Ses découvertes sont à découvrir dans la version rééditée du «Docker noir», qui paraît le 2 juin, à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain et réalisateur sénégalais Sembène Ousmane. 

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