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L'Ernestine, la lettre d'Ernest !
- 9 juin 2024 -
L'EDITO D'ERNEST 
Choisir
 
L’été approche et alors que les jours allongent leur course, une mélodie résonne aux oreilles des Ernestiennes du fond du lit, ou des Ernestiens de la boulangerie, celle du choix. C'est un air ancien et pourtant toujours neuf, qui se joue dans les rues pavées de nos villes, entre les pages jaunies des livres oubliés, et sur les scènes des concerts où s'exprime dans toute sa splendeur la force de l’humanité.

Alors que, forcément,  les pensées se tournent vers les élections européennes et que le risque est immense de voir la peste brune de l’extrême droite raciste, antisémite, nationaliste devenir le second parti du continent, il est bon de se rappeler que le choix est une symphonie à multiples mouvements. Chaque décision, chaque vote, est une note qui s'ajoute à la partition de notre avenir collectif. Et se poser une question : voulons-nous vraiment laisser les racistes, antisémites, nationalistes, populistes décider de notre avenir collectif ?

Quel rapport avec la littérature ? Peut-être Baudelaire. Peut-être pour éviter le spleen mélancolique des lendemains qui déchantent. Peut-être Hermann Hesse, qui dans son roman « Le Jeu des perles de verre », décrit une quête intellectuelle et spirituelle où la musique et les lettres se confondent. Ce jeu symbolise notre capacité à créer des liens, à transcender les frontières par la culture et la connaissance. Et si nous abordions le vote du jour avec cet esprit d'harmonie ?

Choisir avec conscience, c'est écouter non seulement notre propre mélodie intérieure, mais aussi celle des autres. C'est entendre les voix des écrivains, des musiciens, des poètes qui ont toujours cherché à capter l'essence de notre humanité partagée. Choisir pour ne pas avoir demain à renoncer, choisir pour continuer de construire, choisir pour éviter la destruction du temple européen patiemment construit et imparfait. Imparfait, car humain. Trop humain.

 


Faire un choix, c'est un acte de foi. C'est croire en quelque chose de plus grand que soi, en une possibilité d'harmonie dans le tumulte. Les élections européennes, en particulier, nous offrent une occasion unique de façonner le cadre dans lequel cette grande symphonie se jouera. L'Europe, avec ses mille visages, ses langues et ses cultures, est un orchestre hétéroclite. Chaque nation apporte sa propre couleur, son propre rythme.

Pompeux ? Peut-être… Assumé. Tout cela est trop important. Trop grave. Trop répétitif pour que nous nous laissions aveugler par le sentiment que le non-choix est une bonne chose. Alors, ce dimanche, Ernestiens et Ernestiennes, lisez Kundera et Zweig qui parlent d’Europe dans nos colonnes, profitez des enfants, allez au marché, au cinéma, à la plage, travaillez si vous le voulez et que vous le devez et surtout, surtout allez voter. Et éviter de voter pour les extrêmes qui nous amèneront les ténèbres pour longtemps.


Bon dimanche

 
PS :

Ça avance mais nous n'y sommes pas encore. Il y a deux mois, le message d’Ernest. Toujours terriblement d’actualité. Il nous faut encore 200 abonnés. Il faut continuer Très vite. C’est ici. Pour vous donner envie toujours plus. Certains de la semaine sont exceptionnellement gratuits et en accès libre. Ceux de la semaine passée le sont complètement. Pour vous montrer ce que vous auriez si vous franchissiez le pas de l'abonnement.
QUAND KUNDERA ET ZWEIG PARLENT D'EUROPE
"Un rêve en perpétuelle évolution", "le bastion de l'humanisme", Kundera et Zweig parlent d'Europe. Entretien imaginaire bien réel. Uniquement chez Ernest.

C'est par ici
JEUX D'AMOUR
"L'Amour sans" de Maria Pourchet, sur Canal+, est un objet hybride entre littérature et série. Sur la vie, et les rencontres, ce qu'elles produisent ou non. C'est enlevé, sexy et drôle. Superbe.

Par ici
LE POÈME


Ôté le poisson de l'eau on le sait il meurt
Ainsi meurt lentement l'homme
D'être privé de la beauté mais
La beauté dont je parle ce ne sont pas ces choses
Qu'on admire du bout des yeux main dans la poche
Elle est comme sont le baiser les mers et la neige
Le vrai corps de la vie
Elle est comme on fait un feu pour écarter la nuit
Tout geste toute parole qui donne forme à la lumière
Elle est en tout ce qui librement respire
Le désire qui submerge de moins d'ici
De plus d'ailleurs dans l'ici
Elle n'est pas la fleur portée au cimetière
Mais le ciel qui nous prend par l'épaule
Devant la tombe
La beauté dont je parle est l'or perdu de chaque instant
La vie lâchée pour son contraire
Il est parfois de grandes douleurs dans le soir
Un vol d'oiseau dans un regard
Des silences au bord du jour
Où vient mourir la mort
Et nous laisser seul à seul
Avec le chant muet des choses
Là seulement pour rien la vie en nous respire
Ainsi meurt lentement l'homme
Qui n'en a plus l'usage
Ainsi lentement meurt le monde en l'homme
Qui perd la beauté perd son sang


Jean-Pierre Siméon, in "Avenirs", Gallimard


Tous les poèmes de l'Ernestine sont là.

RIVIÈRE LITTÉRAIRE
Alors que Donald Trump vient d’être déclaré coupable d’agression sexuelle envers Stormy Daniels, la littérature contemporaine américaine résonne avec l’actualité. Nouvelle preuve avec “Va où la rivière te porte “ de Shelley Read.

Par ici
DES MINUSCULES MAJUSCULES

Des minuscules majuscles pour un conte philosophique passionnant signé de Benjamin Hoffmann avec Casanova en toile de fond.

C'est par ici
VOS SURPRISES POÉTIQUES
Il y a trois semaines dans notre édito "Surprise poétique" nous vous invitions à partager vos surprises poétiques. Vous avez joué le jeu. Florilège.

Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin écrivez-nous : info@ernestmag.fr


Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu’ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n’est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible.

Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent.

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.

Stances et poèmes 1865
René-François Sully Prudhomme

Premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901

 
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