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Lettre ouverte

[Rediffusion]
« Nous sommes des femmes. »

En ces temps agités vous n’avez souvent plus le temps de nous offrir un sourire, nous aurions aimé vous partager cette lettre. À vous, nos élu.e.s, et à vous, notre société, nous voulions vous présenter notre quotidien et la sagesse qu’il faut pour pouvoir y survivre. Bien que nous ne croyons plus à Saint-Nicolas, nous avons ajouté une liste de souhaits car, qui sait, peut-être que nous rêvons encore un peu.

Nous sommes des femmes et nous survivons à la pauvreté.
Nous sommes de plus en plus nombreuses à être qualifiées, très courageuses, sans nécessairement être dans la drogue ou l’alcool et à se retrouver sans abri. Pourquoi donc ? Nous avons parfois été utilisées, la femme vieillissante passe de femme objet à un objet laissé, comme un sac vert de recyclage, sur le trottoir. Aujourd’hui, le manque de place en centre d’hébergement est tel que certaines d’entre nous doivent prouver qu’elles en arrachent plus que les autres pour avoir une place.
“Nous, les femmes, souhaitons voir plus de places dans les centres d’hébergement, plus de centres pour femmes et une hausse des subventions qui y sont destinées. Ça urge.”

Nous sommes des femmes et notre valeur n’est pas reconnue.
Beaucoup d’entre nous se sont retrouvées à la rue par excès de bonté ou parce que nous sous-estimons notre valeur. Difficile de faire autrement alors que la société ne la reconnaît toujours pas. Outre l’iniquité salariale, comment expliquer qu’un médecin gagne un salaire aussi disproportionné par rapport aux infirmières ? La valeur des produits, celle-là par contre nous la connaissons bien. Le prix du pain est rendu à 4$, le lait 2,85$. Le coût de la vie augmente et nos revenus ne suivent pas.
“Nous, les femmes, souhaitons voir une baisse du coût des produits de consommation, des passes d’autobus à prix réduit selon le revenu. Nous souhaitons que les femmes gagnent un salaire égal à celui des hommes. Qu’un système plus juste permette à chacun de payer selon ses revenus.”

Nous sommes des femmes et nous vivons de la violence.
Nous sommes dans la rue et nous devons nous cacher pour ne pas être battues. Si nous ne réussissons pas à dormir chez un ami, une connaissance, un Tim Hortons ou un McDonald, nous devons nous abriter dans les ruelles, les fonds de cours, les boisés, n’importe où pourvu que nous dormions. Les femmes sans abris sont moins visibles, alors le gouvernement ne fait rien pour elles.
“Nous, les femmes, souhaitons de cesser d’être abusées et que la femme dans la rue soit plus respectée que les chiens. Nous souhaitons qu’il y ait davantage d’hommes aimants et nous souhaitons qu’il soit reconnu que les violences viennent aussi des colocataires, des propriétaires.”
[lire la suite de la lettre sur notre blog]


"Nous sommes des femmes" est une lettre ouverte rédigée fin 2019, adressée aux élu.e.s et toujours d'actualité portant la voix et l'espoir d’un groupe de femmes engagées usagères de l'Auberge Madeleine. Rencontrées dans le cadre de nos ateliers de développement de l'esprit critique, d'analyse sociale et de participation citoyenne, ces femmes ont un désir immense de faire circuler leur message, de faire connaître leurs réalités, de prouver qu'il est possible de se faire publier, même lorsque l'on vit une situation d'extrême précarité et d'exclusion.

en bref

La Charte se fait connaître

Depuis son lancement en novembre dernier, la Charte pour une culture accessible, inclusive et équitable pique la curiosité du reste du Canada.
Présentée au Conseil des Arts du Canada, auprès de théâtres, opéras et institutions culturelles de l'Ouest Canadien et le 1er avril prochain à l'Université de Lyon en France lors d'un webinaire, elle se révèle être un outil pratique faisant son chemin pour accompagner les changements.
Pour découvrir la Charte en français, anglais, espagnol, catalan ou portuguais, c'est par ici
 
Une halte-chaleur sur le Plateau-Mont-Royal 

Depuis mi-février, une tente chauffée accueille les personnes autochtones en situation d’itinérance dans le stationnement du Monastère, derrière le métro Mont-Royal. Cette installation est ouverte de 8 h à 19 h, 7 jours par semaine jusqu’au 31 mars 2021 et abrite jusqu’à 15 personnes à la fois.  Les intervenant.e.s fournissent en tout temps du soutien spécialisé en respectant les consignes sanitaires.
Ce projet est initié par le RÉSEAU de la communauté autochtone à Montréal et le Projet des Travailleuses de Soutien Autochtones avec Exeko et se fait en collaboration avec le Centre de coordination des mesures d’urgence, l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal et la Ville de Montréal.

sur le terrain

En l’honneur des femmes
À l'Auberge Madeleine, le groupe de femmes avec qui nous collaborons depuis quelques semaines s’est affairé à la création d'affiches placardées dans le quartier du Plateau pour la Journée internationale des droits des femmes. Certains textes sont issus de la lettre ouverte "Nous sommes des femmes".
Les affiches ont été collées à des endroits choisis par les résidentes actuelles de l'Auberge. Vous pourrez les admirer lors d'une promenade dans le quartier.
 
