ARTE - MARDI 4 SEPTEMBRE - 20h45 :
GOLDMAN SACHS, LA BANQUE QUI DIRIGE LE MONDE

Chères Amies, chers Amis,

On ne peut pas comprendre l’Optimisme sans reconnaître son contraire qu’est le cynisme.
Aussi, je vous recommande très vivement le reportage sur Arte de ce mardi 4 septembre à 20h45 : GOLDMAN SACHS, LA BANQUE QUI DIRIGE LE MONDE

Je profite de ce message pour poser à nouveau cette question lancinante de savoir si l'Europe est suffisamment indépendante à l’égard des intérêts financiers spéculatifs du marché international (http://www.youtube.com/watch?v=ozQDHVuTiRA&feature=related; http://www.dailymotion.com/video/xj6kej_krach-episode-4-des-lendemains-amers_news; http://www.youtube.com/watch?v=4jBuMh846pI&feature=endscreen&NR=1 ) pour mettre un terme à ce scandale qui consiste à refuser à la Banque Centrale Européenne le droit de consentir directement (ou indirectement via la Banque Européenne d'Investissement ou un quelconque autre Mécanisme Européen de Stabilité) aux Etats Membres des crédits aux mêmes conditions de faveur que celles auxquelles elle a été autorisée à consentir des crédits LTRO (Long Term Repo Operation) de plus de 1000 milliards d'euros aux banques?
La question devrait à tout le moins interpeller sérieusement les politiques.

Si la Banque Centrale Européenne a accordé ces crédits aux banques, c'est pour que l'argent soit injecté dans l'économie réelle et éviter ainsi la spirale infernale de la déflation dont l'économiste Richard Duncan dit qu'elle détruirait notre civilisation.
Mais, en réalité, loin de financer l'économie réelle autant qu'elles le devraient, un grand nombre de banques prêtent une bonne partie des sommes que la BCE leur a prêtées à des taux d'extrême faveur aux Etats Membres – ceux-la-mêmes qui les garantissent - à des taux insupportables. Dira-t-on aussi suffisamment que de nombreux banquiers, passant de la confiance téméraire à la peur panique, ont laissé à la Banque Centrale Européenne près de 70% des montants qui leur ont été prêtés, ne se servant de ceux-ci que comme matelas pour traverser tranquillement la crise terrible que nous vivons?
La vérité est que plutôt que de jouer correctement leur rôle social en finançant l'économie, de nombreuses banques se calfeutrent et se comportent en sangsues des Etats, c'est-à-dire de la collectivité européenne.

Je n'ignore pas que certaines personnes, heureusement de moins en moins nombreuses, souhaitent maintenir ce système qui contraint les Etats à se financer « sur le marché » à des conditions terribles plutôt qu'auprès de la BCE.
Leurs arguments ne sont pas convaincants:
1. La BCE, disent-ils, n'est pas autorisée par l'Union européenne à accorder des crédits directs aux Etats.
En effet, la BCE n'a pas reçu ce mandat et c'est bien là le reproche que nous adressons à l'Europe. Qu'attend-elle pour étendre ce mandat ou est-elle, comme l'a été la Grèce, prise au piège des loups de la finance internationale? http://www.youtube.com/watch?v=jeFjVzFSqyE
2. La BCE, ajoutent-ils, ne pourrait exercer la même pression sur les Etats pour que ceux-ci respectent leurs engagements de réduire leurs déficits.
On ne pourrait invoquer argument plus pauvre. Ne serait-ce pas exactement le contraire? Je pense qu'on perd de vue la puissance énorme des lobbies impliqués dans la finance. Ne dit-on pas qu'il y aurait trois lobbyers du secteur bancaire pour chaque député européen ? 3. La BCE, disent-ils encore, doit sauver les banques pour éviter un approfondissement de la crise.
Oui, bien sûr, il faut sauver les banques, mais faut-il le faire en permettant à celles-ci de réaliser des bénéfices artificiels à charge de la collectivité? Pour quelle raison l'Europe n'a-t-elle pas accordé les 1000 milliards de crédits par exemple à la Banque Européenne d'Investissement à charge pour celle-ci de procéder à des augmentations de capital et de prendre des participations dans les banques privées en difficultés ?
4. Les taux d'intérêts, plaident-ils, doivent dépendre du risque que représente le débiteur.
Mais alors, comment justifient-ils que le LTRO ait été consenti à des taux uniques (1% et 0,75%) à des centaines de banques qui, sauf erreur, de ma part, ne représentent pas toutes le même risque?
5. Il est, affirment-ils, inadmissible que la BCE prête à des États impécunieux.
Elle ne peut prêter à des Etats impécunieux, mais elle peut prêter à des banques impécunieuses. Quelle est la logique ?
Pour quelle raison l'Europe n'accorde-t-elle pas le monopole de la dette souveraine à une grande banque publique européenne? Est-il logique et moralement supportable que des banques privées obtiennent des crédits à 0,75% auprès de la BCE et exigent un taux de plus de 7% par exemple de l'Espagne.
Même si la Grèce a été complètement manipulée par une grande banque sans scrupules, l'Europe était parfaitement informée de ce que les comptes étaient trafiqués et que ce pays n'avait pratiquement pas d'administration. N'est-ce pas, dans pareilles conditions, une insupportable sauvagerie que de tolérer, au nom d'une prétendue orthodoxie financière, que le berceau de notre civilisation soit pillé de ces trésors historiques inestimables? En effet, alors qu'elle a des centaines de milliers de chômeurs, la Grèce n'a plus suffisamment d'argent que pour payer les gardiens de musées.
Je pense que les politiques doivent d'urgence se réapproprier l'espace démocratique et que les citoyens doivent les y aider, mais aussi davantage les contrôler.

Pour celles et ceux qui partageraient mon opinion, voici une pétition que j’ai lancée sur Avaaz.
Français
Anglais
Espagnol
Allemand
Italien
(Avaaz n’utilise malheureusement pas encore le néerlandais)
Merci de l’adresser aussi à vos amis et connaissances.

Bien amicalement.

Luc Simonet