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NEWSLETTER #27
Le test de la lune bleue


Elle a eu lieu cette nuit à 3h30 du matin, le 31 août 2023. On l’appelle la super lune bleue, non pas parce qu’elle est de cette couleur, mais parce qu’elle est la deuxième pleine lune du mois d’août – la première était le 1er août dernier. C’est un événement très rare qui ne survient que les trente-six du mois, dirait-on en français. En anglais on utilise une autre expression : once in a blue moon, «une fois toutes les lunes bleues ». Sachant qu’en réalité, la lune n’est jamais bleue.
 
L’habit ne fait pas le moine, nous dit l’adage, mais le gouvernement français, qui a décidé de lancer la polémique sur les abayas à l’école pour masquer sa propre incurie, tente de nous faire croire que la faillite de l’éducation nationale serait due à des fillettes qui « testeraient » la République en portant des robes longues. Vous savez sûrement d’où vient le verbe « tester » que nous avons tellement utilisé pendant l’épidémie de covid. Évidemment, oui, des testicules, ces adorables boulettes que le coach de la fédération royale de foot Luis Rubiales (si ça ne vous fait pas penser à roubignoles je ne peux rien pour vous) s’est acharné à triturer pour « attester » de son enthousiasme, avant d’embrasser de force la footballeuse Jenni Hermoso, victorieuse avec son équipe de la Coupe du monde, le 25 août dernier.
 
Parce qu’elle est plus proche de nous – elle n’est cette nuit qu’à 364 000 km de la Terre, soit 20 000 km de moins que d’habitude – la Lune nous paraît plus grosse. C’est une illusion d’optique et les illusions sont au cœur des démocratures en cours. On nous dit que l’argent n’est pas magique, mais on dépense des milliards pour aller sur la Lune. Il s’agirait, nous explique un documentaire sur Arte, d’habiter cet astre et même d’y passer ses vacances, en vue plus tard de coloniser Mars. Coloniser. Le mot n’est pas anodin.
 
Le coût de ces programmes spatiaux suffirait pourtant à répondre à l’urgence climatique. Mais si la sonde du programme russe Luna-25 s’est crashée sur le sol lunaire, où elle était censée chercher de l’eau (les mégabassines lunaires, je suppose), le rover du programme indien Chandrayaan est à l’heure où je vous parle en train d’explorer le pôle sud de la Lune, où il aurait déjà trouvé du soufre. Diabolique !
 
Ces imaginaires coloniaux, avides de conquêtes et de profit, ce sont ceux que Nouvelles Lunes cherche à défaire au fil des textes publiés depuis le mois de mars dernier. On a pu lire le magnifique essai de Mai Hua sur la colère, celui de Juliet Drouar sur le droit de vote pour les moins de 18 ans, le texte décalé de Taous Merakchi sur les joies des vernissages, le pamphlet de Françoise d’Eaubonne sur la féminitude, le récit émouvant de Pauline Gonthier sur la maternité, la nouvelle de Faustine Kopiejwski sur un post-partum robotique, la fiction originelle de Ketty Steward sur l’orgasme, et la plus horrifique de toutes, celle de Gabrielle Deydier sur le clitoris. Elles sont parfaites pour une lecture dans les transports qui deviendront donc, même dans le métro, lunaires.
 
Bientôt, le site de Nouvelles Lunes vous permettra d’accéder plus facilement à toutes ces parutions. Et le programme à venir sera encore plus étonnant. Réservez déjà, si vous êtes à Paris, votre soirée du 18 octobre, quelles que soient la longueur de vos robes, la rotondité de vos boules et la puissance de vos soulèvements !
 
 

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