Des acrobates, des clowns et des livres
Les artistes multidisciplinaires de la Caravane Philanthrope se joignent aux activités d’IdAction Mobile qui se déroulent dans la rue avec les personnes en situation d'itinérance. Livres et arts du cirque se mêlent pour favoriser des discussions critiques ou poétiques. Nous sommes heureux.euses de rouler avec cette belle équipe avec qui nous faisons notamment des spectacles Covidproof aux haltes chaleur.
 
Dévoiler son identité
Pour la troisième année consécutive, les jeunes de Boulot vers sont appelé.e.s à stimuler leurs réflexions sur les sujets de l’identité et de la représentation qu’on donne de nous-même. Avons nous une seule personnalité dont on montre certains aspects dépendamment des contextes ou une multitude de personnalités qui nous permettent de naviguer chaque contexte ? Les discussions sont nombreuses autour des parcours de vie non-conventionnels, du travail, des réalités autochtones ou de la politique. Le deuxième atelier de la série aura lieu cette semaine avec au menu, une création artistique commune.
 
Ateliers virtuels, jeunes et santé mentale
Pour cette première collaboration avec Prise II, une ressource alternative en santé mentale, nous animerons deux ateliers hebdomadaires, pendant 10 semaines, via leur nouvelle plateforme à destination des jeunes de 16 à 35 ans. Vous travaillez dans un organisme qui rejoint des jeunes ? Vous connaissez des jeunes que des ateliers créatifs et réflexifs pourraient intéresser ? Faites passer le mot ! C'est ouvert gratuitement à tou.te.s les jeunes.
 
Un journal pour se connaître
Pour 10 semaines au Carrefour Jeunesse Emploi Bourrassa-Sauvé (Montréal-Nord), les ateliers invitent les jeunes à apprendre à se connaître, sous le format d’un journal de bord audiovisuel. Plusieurs questions ont animé le premier atelier sur le thème de la rencontre, telles que “Qu’est-ce que tu fais quand tu n’as pas le courage de faire quelque chose ? Qu’est-ce qui te fais rire à chaque fois ? À quoi ressemble une journée idéale?”. Une dizaine de jeunes est déjà mobilisée.
 
Ces questions qui ne se posent pas
Un projet de dialogues improbables entre les membres de Singa Québec et de la Maison des Amis du Plateau se trame. L'idée est de poser des questions qui ne se posent pas habituellement d'un groupe vers un autre afin de déconstruire des préjugés. 
 
La "pub" revue par les jeunes
Le cycle d'ateliers avec Spectrum Production a mis en avant l’esprit critique et la manipulation par l’image. Une première semaine était dédiée à l'analyse d'une publicité sous différents angles critiques alors que la deuxième était dédiée à la production d'une publicité par les jeunes en utilisant le médium de production numérique. Suivez nos réseaux sociaux pour voir bientôt le résultat !
 
Retour à Val d'Or
Nous collaborerons une fois de plus avec le Centre d'Amitié Autochtone de Val d'Or dans le cadre du programme d'employabilité Odabi. Les ateliers s’inscrivent dans un parcours de développement de compétences professionnelles avec une orientation transversale et alternative tournant autour du leadership, de l’estime de soi, de la fierté, de l’identité, de la prise de parole et du développement de l’esprit critique. À suivre !

nouvelles des bénévoles

Avec l'aide de son fils Léon, Catherine Jobin et ses ami.e.s ont fabriqué 35 cartes d’amitié qui ont été ensuite distribuées avec des bas tout chauds durant les activités de la Saint-Valentin. "Ces gestes sont modestes et à petite échelle, mais ils permettent de faire du bien aux autres." nous confie t-elle.
Merci pour ta générosité Catherine !

dans les médias

L’innovation pour combattre l’exclusion, un portrait par article de Québec Innove, février 2021
[lire l’article]
 
Support for homeless community from a film trailer, CBC News, février 2021
[Vidéo en anglais]
Wapikoni mobile prête un de ses studios ambulants au Projet des Travailleuses de soutien autochtones (PTSA) pour soutenir le travail des intervenant.e.s de la halte-chaleur du Plateau-Mont-Royal.

partenaires

Remerciements

Merci à la Fondation J. Armand Bombardier pour le renouvellement de son soutien à la mission.


 

Merci à la Fondation Chamandy pour son aide à Projet des Travailleuses en Soutien Autochtone (PTSA).
 


 


Merci à la Caisse d’économie solidaire, la coopérative financière des entreprises collectives et des citoyen.ne.s engagé.e.s, pour son soutien au projet IdAction Mobile.

événements

15 mars : Journée internationale contre la brutalité policière
La coalition Defund the Police à laquelle s’est joint.e Exeko rappelera ces demandes envers la Ville de Montréal, notamment le réinvestissement de la moitié du budget du SPVM au sein d’initiatives portées par la communauté, la démilitarisation de la police et la décolonisation de la justice criminelle.

1er avril (webinaire ouvert au public) : Culture inclusive : une recherche participative en milieux culturels montréalais en collaboration avec la Boutique des Sciences de l’université de Lyon (France).
 

à signaler

Du 21 au 27 mars 2021: semaine québécoise de la déficience intellectuelle.
Plus d'informations sur le site et la page Facebook.

Pétition : Tout le monde devrait avoir accès au vaccin contre la COVID19 s'iel le souhaite, et ce indépendamment de son statut auprès des services de l'immigration.
#unStatutpourTousetToutes

Pétition : Améliorer les conditions sociales et économiques des résident.e.s de l’arrondissement de Montréal-Nord.
 
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