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Vendredi 21 octobre 2022

Chères lectrices, chers lecteurs,

La grande info du jour, c'est la sortie annoncée par Emmanuel Macron du Traité sur la Charte de l'Energie ! On vous explique les raisons qui ont justifié ce choix suite au rapport du Haut Conseil pour le Climat. On parle aussi d'aires marines protégées, de voiture individuelle, de tri des médicaments et de dépollution de l'air. Nous vous présentons enfin la Bergerie des Malassis qui fermera définitivement ses portes ce dimanche pour être remplacée par une école...
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Bonne lecture et bon week-end,


Matthieu Combe
Directeur de la publication
La France sort du Traité sur la charte de l’énergie

Alors que plusieurs pays européens, tels que l’Espagne, la Pologne et les Pays-Bas, étaient sortis de ce traité, la France patinait. Pourtant, selon le Haut Conseil pour le Climat, l’heure n’est plus à la procrastination. Selon l’instance consultative indépendante française, la modernisation du Traité, actuellement en discussion au sein de l’Union européenne, ne répond pas à l’urgence climatique. Ce vendredi, Emmanuel Macron a annoncé la sortie de la France du TCE au terme du sommet européen de Bruxelles.

Le Haut Conseil pour le Climat (HCC) a publié ce mercredi son avis sur la modernisation du Traité sur la Charte de l’Énergie (TCE). Cet accord international de commerce et d’investissement, a été signé en 1994 par une cinquantaine de pays. Il donne la possibilité aux investisseurs d’attaquer en justice les gouvernements dès lors que ces derniers modifient leurs politiques énergétiques dans un sens contraire à leurs intérêts. Une option qui apparaît pour beaucoup comme un non-sens écologique aujourd’hui et qui paralyse les objectifs de la transition énergétique. La France a par exemple été attaquée par l’entreprise allemande Encavis AG en septembre dernier au nom du TCE. Et ce, car le gouvernement français, en 2020, avait réduit ses tarifs de rachat de l’électricité photovoltaïque.

La France a décidé de sortir du Traité sur la charte de l’énergie
L’attachement des Français à la voiture persiste

Les voitures, ça pollue. Beaucoup. En témoigne la fumée aux abords des stations-essence prises d’assaut en cette période de pénurie des carburants. Selon le ministère de la Transition écologique, le transport routier représente 24 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il est même la troisième plus grosse source d’émissions mondiales de gaz à effet de serre. Du fait des gaz d’échappement des véhicules thermiques, le transport routier engendre des conséquences néfastes sur la santé. Santé Publique France indique que 48.000 décès pourraient être attribués chaque année à la pollution aux particules fines PM2,5. Or, leur concentration dans l’air augmente fortement aux abords des axes routiers.

Logiquement, ces chiffres devraient inquiéter les Français. Mais paradoxalement, lorsqu’il s’agit de voiture, leurs préoccupations écologiques s’envolent. En effet, selon l’édition 2019 du rapport de l’Observatoire Cetelem de l’automobile intitulé “Le mystère de la voiture électrique”, 66% des automobilistes de 16 pays du monde entier interrogés désignent la voiture comme principale coupable de la pollution. Les conducteurs français, eux, ne sont que 46% à le penser.

Pourquoi les Français peinent-ils à se détacher de leur véhicule ?
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Les aires marines protégées nous protègent

Les aires marines protégées (AMP) contribuent efficacement à l’atténuation des effets du changement climatique et à l’adaptation écologique et sociale. La démonstration est apportée par une nouvelle étude parue dans One Earth ce 21 octobre. « Les AMP permettent d’avoir une séquestration du carbone supérieure à une situation sans aire marine protégée », assure Joachim Claudet, co-auteur de cette étude, directeur de recherche CNRS au Criobe et président du conseil scientifique de la plate-forme Océan et Climat. Il poursuit. « La protection des habitats permet en plus d’avoir une meilleure protection des côtes en atténuant la puissance des vagues et donc l’érosion. Cela permet en plus d’avoir plus de biodiversité, plus de biomasse et d’augmenter la capacité de reproduction des organismes marins. En plus, et c’est la première synthèse qui le montre : les AMP permettent d’augmenter les captures et surtout les revenus des pêcheurs.

Mais pour atteindre ces résultats, les AMP doivent être intégralement ou hautement protégées, montre l’étude. « On s’intéresse de plus en plus à développer des AMP qui soient « climate smart », c’est-à-dire qu’elles puissent s’adapter intelligemment au changement climatique, explique Joachim Claudet. On entend par là qu’elles soient aux bons endroits, même quand les populations animales se déplaceront à cause du changement climatique, poursuit le chercheur. C’est très bien de réfléchir à cela, mais il faut augmenter le niveau de protection des AMP existantes plutôt que de chercher à les mettre dans des endroits qui seront résilients au changement climatique. »

Les aires marines protégées, outil incontournable des politiques climat
Les bagnoletais pleurent leur bergerie

Dimanche prochain, la Bergerie des Malassis fermera définitivement ses portes. La ferme écologique, sociale et culturelle de Bagnolet laissera bientôt place à une nouvelle école, un centre de loisirs et une crèche. Cette nouvelle provoque le désarroi des riverains.

À Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, au 9 rue Raymond Lefebvre, des bruits de scies et de ponceuses tranchent avec le calme des rues. Campé entre de hautes barres d’immeubles, un tas de gravats apparaît derrière une grande grille. Sur son fronton, l’inscription “La Bergerie des Malassis” commence à s’estomper. Dur d’imaginer qu’ici a régné pendant plus de 10 ans le “pays des enfants”, comme le berger Gilles Amar aime l’appeler avec un air morose.

La bergerie des Malassis, c’était son bébé. En 2008, avec des Bagnoletais en quête de ruralité, il crée l’association Sors de Terre. Le but : créer des jardins collectifs, animer des ateliers pédagogiques, et d’insertion sociale et professionnelle par le jardinage. C’est avec eux qu’en 2011 Gilles Amar a fondé la bergerie des Malassis. Pour le quadragénaire, ce coin de verdure en pleine ville était un “lieu emblématique du quartier”. Mais désormais, tout ceci est terminé.

Clap de fin pour la bergerie des Malassis
34° FIN OCTOBRE EN FRANCE
Il a fait 34°C mardi dans le Sud-Ouest... Un épisode de "chaleur remarquable"pour un mois d'octobre, selon Météo France. À l'échelle de la France, octobre 2022 est pour le moment en première position des mois d'octobre les plus chauds depuis le début des mesures.

Alors que les amateurs de films d’horreur s’interrogent sur le destin de Michael Myers dans « Halloween ends », actuellement au cinéma, on s’interroge sur le destin du célèbre tueur masqué menacé par le réchauffement climatique.

 
Comment bien trier ses médicaments
Les plaquettes de médicaments à moitié vides s’accumulent depuis plusieurs mois dans votre armoire à pharmacie. Il est donc grand temps d’aller les rapporter en officine ! Comme 87% des Français (selon l’étude BVA 2022), vous déclarez rapporter vos médicaments non utilisés (MNU) pour éviter de les jeter à la poubelle, ou pire, dans les toilettes. En 2021, Cyclamed, l’éco-organisme en charge de la collecte des MNU en France, assure ainsi en avoir collecté 9.833 tonnes dans les 21.141 pharmacies d’officine situées en métropole et Outre-mer. C’est 1,2% de moins qu’en 2020 et 7,9% de moins qu’en 2019.

En 2021, Cyclamed a collecté l’équivalent de 146 grammes de médicaments par habitant, soit 2,5 boîtes par habitant. « On estime que l’on récupère entre 65 et 70% du gisement de médicaments non utilisés », partage Thierry Moreau Defarges, président de Cyclamed. Une fierté pour cette filière qui implique toutes les officines de France.
Quels sont les bons gestes à adopter pour trier ses médicaments ?
Le Para-PM, la machine qui nettoie l’air
Jeudi dernier, l’entreprise française Aérophile a présenté son Para-PM, une machine qui compte capter les particules fines de l’air. Dépolluer à faible coût énergétique telle est la promesse. La machine serait même capable d’attraper les virus comme le Covid-19.

Pour leur démonstration, Matthieu Gobbi et Jérôme Giacomoni, co-fondateurs d’Aérophile, se sont installés dans une salle au pied du ballon de Paris Generali, la montgolfière qui réalise des analyses sur la qualité de l’air de la capitale. Le prototype, une sorte de ventilateur rectangulaire, fait bien chuter la concentration en PM 2,5 (particules de moins de 2,5 micromètres) de l’air de la pièce de 200 m2 en dix minutes, montre en main.

C’est en voulant nettoyer le ballon Generali qu’ils ont trouvé une manière efficace pour piéger les particules fines. « On s’est aperçu que le ballon attirait beaucoup de particules parce qu’il était chargé électriquement », explique Jérôme Giacomoni. Ainsi, les deux comparses ont eu l’idée de réaliser un piège électrostatique à particules. 
Mais alors comment fonctionne ce Para-PM si prometteur ? (vidéo)
Et en bref : 

⚖️ L'ÉTAT CONDAMNÉ - Accusée de ne pas lutter suffisamment contre la pollution de l’air par le Conseil d'État, la France a été condamnée à payer 20 millions d’euros d’astreinte.  La pollution de l'air tue des dizaines de milliers de personnes chaque année en France.

👊 ENGAGE-TOI ! - La FCPN et le ministère de l'Education Nationale lancent le projet pédagogique "Bouge-toi pour la nature". Il s'adresse aux jeunes de 12 à 18 ans. Le but : agir pour protéger la biodiversité. Inscriptions jusqu'au 31/12.

💡 PUBLICITÉ EN BERNE - Selon un décret publié ce mardi, les publicités lumineuses, éclairées ou numériques, devront être éteintes "en cas de menace pour la sécurité d'approvisionnement en électricité".

 
EXCLURE LES FOSSILES -  Reclaim Finance demande aux assureurs français Axa et Scor d'agir davantage contre le réchauffement climatique en arrêtant de couvrir les nouveaux projets de champs gaziers ou pétroliers.
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